En voyant le titre on croirait qu'il n'y a pas de pharmaciens dans les zones rurales. Faux, archi-faux. Des officines existent dans nos zones rurales. La mesure consiste à abaisser le nombre d'habitants permettant l'ouverture de la première officine dans certaines imadas. Je me demande si le pharmacien fera des bénéfices dans ces zones où le pouvoir d'achat est faible. Va-t-on assister à l'apparition de jeunes pharmaciens pauvres ? Je rappelle que la Tunisie reste parmi les rares pays avec la France où le Numerus Clausus existe encore. Je rappelle également que cette année deux rapports français, à savoir le rapport Beigbeder et le rapport Attali ont plombé la Pharmacie à «la Française» (ils appelaient à la suppression du Numerus Clausus à l'installation, l'ouverture du capital des pharmacies à des non-pharmaciens, et un monopole réduit aux seuls médicaments sur ordonnance) et ceci pour libérer la croissance et augmenter le pouvoir d'achat.
Et devant le refus des autorités françaises à faire passer ces mesures, M. Attali a salué le lobby des pharmaciens français. Je me demande alors s'il y a en Tunisie un lobby des pharmaciens déjà installés. Je me demande également pourquoi certaines villes voisines de la Commune de Tunis sont classées zones III et IV. Et pourquoi elles ne sont pas classées I ou II?
Je suis conscient que le problème est assez complexe et que c'est facile de critiquer, mais dois-je rappeler que chaque année, presque deux cents pharmaciens sont diplômés de la Faculté de Pharmacie de Monastir, que ces diplômés font partis de l'élite du pays (vous n'avez qu'à voir le score d'accès à cette faculté) et que le nombre de ceux parmi eux qui restent en chômage ne cesse d'augmenter chaque année.
Qui entendra leur cri de désespoir et le son de leurs rêves brisés ?
GYS
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