Rôle des NTIC dans la promotion du tourisme Entretien avec Mr Afif Mehrzi, DGA de l'ONTT
« A quelque chose malheur est bon » pourrait-on dire. La crise (passagère s'accordent à affirmer les professionnels) que connaît le secteur du tourisme semblent en effet pousser les instances économiques à chercher de nouveaux moyens de promotion pour le premier pourvoyeur en devises de l'économie. C'est dans ce cadre qu'on pourrait situer le séminaire qui a été organisé le 28 juin dernier autour du thème du « rôle des NTIC dans la promotion du tourisme » et pour lequel les moyens de pas moins de 3 instances nationales, le CEPEX, l'ONTT et le CNI, se sont conjugués. Gestion Information Promotion
Trois processus d'activité ont vu l'introduction des NTIC dans le secteur touristique. Un processus de gestion, un processus d'information et un processus de promotion. Des applications de suivi du secteur, au niveau central et des CRT pour le suivi du secteur et des applications de gestion interne ont marqué le processus d'introduction des NTIC au niveau des entreprises publiques.
Dans les hôtels, c'est l'automatisation des tâches courantes (100 % en matière de facturation pour les hôtels de 4 étoiles et plus) qui a pris le pas sur le reste des technologies de l'information. Chez les agences de voyage, c'est la gestion interne et la connexion à un système de réservation qui ont marqué le pas. Dans tout cela le secteur a aussi été marqué par l'utilisation massive du net, le recours à l'Internet et l'utilisation des sites web.
Des sites comme « Tourismtunisia.com » ou « E-Loisirs.tn », des CD-Rom et de bornes interactives ont ainsi vu le jour. Au niveau du secteur privé aussi les sites ont fleurit chez les principales chaînes hôtelières, parfois commerciaux comme celui du groupe « Les Orangers », la plupart du temps institutionnels, mais presque jamais des plate-formes de réservation on-line.
Liés par des contrats d'allotement avec les principaux TO étrangers ou en leur donnant leurs unités en gestion pour propre compte, les professionnels du secteur ne semblent en effet pas « très convaincus » de l'utilité de l'introduction de ces nouvelles technologies. « Tout le monde s'accorde pourtant sur l'importance des NTIC » avoue Afif Mehrezi DGA de l'ONTT qui précise cependant « tout ce que peut faire l'administration, c'est sensibiliser les privés à l'importance de ces nouvelles technologies et leur influence déterminante sur le développement futur de leur secteur, être à l'écoute de leurs doléances pour pouvoir intervenir s'ils ont des problèmes ».
Un audit a pourtant été fait par l'Office auprès de nombre d'établissements hôteliers et qui a démontré que certains n'investissent pas assez dans l'image en croyant que leur produit va se vendre tout seul et je pense que les nouvelles technologies offrent cette opportunité. « Je crois que nous sommes arrivés à un point où le Tour Operating traditionnel commence à montrer ses limites, notamment pour les hôtels d'une certaine catégorie » affirme aussi A. Mehrezi qui ajoute que « l'hôtelier tunisien doit être conscient qu'il a un rôle à jouer en matière de promotion spécifique pour son unité à côté du travail institutionnel et générique de l'ONTT pour le tourisme tunisien. L'hôtelier doit quand même se dire que la commercialisation de son unité ne peut être uniquement l'affaire de la communauté nationale à travers l'action de l'ONTT. Aujourd'hui, avec la conjoncture internationale qu'on connaît, avec la pression qui s'exerce de plus en plus sur les prix, il y a peut-être moyen de développer de nouvelles alternatives ».
l'hôtelier tunisien a un rôle à jouer en matière de promotion spécifique pour son unité à côté du travail institutionnel et générique de l'ONTT La réservation au moyen de l'Internet est une nouvelle possibilité qui s'offre au secteur qui doit lui-même s'adapter à la situation internationale. On sent chez les professionnels, bien qu'ils soient en grande majorité liés par des contrats d'allotement avec les TO étrangers ou leurs partenaires, cette nouvelle quête des techniques nouvelles de commercialisation.
Notre infrastructure hôtelière, notamment les 4 et 5 étoiles dans nombre de villes tunisiennes comme Tunis, hammamet-Sud ou port El Kantaoui à Sousse, sont capables d'accueillir ce nouveau genre de clients qui viendraient par l'Internet et tirer profit des opportunités qu'offrent ces nouvelles technologies.
Outils de financement de l'investissement ?
Des fonds spécifiques, il n'y en a pas. C'est à nous, compte tenu des priorités et de la demande des professionnels, d'orienter notre budget pour financer ces activités. Il y a eu cependant des agences spécialisées qui ont déjà sollicité l'aide de l'Etat, comme l'agence El Assadi On-Line ou Equinoxes, et nous leur avons accordé l'aide nécessaire pour développer les sites vendeurs. Les hôtels sont encore au stade de l'élaboration des sites institutionnels. Comme tout autre commerçant, suivent certes les mouvements, mais ne voit que le côté rentable de la chose.