TUNIS (TAP) - "A elles la parole" est l'intitulé d'un ouvrage collectif signé par cinq femmes tunisiennes qui a été présenté jeudi à la maison de la culture Ibn Rachiq à Tunis, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme. Elles sont cinq femmes à raconter ensemble la parole retrouvée : Amel Grami, professeure universitaire et écrivaine, la poétesse Faouzia Aloui, la journaliste Racha Ettounsi, la romancière Massouda Boubaker et l'écrivaine et essayiste Amel Mokhtar. En guise de présentation de cet ouvrage collectif récent publié aux éditions Sahar et paru en version arabe "wa lahounna el kalima", le directeur de la maison de la culture Ibn Rachiq, Chokri Latif, a fait remarquer que ce livre raconte les pérégrinations de plusieurs femmes tunisiennes créatrices dans les domaines de l'écriture du roman, de la poésie ou du journalisme pour donner leurs avis et exposer leurs positions sur ce qui se passe en Tunisie après la révolution à la lumière des tentatives de certains apôtres de l'intolérance, de la violence et du fanatisme de faire régresser les conditions et les droits de la femme. Ce livre de 127 pages, a-t-il ajouté, défend en fait l'idée de la nécessité aujourd'hui plus que jamais de redonner la parole à la femme tunisienne et de lui permettre de s'exprimer dès lors qu'elle a toujours été présente aux côtés de l'Homme entre autres dans les manifestations depuis la colonisation et a été au premier rang de ceux qui ont milité pour faire tomber la dictature avant et après le 14 janvier. Pour Racha Ettounsi, il est plus que jamais impératif pour la femme de s'attacher à sa liberté et d'oeuvrer à réaliser l'égalité effective entre l'homme et la femme afin de faire face à quiconque s'acharne à lui confisquer ses droits et acquis de longue date. Cela dit, il est impossible pour un romancier, estime Massouda Boubaker de parler de la révolution sans s'interroger longuement pour comprendre et écrire, estimant que la révolution tunisienne n'est pas finie le 14 janvier dès lors que le tunisien vit encore à l'intérieur de lui même ce soulèvement dans ses diverses formes avant de conclure sur une note d'espoir "il est de notre devoir de rêver d'un lendemain meilleur pour la femme en dépit de tout". Il est à signaler que cette manifestation s'inscrit dans le cadre de la deuxième session de la foire du livre de la ville de Tunis organisée du 16 février au 8 mars sous le signe "Un livre libre pour un lecteur libre".