En moins de deux semaines d'émeutes localisées sur plusieurs régions de la Tunisie, des dégâts considérables ont été constatés tant sur les biens publics que sur les biens privés, dont le bilan financier n'est pas encore établi. Aujourd'hui, c'est l'inconnue pour les assurés, du moins pour ceux qui le sont, quant à l'enveloppe financière que les assureurs auront à dégager. Kamal CHIBANI, délégué général de la Fédération tunisienne des sociétés d'assurances (FTUSA) et ex-directeur central aux compagnies STAR et SALIM, nous a précisé que la FTUSA, sous l'égide du ministère des Finances et en coordination avec le Comité général des assurances, a décidé en premier lieu de qualifier les dégâts, notamment les incendies de locaux commerciaux et établissements publics et privés à l'instar du secteur de distribution, des agences bancaires et des unités industrielles, sous la catégorie «émeutes et mouvements populaires». Cette qualification des dégâts permettra, toujours selon M. CHIBANI, de dédommager les grandes entreprises économiques publiques et privées afin que les risques soient couverts. En conséquence, on s'attend dans les prochains jours à une première estimation des dégâts qui sera établie par des experts mandatés par les compagnies d'assurances à travers les cellules de crise créées pour accompagner les assurés ayant déposé des déclarations de dégâts. De même, M. CHIBANI estime que les dégâts sont importants, citant à titre d'exemple Carrefour et Géant, sans pour autant donner des chiffres puisque, selon lui, personne n'est en mesure, actuellement, d'estimer la valeur des dégâts. Le délégué général n'a pas manqué de signaler, également, que la FTUSA a sensibilisé les compagnies d'assurances à entamer, dans les plus brefs délais, l'évaluation des dégâts causés par les récents mouvements populaires, particulièrement à l'intérieur du pays, et de prendre les mesures nécessaires pour l'indemnisation des assurés, et ce afin de contribuer à la relance de l'économie. Dans ce contexte, un responsable de la société "Assurances Maghrebia" nous a indiqué que l'opération d'évaluation, par les assureurs, des dégâts se poursuit, bien qu'il y ait des difficultés énormes pour envoyer les experts dans des régions comme Sidi Bouzid ou Kasserine où la situation demeure instable, «il faut attendre encore deux semaines, voire un mois pour pouvoir faire un bilan complet», ajoute-t-il.