MOSCOU (TAP) - La Russie et la Chine ont réaffirmé jeudi leur opposition à toute intervention étrangère en Syrie après avoir bloqué deux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression du régime de Damas. Au cours d'un entretien téléphonique du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avec son homologue chinois, Yang Jiechi, «les deux parties ont confirmé leur position commune préconisant (...) le début de pourparlers sans conditions préalables entre le pouvoir et l'opposition et (...) excluant toute ingérence», a précisé le ministère dans un communiqué. Moscou et Pékin, membres permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, ont également renouvelé leur appel à « mettre fin rapidement à toute forme de violence en Syrie », a-t-il ajouté. Le double veto de la Russie et la Chine au Conseil de sécurité de l'ONU a déclenché des critiques de plusieurs pays arabes et l'indignation des Occidentaux. Il a été qualifié de « permis de tuer » par l'opposition syrienne. L'Occident accuse la Russie et son allié chinois de fermer ainsi les yeux sur les atrocités commises par le régime de Bachar al-Assad. La Russie a fait savoir en début de semaine qu'elle boycotterait la conférence internationale à Tunis vendredi sur la crise en Syrie, tandis que la Chine ne s'est pas prononcée sur son éventuelle participation. Cette conférence proposée par Paris et Washington, à laquelle participeront des diplomates arabes et occidentaux, ainsi que le Conseil national syrien, principale instance de l'opposition syrienne, et d'autres groupes d'opposition, a pour objectif de faire cesser les violences en Syrie. Plus de 7.600 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans les violences depuis l'éclatement de la révolte en Syrie en mars 2011, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).