La révolution a été l'ultime expression d'une défaillance systémique, une levée de boucliers d'une population désespérée qui a conquis sa peur et évincé un Etat policier corrompu qui ne pouvait plus le contrôler. Le révélateur de cet échec a été une crise flagrante durable du chômage des jeunes caractérisée par un pourcentage élevé, apparemment absurde, mais symptomatique de diplômés du supérieur au chômage. En effet, et pendant la dernière décennie ou presque, plus le demandeur d'emploi était instruit moins il/elle avait de chances de trouver un emploi! Cette situation absurde sera dénommée le Paradoxe tunisien. Les principales lacunes, indépendamment de la corruption et du manque de liberté, qui ont contribué à cet état des choses, sont : L'absence d'une vision collective; Malgré les réussites isolées, le système n'a pas tenu ses promesses; Le manque de cohérence globale et l'absence de coordination ont entraîné une défaillance systémique; Malgré les programmes de modernisation industrielle, l'innovation est restée fragile; Absence de synergies, même avec les multitudes d'incitatifs et de programmes. -------------------