Deux mouvements, le premier pro gouvernemental et le second antigouvernemental ont manifesté, mardi matin, à l'avenue Habib Bourguiba au milieu d'un dispositif de sécurité musclé. Organisé par la Ligue nationale de protection de la révolution, ce premier mouvement « autorisé par le ministère de l'intérieur » est venu soutenir la « légitimité », alors que le second a brandi des slogans hostiles au gouvernement et au Mouvement « Ennahdha ». Rassemblés en premier lieu devant le ministère de l'intérieur, des dizaines de jeunes hostiles au gouvernement appartenant essentiellement aux courants de gauche ont été dispersés, à plusieurs reprises, par les forces de sécurité sans pour autant avoir recours à la force, a constaté le journaliste de la TAP. Le mouvement progouvernemental a exprimé son soutien absolu à la « légitimité », accusant l'opposition de saper le travail de la coalition gouvernementale par le biais des grèves et des sit-ins illégaux. Les manifestants antigouvernementaux ont fait part à l'Agence TAP, de leur mécontentement face aux performances du gouvernement, plaidant, à cet égard, en faveur de sa dissolution et de son remplacement par un gouvernement de consensus national. A cette occasion, plusieurs citoyens se sont plaints de la poursuite des grèves et des mouvements de protestation, regrettant la situation de chaos qui prévaut dans le pays. Ils se sont également félicités du « franchissement du cap du 23 octobre sans encombre ». Une vive polémique avait été soulevée sur « la fin de la légitimité de l'Assemblée nationale constituante ». Ainsi, la date du 23 octobre a conduit à envisager plusieurs éventualités et est devenue une source de préoccupations pour plusieurs citoyens, à la lumière de l'atmosphère de tension qui préside le paysage socio-politique dans le pays.