Après le textile/habillement, c'est autour des chaussures que Bruxelles ouvre un autre bras de fer, non seulement avec la Chine mais également avec l'Inde. Les premières estimations font état de près de 700% d'augmentation des exportations de chaussures renforcées chinoises et indiennes sur le marché de l'Union européenne, rien que pour les 4 premiers mois de 2005. A l'instar du textile, c'est une autre menace qui pèse sur le secteur européen de cuir et de chaussures, mais aussi du sud de la Méditerranée. Et comme l'on pouvait s'y attendre, l'Union européenne a annoncé l'ouverture d'une enquête sur un dumping éventuel des chaussures chinoises et indiennes importées par les Vingt-Cinq. Si cette enquête mettait en évidence la pratique de prix "prédateurs", la Commission envisagerait une action. L'enquête porte sur des chaussures "renforcées" qui seraient vendues en Europe à un prix d'achat inférieur au prix de revient, ce qui reviendrait à du dumping. L'enquête a été ouverte à la demande des fabricants européens de chaussures conformément aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et pourrait s'étendre sur 15 mois mais que la Commission espère boucler en neuf mois. Si l'UE juge que l'Asie et la Chine ont effectivement pratiqué du dumping, elle pourrait lever des droits supplémentaires sur leurs exportations. Mais Pékin a d'ores et déjà signifié son opposition à toute enquête de l'UE sur la chaussure. La CE a constaté ce mois-ci que les importations de six catégories de chaussures chinoises avaient augmenté de 681% durant la période de janvier-avril, tandis que les prix avaient baissé de 28% durant la même période. A rappeler que Bruxelles et Pékin ont récemment réglé un contentieux relatif aux importations de textiles, convenant d'une croissance maximale des importations de 12,5% par an jusqu'à la fin de 2007.