Apportant sa contribution à la réflexion sur la manière de réaliser l'intégration maghrébine, l'Union des Banques Maghrébines (UBM) organise, les 8 et 9 février 2007, une rencontre sur «le développement de la carte bancaire maghrébine». Les problèmes de paiement entre pays membres d'un même ensemble constituent l'un des aspects les plus importants de la problématique d'intégration économique. C'est pour cette raison que, s'inscrivant elle aussi dans la nouvelle dynamique maghrébine, l'Union des Banques Maghrébines a décidé de provoquer une réflexion sur la situation et les perspectives des cartes de crédit dans les pays de l'UMA (Union du Maghreb arab), dans le cadre de deux journées d'étude (8-9 février à Hammamet). Ce qui n'est guère étonnant de la part d'une organisation créée 1e 7 décembre 1990, à l'initiative des présidents des banques des cinq pays de l'UMA (Tunisie, Algérie, Libye, Maroc et Mauritanie), avec pour mission de renforcer la coopération et l'intégration bancaire et financière maghrébine, notamment en étudiant «toutes les questions relatives aux activités bancaires et financières» et faisant des recommandations «aux autorités de régulation», en oeuvrant «à l'uniformisation et à l'harmonisation du cadre légal et organisationnel de l'activité bancaire et financière». Concrètement, l'UMM «regroupe l'ensemble des expertises professionnelles disponibles au niveau maghrébin» dans le cadre de commissions et de groupes techniques dédiés aux divers aspects de l'activité bancaire (télécompensation, règles prudentielles, nouveaux modes de financement, banque de détail, etc.), diffuse à ses membres l'information sur les nouveaux produits bancaires et les nouvelles réglementations, et met à leur disposition un fichier des experts maghrébins, et entretient des relations professionnelles avec les organismes bancaires maghrébins et internationaux. Centrées sur «le développement de la carte bancaire maghrébine», les deux journées d'étude visent, d'abord, à «faire un état des lieux» dans ce domaine, explique M. Mohamed Rachid Larbi, secrétaire général de l'U.B.M. En matière de cartes bancaires, comme dans la plupart des autres, les pays de l'UMA n'en sont pas au même stade de développement. Avec respectivement 1,8 million et 1,1 million de cartes bancaires locales et internationales, le Maroc et la Tunisie sont les plus avancés dans ce domaine. L'Algérie, qui ne compte que 500.000 cartes en circulation, a commencé à rattraper son retard depuis un an et demi. La Libye et la Mauritanie s'apprêtent, quant à elles, à lancer ce service, en bénéficiant de l'expertise tunisienne dans ce domaine. D'ailleurs, le but principal que vise l'UBM à travers l'organisation de ces deux journées d'étude est de réfléchir sur «la manière de développer l'utilisation des cartes comme moyen de règlement afin de combler le retard des pays de l'UMA dans ce domaine. Le secrétaire général de l'UBM pense que ces pays ont encore du chemin à faire en matière de cartes bancaires, «puisque les gens y utilisent encore en majorité l'argent liquide, et le chèque y est très peu répandu». A plus long terme, M. Mohamed Rachid Larbi caresse le rêve «d'arriver à une situation où les citoyens des cinq pays maghrébins pourront utiliser leurs cartes bancaires dans l'espace maghrébin». En espérant que ces pays parviendront à mettre en place une union monétaire permettant la mise en circulation d'une carte bancaire maghrébine. Pour discuter des quatre thèmes définis (état des lieux et situation des marchés dans les pays du Maghreb, obstacles au développement de la monétique au Maghreb, stratégie de développement de la carte bancaire et perspectives d'intégration régionale), l'UBM a invité les opérateurs internationaux et maghrébins du secteur des cartes bancaires.