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Reportage-Gabès:
Pollution, encore et toujours !
Publié dans WMC actualités le 05 - 06 - 2013

«Observez bien la couleur de l'eau. Ressemble-telle vraiment à la couleur de la mer? Partout du noir. Ne me parlez pas de pêche. Même les algues ont disparu», fait remarquer Boulbeba. Qui pointe du doigt les usines du Groupe Chimique Tunisien (GCT), qui lui font face à lui à quelque trois kilomètres à vol d'oiseau, et leurs cheminées qui déversent leur fumée à longueur de journée. Et qui rejettent surtout, pour lui, du phosphogypse dans le milieu marin.
La quarantaine, pantalon et blouson gris, par endroit déchiré, pied nuit, l'homme promène sa colère sur les quais du port de pêche de Gabès. En assurant que même les filets n'ont pas du tout échappé à la pollution: «ils ne tiennent plus». A Gabès, poursuit-il, il n'y a plus rien à pêcher. «Peut-être, et à la limite, des sardines». Mais cela ne nourrit pas plus- son homme. Et il faut s'aventurer loin de ses bases: à Djerba et à Zarzis. Sauf que cela devient de plus en plus périlleux. «On ne nous laisse plus pêcher et on nous empêche même de rentrer dans les ports», regrette-t-il.
La pollution, tout le monde en parle à Gabès. Dans «Chatt Essalem», Mohamed, un habitant de l'oasis, regrette lui aussi «tout ce gâchis». «Jetez un regard sur ces parcelles. Elles sont bien tristes. Les palmiers sont noirs pour avoir reçu tant de fumée, les cultures du henné ne poussent plus comme avant, et l'eau manque pour une raison toute simple: elle est fortement trustée par les usines toutes proches du GCT. Cette fois moins d'un kilomètre», tient-il à relever. «Il est tout à fait légitime, donc, que les habitants se révoltent», tranche-t-il. En effet, le 12 mai 2013, des habitants de cette oasis ont organisé un sit-in à l'occasion du décès d'une jeune fille qui souffre d'une hépatite. Sa maladie trouverait son origine dans la pollution que connaît l'oasis, située donc à l'entrée de la zone industrielle de Gabès.
«De toute manière, l'oasis c'est fini», se lamente Ali, un habitant de la même oasis. Qui met en évidence que certaine parcelles sont à l'abandon ou sont en train d'être vendues au plus offrant. Sans oublier que le paysage a été gagné par quelques constructions anarchiques. Par endroit, l'oasis donne l'impression d'être un quartier. On y voit une minuscule épicerie, un atelier d'artisanat,… «Il faut bien survivre», commente Mohamed.
«La fumée vous prend quelquefois à la gorge»
Cheveu court, tee-shirt rouge et jean délavé, Boulbeba est un chauffeur de taxi. Son nom sonne bien gabèsien car Boulbeba est bien le nom du plus illustre saint de la ville, connu pour être un compagnon et le barbier du prophète Mohamed (SAWS). Son tombeau occupe le sommet d'un tertre qui domine la ville. Il est visité aussi bien par les Gabèsiens que par des Tunisiens habitants d'autres villes qui lui vouent un véritable culte et qui viennent souvent lire un verset du Coran à la mémoire d'un homme qui a consacré sa vie à la propagation des préceptes de l'islam en terre africaine.
Il s'agit aussi d'un monument architectural: son portail d'accès est décoré de belles arcades reposant sur des colonnes à chapiteaux.
Revenons à notre chauffeur de taxi, Boulbeba, qui a tant d'histoires à raconter sur «les affres» de la pollution. Il précise ainsi que voulant éviter un jour d'écraser un chien, qui a traversé précipitamment une rue du quartier de Jara, il a été obligé de freiner brusquement. Le client qu'il transportait alors s'est cassé le poignet en cognant la main contre le tableau de bord. Des Gabèsiens, à l'en croire, souffrent beaucoup de l'ostéoporose, une maladie caractérisée par une fragilité excessive du squelette. Boulbeba assure toujours qu'une de ses cousines a eu une fracture de la jambe en passant l'épreuve du bac sport. Il a entendu même dire qu'une vielle personne s'est fracturée le bassin en voulant simplement se retourner dans son lit! Ostéoporose, mais aussi cancer, hépatite, asthme, pneumonie… ce serait le quotidien d'une partie des habitants de la ville. «La fumée vous prend quelquefois à la gorge et vous n'arrivez plus à respirer convenablement», assure Boulbeba, qui ajoute que lorsque le vent souffle fort, la fumée des cheminées «se répand sur des kilomètres et des kilomètres pour atteindre des villes comme Douz».
«Il n'y a pas plus calme et plus romantique»
Mais Boulbeba a un autre sujet de prédilection: le Stade Gabèsien dont il est fan. Pour l'heure, il ne parle que de Saber Khalifa, le joueur tunisien d'Evian, ancien joueur du Stade Gabésien, qui a marqué, dimanche 19 mai 2013, un but spectaculaire en championnat de France contre l'équipe de Nice de plus de 60 mètres. D'ailleurs, Boulbeba est capable de vous dresser une liste des joueurs originaires du Stade Gabésien et qui ont brillé au firmament du football national et international. A commencer par Radhi Jaïdi qui a été sociétaire de Bolton et de Southampton, deux grands clubs britanniques. Fan, mais non extrémiste. Pour preuve, il va épouser une fille de Menzel, le quartier de Gabès qui abrite l'autre club de la ville : l'Avenir Sportif de Gabès. Bien plus, son beau-père est un ancien joueur du club de Menzel. «Les frictions entre le Stade et l'Avenir, c'est du passé. Fini le temps où, par exemple, un supporter du Stade se faisait tabasser pour le simple fait qu'il déambulait avec le maillot de son club à Menzel», sourit-il. La discussion doit s'interrompre car Boulbeba va chercher sa dulcinée pour aller faire un tour, en ce dimanche 26 mai 2013, sur la Corniche. Même si le lieu est «hanté» par les fumées que crachent les cheminées de la zone industrielle. Mais que voulez-vous, «il n'y a pas plus calme et plus romantique», à ses yeux, à Gabès.


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