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Chronique :LE MOT POUR LE DIRE ,AU NOM DE DIEU !
Publié dans Tunivisions le 11 - 02 - 2013

« On entend aujourd'hui par fanatisme une folie religieuse sombre et cruelle : c'est une maladie de l'esprit. Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un fanatique novice qui donne de grandes espérances : il pourra bientôt tuer pour l'amour de Dieu ».
Voltaire, Dictionnaire philosophique, T. 3, p. 79
La Tunisie, ne cesse-t-on pas de nous le répéter, a aujourd'hui – et probablement demain, et pour l'éternité si Dieu le veut – la chance d'être gouvernée par des hommes pieux, intègres, désintéressés et dévoués que nombreux de leurs adeptes tiennent pour la quintessence du peuple et, pour les plus enthousiastes d'entre eux, de l'humanité entière. Les hommes, et les compléments féminins qui font partie de cette sainte élite, s'emploient jour et nuit à servir le peuple qui les a honorés de sa haute confiance afin que soit enfin édifié, sur le sol de la Tunisie postrévolutionnaire, le paradis perdu.
Les hommes de Dieu se signalent, pour certains d'entre eux tout au moins, par des barbes – rarement taillées –, par un accoutrement particulier dont ils sont les seuls à apprécier le charme et par un discours abscons qu'ils débitent, pour se faire bien entendre, sur le mode d'un ultimatum ou carrément d'une déclaration de guerre. Parlant au nom d'un Dieu impitoyable – qui n'a rien à voir avec Allah le Clément et miséricordieux dont parle le Coran – qui ne souffre ni indulgence ni pardon, ils se font un devoir de s'afficher en public la mine renfrognée, les yeux étincelants et le verbe agressif, et gare à celui ou celle qui s'amuse à jouer, face à eux, au contradicteur.
Oum Ziyad, qui est loin d'être une inconnue, a été dernièrement prise à partie par un certain Béchir Ben Hassan, un sombre prédicateur, naguère à la solde de Ben Ali et qui a réussi rapidement à se faire recruter par la dictature naissante. Cet énergumène, qui passe pour être le spécimen le plus nocif de la caste des tartuffes qui a vu le jour à l'ombre des hommes de Dieu, promus, à leur grande surprise, les maîtres du pays, n'a pas hésité à traiter Oum Ziyad d'ignorante et de RCDiste ! C'est parce qu'elle a osé lui crier, sur les ondes et en direct, ses quatre vérités en face, allant jusqu'à lui révéler – à lui, qui semble sincèrement l'ignorer – qu'il est un véritable fléau pour la Tunisie ; c'est pour ces raisons, et pour d'autres en rapport avec la perversité dont souffrent les fous de Dieu, que cette militante coriace a mérité les foudres et les malédictions de ce charlatan qui prêche, entre autres trouvailles renversantes, d'abolir la philosophie parce qu'elle serait, à ses yeux, qui ne s'accommodent que des ténèbres, une discipline inutile !
Les chantres de la Voie d'Allah, siégeant sous la coupole de l'hémicycle, et les entités occultes qui les commandent de loin, se battent sur tous les fronts pour honorer leur engagement vis-à-vis de leurs électeurs et accoucher, dans les délais, de ce paradis terrestre où les chômeurs et les laissés pour compte jouiraient enfin de leur droit à la dignité, et les déracinés – surtout eux – retrouveraient le goût – ô combien savoureux ! – de l'identité qu'ils ont volontairement reniée. Entretemps, le pays sombre dans l'anarchie et la violence, présageant d'une guerre fratricide imminente, l'économie est au plus bas et la réputation du pays est de plus en plus ternie. En dehors des thuriféraires, des profiteurs et des naïfs qui continuent de croire au mythe d'un rétablissement spectaculaire que les hommes de Dieu réussiraient si on les laissaient faire à leur guise, la majorité des Tunisiens (70% selon le dernier sondage) estime que la banqueroute est la conséquence, somme toute logique, de l'incompétence, doublée d'arrogance, d'un gouvernement plus apte à traiter des affaires du ciel que de celles de la terre, qu'il est censé régler en priorité.
C'est à la lumière de ce bilan désastreux qu'il est devenu impérieux, pour le salut de tous, de dresser la liste des péchés capitaux de cette caste qui tient les rênes et qui entend les garder jusqu'à la fin des temps. En m'astreignant à cet exercice difficile, j'ai vite constaté qu'il ne me serait pas possible de m'en tenir au chiffre canonique sept parce que les travers de ces hommes, qui se disent toujours être les hommes de Dieu, excèdent largement cette limite. J'ai estimé toutefois qu'il serait bon que je m'en tienne à l'essentiel et me contenterait partant de choisir, dans l'éventail étendu de leurs vices, sept parmi les plus graves, dont voici la liste : l'associationnisme, la mystification, l'orgueil, l'hypocrisie et son corollaire la duplicité, l'égoïsme, le vol et le mensonge.
Le premier de ces travers mérite d'être explicité. Il est curieux en effet que ceux qui passent pour être les hommes de Dieu sont, dans leurs prises de positions quotidiennes, plus fidèles à leur chef qu'à leur divinité. Comment comprendre sinon l'indignation des prosélytes face aux critiques dont leurs adversaires politiques accablent le président de leur mouvement ? Pour la majorité écrasante des « militants », les décisions et les agissements du chef de leur faction sont tout simplement indiscutables parce qu'il est – et non serait – infaillible. Pour le commun des mortels, parmi la communauté des prieurs, serrer la main du guide ou lui baiser le front est un acte qui ne pourrait, semble-t-il, que les rapprocher davantage d'Allah et leur garantir l'accès à son éden !
Le vol, la mystification et l'hypocrisie sont des travers évidents pout tous ceux qu'offusquent les allégations de ces matamores, selon lesquelles ils seraient les artisans de la révolution pour la réalisation de laquelle ils auraient consenti beaucoup de sacrifices. Il devient de plus en plus clair que les « hommes de Dieu » ne se contenteraient pas de voler ce bien symbolique du peuple tunisien qu'est la révolution du 14 janvier 2011, mais qu'ils ont l'intention de voler le pays dans sa totalité et, dans le cas où il leur serait impossible de le faire, de le ruiner complètement.
Il est un fait évident : les soldats du ciel ne souffrent pas de partenariat, de quelque nature qu'elle soit. Leur devise est la suivante : Ce pays sera gouverné par nous ou par personne. Et comme ils sont les seuls habilités à gouverner, puisqu'ils sont les détenteurs privilégiés de la vérité divine, ils est de leur droit de façonner le pays, de le recréer, de le remodeler ou, pour parler comme leur messie, de l'islamiser. Au fait de le wahhabiser. Pour ce faire, il est impératif de contraindre au silence tous ceux qui s'interposent entre eux et leur rêve grandiose.
L'assassinat crapuleux de feu Chokri Belaïd, qui était l'un des plus tenaces dans sa dénonciation de ce complot, sordide et rétrograde, qui se trame contre la Tunisie, est un signal d'alarme auquel tous les Tunisiens devraient être attentifs, et cela parce que ceux qui ont lâchement exécuté le leader du Front Populaire sont prêts à toutes les abominations et à tous les excès pour parfaire leur projet de dictature.


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