« Nous sommes demandeurs de supercheries, parce que nous avons besoin d'être rassurés sur le réel, nous avons besoin de construire une illusion systématique qui nous dissimule le chaos, parce que la vie a besoin du mensonge et de l'illusion pour se développer ». Michel Puech, La philosophie en clair, p. 90 Il ne fait pas de doute que la Tunisie est en train de filer un mauvais coton. Le virus qui la ronge, depuis le 23 octobre 2012, est connu par tous et se fait appeler, de manière ostentatoire, l'Assemblée Nationale Constituante. Tant que cette horreur increvable perdure, le pays n'arrêtera pas de sombrer dans les abysses insondables de la déchéance. Il n'y a pas une seule raison qui puisse justifier encore l'existence de cette énorme et insatiable sangsue. L'éliminer devient aujourd'hui non seulement un devoir patriotique, mais également la condition sine qua non du salut national. L'ANC est désormais un ennemi public avéré que les Tunisiens, à leur corps défendant, devraient abattre instamment. Les mobiles du crime sont innombrables et le verdict ne saurait être qu'un et un seul : la peine de mort. Entre autres forfaits, perpétrés par ce monstre impulsif et incontrôlable, c'est sa détermination de démolir entièrement le foyer qui l'héberge, lequel ne lui appartient pas en propre. Pour l'observateur averti, il devient de plus en plus évident que, depuis le 25 juillet 2013, date du martyre de feu Mohamed Brahmi, la sangsue s'est vue assigner, par l'infâme « majorité » qui en a fait « le foyer de sa légitimité » présumée, la tâche de donner le coup de grâce à la laïcité de l'Etat. Toutes les actions entreprises depuis s'inscrivent dans cette perspective et expliquent les manœuvres grossières du parricide en vue de se donner le temps nécessaire pour tromper son entourage et parfaire son détestable crime. Les Tunisiens devraient se rendre à l'évidence que le python qu'un groupe d'entre eux a installé céans n'est plus qu'un abominable instrument de mort. Ils devraient se rappeler également que la mort ne donne que la mort et que, que, depuis le 23 octobre 2012, l'ANC n'est plus qu'un cadavre pourri qui attend d'être inhumé. Chaque jour qu'il passe encore dans le monde des vivants augmente considérablement les risques qui pèsent sur la Tunisie et ses enfants. Or, l'ANC n'est pas seulement morte, mais elle s'est muée, grâce à la complicité active de ceux dont la disparition nuisent énormément à leurs intérêts, entre tous les plus mesquins, en un mort-vivant, autrement dit en vampire. Ce dernier est d'autant plus dangereux que, contrairement à ses semblables, il est capable d'œuvrer de jour comme de nuit. Il n'y a rien d'étonnant alors que cette maudite créature, sûre de ses assises, ait pris la décision d'agir en plein jour. Abandonnant toute prudence, estimant les précautions, propres à son espèce, inutiles, elle s'emploie désormais, du mieux qu'elle peut, à renverser les institutions de l'Etat dont elle est censée être le garant et le défenseur. La laïcité de l'Etat et les lois républicaines sont, depuis quelque temps déjà, la cible de la horde aguerrie que le vampire a asservie et dont il se sert, sous la ridicule dénomination de « majorité » ou, plus grotesque encore, de « peuple », pour réaliser ses sombres desseins. Le projet de loi sur la gestion des mosquées, dernière pièce de la diabolique machination qui se trame dans les coins et dont l'objectif évident est d'en finir une bonne fois pour toutes avec l'Etat national. La Tunisie ne devrait plus s'embarrasser des scrupules de la mère qu'elle croit toujours être pour ce dangereux mutant qu'est devenu l'ANC depuis le 23 octobre 2012. C'est en effet depuis cette date fatidique que l'enfant tant choyé de la Tunisie, celui qui devrait lui faire oublier les dures misères des temps révolus, s'est mis en tête d'attenter à la vie de sa mère sous prétexte qu'elle est une mère dévoyée, tellement rongée par le mal qu'il ne reste plus, pour ce fils qui l'aime tant, que de lui assener, de sa propre main, le coup de grâce qui devrait la soulager. Les islamistes et leurs alliés avérés, qui ont fait main basse sur la dépouille immonde de la défunte ANC, ne se donnent même plus la peine de maquiller leurs manœuvres. Leur messie, confiant dans l'issue de la dernière bataille qui lui ferait remporter la guerre, s'amuse à narguer ses adversaires, les plus crédules d'entre les crédules, en les entraînant loin du champ où devrait se dérouler la confrontation décisive. Sa stratégie est tout aussi simple qu'efficace, et elle consiste à détourner l'attention de ses interlocuteurs-adversaires, du repaire où repose le monstre, désormais invincible. Voilà pourquoi le subterfuge, dit « dialogue national », devrait continuer indéfiniment, en tout cas le plus longtemps possible pour que le vampire, qui siège sous la voûte de l'hémicycle, dépouille la Tunisie de sa dernière goutte de sang et l'abandonne exsangue sur le trottoir. Il est bizarre que les adversaires du bolide islamiste, ceux qui prétendent faire de leur mieux pour bloquer son irrésistible ascension, n'usent pas de leurs meilleurs atouts. L'un d'eux, le plus important de tous, est de rappeler aux occupants de l'ANC qu'ils sont des usurpateurs, des faussaires, des escrocs et des parasites qui n'ont plus le droit de parler au nom d'un « peuple » dont ils ont ouvertement trahi la confiance et qu'ils continuent d'exploiter outrageusement en vertu d'un contrat, révolu depuis – nous ne le répèterons jamais assez – le 23 octobre 2012. Le second atout, non moins important que le premier, consiste à rappeler aux usurpateurs que le peuple tunisien ne les a pas mandatés pour le gouverner et qu'il n'est pas du droit d'un gouvernement provisoire de prendre les mesures décisives que le gouvernement d'Ali Lareïdh se plaît à concocter, juste au moment où il est censé céder sa place à une équipe plus compétente. Voilà deux raisons qui devraient inciter le peuple tunisien de se détourner d'une classe politique incompétente, impuissante et soucieuse de ses intérêts, et d'en finir avec le vampire islamiste et ses suppôts. La fin de la légitimité et le manque de qualification sont des mobiles largement suffisants pour renverser toutes les institutions issues des élections du 23 octobre 2011, dont la longévité ne devrait, en aucune manière, excéder une année. A cela s'ajoute la mauvaise foi et l'incompétence des pseudo-constituants qui occupent aujourd'hui l'hémicycle du Bardo. Ces imposteurs continuent de ruiner les contribuables tunisiens pour aider (consciemment ou inconsciemment, peu importe) les islamistes à réussir le hold-up du siècle, celui de saigner la Tunisie à blanc et de la plonger ensuite dans les ténèbres moyenâgeuses du wahhabisme décadent. Il est encore temps d'agir et de sauver la Tunisie. Pour réussir cet exploit, il est nécessaire de réaliser, avant cela, l'exploit d'anéantir le monstre suceur de sang, l'odieuse vampire qui se fait passer, sans la moindre vergogne, pour l'Assemblée Nationale Constituante.