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Chronique, Le mot pour le dire : La machine a fabriquer des AZLAM
Publié dans Tunivisions le 02 - 04 - 2014

« Dès qu'un sentiment s'exagère, la faculté de raisonner disparaît ». Gustave le Bon, Hier et demain, p. 10
Il existe trois sortes de azlam : ceux que des forces occultes fabriquent avec ou sans leur consentement, ceux qui se fabriquent et se monnayent eux-mêmes et ceux qui se font fourbir à leur insu. Les premiers sont vils, lâches et serviles. Les seconds sont dangereux et nocifs. Les derniers sont tout simplement pitoyables et, pour certains d'entre eux, malhonnêtes malgré eux. Ceux-là, échappant à la fatalité de la fonction qui crée l'organe, démissionnent dès qu'ils se rendent compte de la supercherie dont ils sont les victimes. Les deux premiers ont en commun de raffoler des honneurs, du luxe et du prestige. Leur ambition la plus chère est d'être hissés sur un piédestal. Peu importe lequel. C'est pour cette raison qu'il est dans la nature d'un zalam d'être cupide. On lui concèderait un doigt, il s'approprierait la main entière. C'est dans le sang !
Mais avant d'aller plus loin, il conviendrait de s'entendre sur l'acception du terme zalam que l'on doit à la verve et à la truculence révolutionnaires tunisiennes. Il est bon de savoir que le fait d'être traité de zalam ne doit pas être nécessairement interprété comme une ignominie, surtout dans le cas des azlam recyclés, de loin les plus nombreux. Le zalam authentique ne se perçoit jamais comme tel et trouverait toujours suffisamment de raisons pour faire passer son zèle zalamique pour du militantisme, de l'intellectualisme engagé ou pour de l'héroïsme.
C'est pour cette raison que l'inclination zalamique n'est pas le propre d'une idéologie ou d'un régime bien déterminés, mais l'émanation d'un caractère ou plus précisément d'une personnalité, voire même d'une véritable vocation. Le zalam dans l'âme, dit encore de service, réussit toujours à se zalamiser, c'est-à-dire à se faire engager par ceux qui ne pourraient pas se passer de ses prestations, indépendamment de la nature des régimes en place. C'est cela qui explique que bon nombre des caciques de l'ancien régime, les azlam notoires de Ben Ali, ont très vite été récupérés par la troïka.
Le zalam croyant, dit également par conviction, est l'homme d'un régime, d'un héros. Lui, contrairement au premier, ne change jamais d'idole. C'est là en effet le cas des bourguibistes convaincus qui ont refusé de servir l'usurpateur de leur maître et qui, aujourd'hui encore, évitent de se compromettre avec les usurpateurs de la révolution du 14 janvier 2011. C'est que le zalam dans l'âme, l'incarnation magistrale du fayotage, est un sans-gêne né, une sorte de sangsue qui se complaît dans son rôle de pique-assiette, et mange effectivement à tous les râteliers. Pour cet organe passe-partout, la zalamie est une véritable raison d'être.
Il ressort de ce qui précède que le zalam est, par essence, un parasite, une sorte d'esclave ou de serf, indispensable pour la survie de ses suzerains. Il se rencontre toujours dans des régimes où la courtisanerie, la flagornerie et l'hypocrisie sont érigées en système. Il est donc normal que le zalam de service, qui est l'incarnation de la zalamie pure et dure, ne sert pas une idéologie ou un idéal, mais se dévoue pour un seigneur, qu'il assimile souvent à une divinité. Certains des azlam de service, actuellement en exercice, se targuent de servir des institutions et non des personnes. Ils se disent donc les soldats fidèles de Carthage, de la Casbah ou du Bardo.
Il existerait donc une machine politique qui génère fatalement des azlam. C'est elle qui a gouverné la Tunisie d'avant le 14 janvier 2011, et c'est encore elle qui continue de gérer les affaires de la Tunisie postrévolutionnaire. La révolution n'a pas aboli la zalamite (le virus qui donne la zalamie), elle s'est contenté tout simplement de la recycler. L'ingrédient dont se servait l'ancien régime, et dont le nouveau continue d'user allègrement, est l'esprit d'exclusion, érigé, lui aussi, en dogme. C'est dans ce sens que nous soutenons que les partis constitutifs de la troïka, qui se disent être l'émanation de la révolution, se sont ercidisés, s'appropriant de fait le patrimoine rcdiste, celui-là même qu'ils dénoncent comme étant d'essence tyrannique.
Sur ce plan, Bourguiba et Ben Ali ne diffèrent pas du tout de leurs héritiers. Ayant accédé au pouvoir à la faveur d'une conjoncture politique donnée, les « élus » d'un jour ne tardent pas de devenir les élus de toujours. C'est ainsi que Bourguiba, l'instigateur de la république, s'est laissé séduire par les charmes de la monarchie qu'il a abolie et s'est proclamé roisident à vie. Ben Ali, qui s'est plu dans sa peau de sauveur providentiel, a fini par transgresser lui-même les termes du pacte qu'il a élaborée pour se démarquer de son prédécesseur et plaire à ses gouvernés. Lui aussi aurait cédé à la tentation monarchique, mais c'est la corruption éhontée de sa « cour » et de ses « courtisans » qui a fini par avoir raison de son règne.
Les maîtres du moment vivent aux crochets d'une révolution dont ils sont les fossoyeurs. Leur survie est tributaire de cette grossière supercherie. C'est pour cette raison qu'ils n'ont pas tardé de réaliser que leur véritable allié n'est pas la « révolution », qui les a intronisés, mais la dictature déchue. Ils se sont donc empressés de piller littéralement le patrimoine despotique pour accréditer la fiction saugrenue qu'ils ont confectionnée et qu'ils ont baptisée « transition démocratique ». Là encore, ils n'ont fait que calquer grossièrement le modèle bénalinien.
Les despotes du moment, piégés par la conjoncture révolutionnaire, qu'ils n'ont pas su domestiquer, ont été obligés d'aller bien plus loin que leurs prédécesseurs. Leur besoin des azlam est tel qu'ils ne s'offusquent pas de prendre publiquement la défense de la racaille belliqueuse. C'est ainsi que, dans l'esprit de certains politicards, le cas Dgheïj est comparable à celui des 529 frères musulmans condamnés à mort par la justice égyptienne ! L'auteur de ce rapprochement grotesque se dit être un fervent partisan de la république !
Voilà, entre autres aberrations, le triste bilan de la « révolution ». Une « révolution » qui se zalamise et se clochardise à vue d'œil. Une révolution, dont la survie dépend d'un Dgheïj, est-elle toujours une « révolution » ?


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