Le journal Ech-Chourouk annonce, de sources proches de Mehdi Jomâa, le chef du gouvernement qui doit présenter son équipe aujourd'hui 25 janvier 2014, qu'il menace de démissionner si certains intervenants politiques ne cessent pas leurs pressions dans le but d'influencer la décision en faveur de certaines nominations. Nous avions écrit précédemment que le nouveau chef du gouvernement n'échapperait pas à ces pressions, de tous les côtés, même de ceux qui crient à tous bords qu'ils sont d'une neutralité absolue. Cependant, on est en droit de se demander si, malgré cela, il lui est permis de démissionner. Le peuple, qui n'était pourtant pas unanime sur sa désignation, lui a déjà accordé toute sa confiance. Certes, une confiance éveillée accompagnée d'une conscience de contrôle, mais une confiance rassurante quand même. A-t-il donc le droit de décevoir avant même de commencer ? Nous pensons que non, à moins qu'il n'ai l'intention de sortir de sitôt, à la fois de l'Histoire et de la politique. Les Tunisiens ont besoin aujourd'hui d'une figure charismatique qui soit à même de se transformer en chef. Il mise désormais sur Mehdi Jomâa parce qu'il a un potentiel éthique, scientifique et intellectuel pouvant l'habiliter à ce statut, en cette conjoncture où la place politique tend à se vider de chevaux gagnants. Ceux qui font pression sur Mehdi Jomâa veulent peut-être davantage compromettre le projet Mehdi Jamâa, que grignoter un ministère par-ci ou un secrétariat d'état par-là. En tout cas, en dernier recours, Mehdi Jomâa n'a qu'à dévoiler franchement ceux qui chercher à le pousser à faire défaut à la feuille de route qui est la seule preuve et la seule garantie de son indépendance exigée par le quartet. Si, en dévoilant ces manigances, le peuple et la société civile ne le soutiennent pas et ne se mobilisent pas pour défendre ses choix, il pourra alors démissionner et c'est la société civile tunisienne qui assumera cette responsabilité. Il reste toutefois que Mehdi Jomâa devra prendre les précautions nécessaires pour éviter des noms fuités et jugés inappropriés pour cette transition où les jeux du lobbying ne sont plus permis.