Le bureau tunisien de l'association « Amnesty International » a tenu une conférence de presse jeudi 3 décembre à Tunis. Au cours de cette conférence, ses membres ont présenté un rapport sur : « les victimes accusées – violences sexuelles et violences liées au genre en Tunisie » publié le 25 novembre pour marquer la Journée internationale de l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Pour réaliser ce rapport l'association a réalisé une quarantaine d'interviews avec des personnes concernées. Les personnes interviewées ont été des victimes de la violence sexuelle liées au genre (violence domestique ou conjugale, harcèlement sexuelles ou viol) incluant aussi les prostituées et la communauté LGBTI. D'autres personnes ont été également interviewées à l'instar des experts médicaux, des avocats ou des travailleurs sociaux. Effectué dans cinq gouvernorats différents en Tunisie, dont Sousse, Gafsa ou le Kef, l'enquête ne vise pas à donner des chiffres ou des exemples représentatifs mais à mettre l'accent sur l'ensemble des problèmes existants Le rapport a révélé un point en commun pour tous les cas étudiés : Les victimes de la violence liée au genre ont souvent peur d'être tenu responsables eux-mêmes pour ce qu'ils ont dû subir. A cause de la honte et de la crainte de perdre leur honneur, une grande majorité des victimes n'ose souvent même pas d porter plainte. Il existe des cas où la victime ne se rend même pas compte du côté criminel des violences qu'elle a subi. S'y ajoutent souvent des obstacles légaux et bureaucratiques. Cela signifie que les processus de documentation légale et médicale ne sont pas suffisamment bien développés et connus de tous. Le rapport montre qu'il existe encore une multitude de lois qui criminalisent plutôt la victime que le coupable… Par ce rapport l'association fait aussi appel à l'intervention des autorités publiques en lui proposant des recommandations formulées à la fin du rapport. Consultez la synthèse du rapport d'Amnesty International-Tunis