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Aujourd'hui 20 mars 2012 : Après l'indépendance, la démocratie est en marche en Tunisie!
Publié dans WMC actualités le 20 - 03 - 2012

Aujourd'hui, une fête de l'indépendance qui ne ressemble pas à toutes celles qui l'ont précédée. En témoignent les appels lancés ici et là sur les réseaux sociaux pour inviter les Tunisiens de tous bords à y participer. Ce 20 mars 2012 a cela de spécial qu'il ne commémore pas uniquement les luttes et le dévouement de générations de Tunisiens et Tunisiennes pour la libération de leur pays du colonialisme mais il consacre le passage du pays d'une dictature vers une démocratie aux prix de vies, de sacrifices et de la perte de la dignité par des milliers d'autres Tunisiens mais après l'indépendance.
A la marche, prennent part les organisations de la société civile, presque tous les partis politiques, sauf Ennahdha -plus intéressée par l'application de la chariaâ dans la Constitution que par la haute symbolique que revêt l'indépendance du pays et son passage vers une ère de démocratie-, le CPR qui ne s'était pas prononcé jusqu'à lundi après midi ainsi qu'Ettakatol.
L'association Kolna Tounes avait appelé, dans un communiqué, tous les Tunisiens à participer à une marche qui, dit-elle, célèbre en ce 20 mars «l'aboutissement des mouvements réformistes et progressistes que la Tunisie a engendrés à travers les siècles. L'Histoire de la Tunisie, ses gloires et ses revers et surtout une identité dont nous avons tous des raisons d'être fiers. Une identité nourrie de millénaires d'histoires, enracinée dans son arabité et dans son islam, singulière par ses spécificités et ouverte aux cultures du monde, au progrès et à la modernité. Le 20 mars 2012, nous célébrons le passé et traçons le futur, pour une Tunisie tolérante, libre et plurielle». C'est l'avenir que nous honorons, assure pour sa part, Emna Mnif. «Loin de toutes les divergences qui peuvent exister entre nous, et de tout ce qui peut nous opposer car ce qui nous réunit est plus fort que ce qui nous sépare. Nous appelons à l'engagement de tous et de toutes pour défendre les acquis de l'indépendance, couper avec l'oppression et ne pas tomber dans le jeu de la sédition et de la division. Il faut dénoncer et condamner ceux qui veulent créer un faux creuset qui peut menacer l'unité nationale et une cohésion dont nous avons toujours été fiers».
A l'origine du soulèvement en Tunisie, une fracture sociale justifiée par des raisons économiques, des déséquilibres régionaux et sociaux qu'il ne faut ne pas transformer en dissensions idéologiques, estime-t-on à Tunis. La Tunisie musulmane, a toujours été profondément liée à son histoire et communicative avec son environnement géographique et civilisationnel. Qu'il s'agisse du Maghreb, de la Méditerranée, de l'Afrique ou de l'Europe. Cela ne l'a jamais empêchée d'être enracinée dans sa culture arabo-musulmane et de poser sur l'autre un regard ouvert, tolérant et respectueux à tel point que tout étranger souhaite y vivre.
Ce sont ces traditions d'ouverture, de multiplicité, de tolérance, de pluralisme et de droit que l'on veut sacrer à travers la marche de la démocratie du mardi 20 mars. «Nous voulons un Etat à caractère civil, offrant des garanties constitutionnelles pour tout ce qui se rapporte aux respect des droits universels, de la démocratie et de la préservation des acquis. Nous avons le sentiment qu'il y a péril en la demeure et qu'à ce titre nous devons tous réagir. La fête de l'Indépendance représente pour nous une occasion pour faire entendre la voix du Tunisien tel qu'il a toujours été, ancré dans sa culture et respectueux de l'autre. Il ne reste plus beaucoup de temps pour répondre aux alliances créées entre Ennahdha, les salafistes et d'autres courants islamistes pour imposer ‘'Al Chariaâ'' comme source de loi dans la nouvelle Constitution. La deuxième République doit réaliser les vœux du peuple pour la démocratie, la justice et le respect des droits de l'homme», déclare Jawhar Mbarek du réseau Doustourna.
L'affranchissement de la Tunisie d'un mode de pensée et de gouvernance totalitaire est encore au stade embryonnaire. Les risques sont, dans ce contexte, latents et élevés car il s'agit en premier lieu de transformer un mode de pensée nouvellement «mis sur le marché» politique tunisien et accusant toute personne appelant à un Etat civil d'être un apostat, laïc et «kafer» en un sursaut identitaire répondant au modèle tunisien, musulman et tolérant.
Après la purge effectuée par Ben Ali en 1989 à l'encontre des islamistes, ce sont ces derniers qui feraient, d'après certains observateurs de la scène politique, une purge à rebours en traitant sous n'importe quel prétexte leurs compatriotes de renégats et d'infidèles. C'est ce qui explique, entre autres, l'importance d'être ensemble pour défendre les valeurs républicaines, l'esprit et les acquis de l'indépendance. C'est pour que la Tunisie ne soit plus gouvernée par un nouveau Ben Ali et que toutes les composantes de la société puissent y vivre dans le respect les uns des autres et protégés par la Constitution, loi suprême qui comprend les principes directeurs de l'ordre juridique étatique, les règles pour l'aménagement et la transmission du pouvoir d'Etat et l'énoncé des libertés fondamentales protégées par l'Etat.
Entre une Constitution coutumière, à l'instar de celle adoptée par l'Arabie Saoudite, et une Constitution écrite, sur laquelle s'étaient accordés tous les partis politiques tunisiens en 2011, se dessinera l'avenir de la Tunisie.
Et la marche du 20 mars sera pour beaucoup la marche des libertés pour la préservation du modèle tunisien unique dans la région arabe car aussi conservateur que moderne, aussi pieux que tolérant et aussi traditionaliste qu'ouvert, c'est la culture tuniso-tunisienne nourrie de toutes les contradictions des civilisations qui l'ont traversée pendant des millénaires.


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