En réponse aux assassins de Chokri Belaïd, Yadh Ben Achour, Abdessattar Ben Moussa, Taoufik Bouderbala, Mustapha Kamel Nabli, Mustapha Filali, Sadok Belaïd, Abdeljalil Témimi, Abdellatif Fourati, Slaheddine Jourchi... et d'autres personnalités nationales viennent de proposer une feuille de route d'urgence au moment où toutes les voix, pratiquement sans exception, se sont résolument élevées pour avertir contre les périls incommensurables de l'entrée dans une spirale de violence, mettant ainsi en échec ceux qui poursuivaient l'entraînement de la Tunisie dans le chaos par l'assassinat de Me Belaïd, espérant manifestement nous mettre les uns contre les autres. Cette feuille de route d'urgence proposée par Ben Achour, Ben Moussa, Bouderbala, Nabli, Filali, Belaïd, Témimi, Fourati, Jourchi... montre une demi-douzaine de pas à franchir immédiatement: - mettre fin à toutes les expressions de violence et poursuivre les responsables en Justice, quels qu'ils soient, -criminaliser la violence, les appels à la haine et à la division entre les Tunisiens, -appeler toutes les parties politiques à parapher un Pacte contre la violence, -former un Gouvernement de salut national constitué de compétences indépendantes avec mission d'appliquer un programme urgent capable de faire face aux difficultés sécuritaires, économiques et sociales afin de passer la période transitoire dans des conditions créant le climat propice à l'organisation des prochaines élections, -engager l'ANC à se consacrer totalement à la rédaction de la Constitution, -réactiver l'initiative de l'UGTT d'un Pacte national liant toutes les forces de la Tunisie pour la réussite de la transition démocratique. Ces six pas rejoignent d'ailleurs l'annonce faite par Jebali de ce gouvernement de technocrates que les Tunisiens appelaient de leurs souhaits les plus ardents depuis des mois alors que la situation du pays devenait plus précaire à chaque jour qui passait. Mais nous savons que ces intentions resteront en l'état si elles ne sont pas accompagnées d'un programme consensuel qui pourrait être immédiatement porté par une Conférence nationale urgente car nous savons tous pertinemment ce dont a besoin la Tunisie en ce moment crucial: sécurité, redémarrage économique, mesures sociales, mise en branle du Code électorale et de l'ISIE... C'est seulement de cette manière que le Gouvernement annoncé pourrait effectivement être soutenu par tous.