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Tunisiens sur Facebook : Une terminologie qui dérange!
Publié dans WMC actualités le 12 - 06 - 2011

On avait vraiment pensé que les choses avaient -un temps soit peu- changé en Tunisie après la Révolution du 14 janvier 2011 quant au rapport du Tunisien à son compatriote. Mais nous voilà ébahis, choqués, devant ce qu'on lit quotidiennement sur les pages de Facebook, ce réseau social et moyen de communication salué par tous, vu le rôle qu'il avait joué avant la Révolution, au cours des événements et après.
Ce qui est choquant aujourd'hui et très déconcertant, c'est que quand on va sur Facebook pour suivre n'importe quel débat sur ce qui se passe dans le pays, on lit des propos, pour le moins moqueurs et haineux, qui relèvent d'une attitude hautaine. On se demande pourquoi les choses en arrivent jusque-là? Pourquoi cet espace de dialogue devient-il un terrain de conflit et d'insultes entre personnes qui se cachent pour la plupart derrière des pseudonymes et des profils? Pourquoi le débat prend-il cette tournure?
On est malheureusement face à une terminologie d'arrogance, de discrimination, de supériorité (évidemment non fondée). On ne peut qu'être consterné par ce qu'on lit, et on commence vraiment à se poser de sérieuses questions: A-t-on fait une Révolution qui va probablement changer la face du monde, pour la réduire, nous réduire à ce genre de «discussions»? Ce serait vraiment triste.
D'une page à l'autre et d'un sujet à l'autre, les uns et les autres se traitent de mécréants (kafer, molhed), de traître (khayin), d'ignorants et ignare (jahel), d'arriérés (jboura), ceux qui sont originaires des «coins perdus et oubliés» (jmaat wra el blayek), et la liste est longue. Bref, un champ lexical lamentable. On est qui pour donner ces appellations? Et ceux qui sont ainsi décrits, ils le sont par rapport à qui? Selon quels critères? Comment a-t-on évalué les choses? De quel angle juge-t-on? Qui est le porte-parole de la Vérité absolue? Et par dessus tout, où est le respect «minimum» que chacun se doit de respecter?!
D'abord, cela ne peut que relever d'un manque de maturité et montre que c'est loin d'être à la hauteur d'une Révolution comme la nôtre.
Quand on insulte l'Autre en faisant référence à des difficultés sociales et économiques, cela est-il une force, cela montre-t-il qu'on est meilleur comme on veut le montrer? On ne le pense pas. Car tout simplement, on ne choisit pas forcément sa situation sociale, ni économique d'ailleurs. Selon quels critères peut-on se permettre de mépriser les autres? On est qui pour les mépriser, au nom de quoi, par rapport à quoi? La seule et unique réponse, aussi bizarre que cela puisse paraître, c'est peut-être parce qu'ils ont subi l'injustice de deux politiques successives qui les a ignorés, discriminés, méprisés! Mise à part une histoire d'oubli et de mise à l'écart, on ne peut rien leur reprocher: ils ont défendu leurs pays contre le colonisateur, ils ont travaillé, ils ont étudié, ils ont surmonté les difficultés: pauvreté, éloignement géographique, l'arrogance de certains, (le fameux terme nozouh), les moqueries quant au dialecte et surtout au «ga» des «jboura» comme disent certains!
A ceux-là, il faudrait juste rappeler que pour «se permettre» de se moquer des autres, il faut leur donner les mêmes chances, les mêmes opportunités, les mêmes conditions d'étude, de travail et de divertissement et les « juger» par la suite, puisqu'on tient toujours à juger l'autre et à faire des comparaisons!
Nous avons tous vu, après la Révolution, des reportages et des émissions sur des villages en Tunisie, qui ont montré un courage, un optimisme, une résistance aux problèmes de toute nature des habitants, toutes tranches d'âge confondues, et des fois mêmes, une joie de vivre malgré tout, qui ne peuvent être que respectés et salués.
Quand toutes les télévisions et les médias du monde ont montré la grand-mère du président Obama devant sa petite maison en Afrique, cela n'a pas changé grand-chose quant à l'image et au parcours de l'homme. Nous n'avons pas entendu des Américains l'insulter parce que sa grand-mère est originaire de ce petit village. Les critique qu'on lui avait fait étaient liés à d'autres questions, les réserves émises des uns et des autres avaient un rapport avec toute une réalité historique aux Etats-Unis, et non pas avec une question de provenance ou de milieu dans sa dimension sociale et économique. On a surtout vu les mérites de l'homme, tout simplement et ce qu'il est capable de faire pour le pays.
Alors, pour une fois, admirons les Américains, malgré tous les reproches qu'on peut leur faire. Dépassons ces discours, discutons avec maturité, débarrassons-nous de toutes les sensibilités régionales, intellectuelles, dialectales, construisons un débat rationnel, ne nous laissons pas emporter par des divisions qui n'ont pas lieu d'être et qui n'ont de place que dans la tête de certains (et heureusement d'ailleurs).
Bref, cessons de faire ce qui nous tire vers le bas!
* Docteur en Histoire contemporaine de l'Université Paris 3.


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