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Treize siècles de règne et quelle majesté !
Publié dans WMC actualités le 11 - 03 - 2009

C'est, à n'en pas douter, une ville bien née. De bonne extraction, Kairouan a su tenir son rang à travers les âges, avec la dignité qu'on lui connaît. Altière, en treize siècles elle n'a jamais mis genou à terre. Rivée à ses repères de piété et à la lumière de l'enseignement des connaissances, son rayonnement n'a jamais décliné malgré les éclipses infligées par l'histoire.
Un scénario de pure tradition prophétique
En l'année 666 de notre ère, de son bras « bien guidé » Okba Ibn Nafii, ayant achevé ses repérages sur un site à l'environnement pourtant peu hospitalier planta sa lance dans le sol, d'une main résolue. A l'endroit précis, ses troupes creusèrent et l'eau jaillit. Ce geste miraculé, de pure tradition prophétique, fut le premier coup de pioche donné par l'illustre fondateur. C'est ce qui décida du lieu de « Karr Awan », un bivouac militaire de circonstance dicté par l'hostilité farouche des armées de Byzance et des Berbères de la Kahéna, qui ont coalisé pour barrer la route à Okba et mettre en échec son entreprise d'islamisation du Maghreb. C'était compter sans le génie martial de ce leader politique et non moins chef guerrier rompu aux techniques du combat et à l'art de la guerre. L'emplacement du camp militaire, d'inspiration tactique, faisait de sorte que les troupes byzantines qui venaient par la mer, se relâchant en cours de route et arrivaient au front en ordre dispersé. Prêtant le flanc, elles se laissaient transpercer jusqu'à la reddition. Imposant une guerre de position en face du repaire montagneux des combattants berbères, habitués à laminer l'adversaire par le roulement des assauts surprises, les redoutables « blitzkrieg » alternés avec des replis tactiques rapides selon le mode d' « EL karr wal Farr », Okba vint à bout de l'ardeur d‘El Kahéna jusqu'à la capitulation.
Capitale à la naissance, la « Médine » du Maghreb
L'épisode militaire ne s'éternisa point. Les troupes de Okba ont triomphé de la résistance des berbères et des byzantines. Kairouan, cette « oasis victorieuse » jaillit du sol en 670. A peine s'est elle mise debout qu'elle fut déclarée Capitale des vaillants Aghlabides. En dépit du plan de campagne d'invasion de la totalité du Maghreb, Kairouan échappa à une vocation de base guerrière. Okba Ibn Nafii, compagnon du prophète, à l'instar du Messager de Dieu. voyait cette épopée comme son hégire à lui et il concevait Kairouan comme la Médine du Maghreb, une ville phare, une cité vitrine du génie de la civilisation arabo-musulmane. Au final, Kairouan ne possède ni caserne ni Kasbah, tout juste un rempart. Et d'ailleurs ce rempart fut détruit et reconstitué plusieurs fois au gré des agressions militaires répétées. Toutes n'ont en rien affecté la ville qui a résisté au temps et à ses revers, intacte et plus belle que jamais et qui fit de son enceinte de piété sa véritable bulle de sécurité. Son blindage spirituel l'a prémuni contre tous les revirements impitoyables de l'histoire. Initiée en même temps que Koufa, Foustat et Bassorah. Force est de constater que Kairouan a su se donner des atours de majesté à nul autre pareil. Kairouan a d'abord été une métropole multidimensionnelle, des arts et métiers, du culte et par-dessus tout du savoir.
Une Médina féérique
L'édifice majeur à Kairouan est sa majestueuse mosquée, édifice prestigieux, qui fit de la ville le quatrième lieu saint de l'Islam. Ce Patrimoine est d'abord un pari de génie civil. Cette mosquée contient une salle de prière de dimensions imposantes ( 70 mètres sur 30). Elle compte dix sept nefs structurées par des rangées de colonnes du plus beau marbre prélevées sur les vestiges de Carthage et de Sousse. La nef centrale se termine par le Mihrab un joyau de décoration céramique orné de calligraphies somptueuses. Le minaret haut de 35 mètres de forme carrée selon le rite sunnite est structuré en trois étages surmontés d'un dôme imposant. Le plan de masse est légèrement décliné de sorte à recueillir les eaux de pluies si rares dans des citernes sous-terraines afin de pourvoir aux besoins des fidèles pour les besoins des ablutions.
Ce qu'il faut savoir est que « Jemâa El Kébir » s'est mué en Université « Mederssa » avec un capital de savoir qui a fait école et qui a été source de rayonnement pour cette capitale initiatrice d'autres foyers de culture à l'instar de Fès qui n'a jamais renié sa filiation faisant une place à part au patrimoine des « Karaouyyines ». Autre monument célébrissime la mosquée d'Abou Zoummaat El Balaoui compagnon du prophète dit le barbier qui avait constamment sur lui trois poils de la barbe du prophète, ce qui lui a valu son surnom. Cet endroit s'anime particulièrement à la célébration de la naissance du prophète. La médina est incrustée de trois cents autres mosquées et mihrabs (mosquée sans minaret). Cela fait que le Kairouanais peut accomplir ses prières chaque jour de l'année en un lieu différent. Ces sites ne sont pas que lieu de culte mais aussi d'enseignement du savoir. Kairouan a donné naissance à d'illustres figures savantes tel Assad Ibn Al fourat et Imam Sahnoun, grands juristes théologiens ainsi qu'à Ibn Al Jazzar, médecin de renom. La Médina de Kairouan est une superbe mosaïque d‘échoppes et de métiers qui entretiennent des pratiques professionnelles traditionnelles avec respect et jalousie. Kairouan, carrefour marchand est une zone de prospérité économique et manufacturière. Le point de Kairouan pour le tapis de sol est célèbre de par le monde et le tapis Kairouanais rivalise avec celui de Boukhara ou Tachkent.
L'apogée
Les Aghlabides au temps de la splendeur et de la gloire de leur règne eurent la merveilleuse idée de donner à la ville une extension urbanistique. Kairouan s'est ainsi prolongée par de nombreuses coquettes agglomérations dont Rakkada ou Ibrahim II au Xème siècle élit résidence. Son château est une splendeur architecturale. Il l'a voulu à l'image de Taif, station balnéaire de la mer rouge et lieu de retraite des Califes abbassides. Haut lieu de féérie de l'âge d'or et du haut empire abbaside
La dissidence
Kairouan, même quand elle a perdu son rôle de prima donna après la scission des Fatimides n'a pas connu à proprement parler une décadence. Elle sut se préserver des retours de l'histoire. D'ailleurs elle éloigna les fatimides vers une ville du littoral Mahdia laquelle eut sa période de gloire. Et une fois qu'ils seront éloignés ils porteront en eux le sens de l'urbanité Kairouanais et ont fondé cette cité célèbre du Caire.
La ville éternelle
Cette ville a poussé par défi et s'est maintenue, treize siècles durant, comme un challenge de l'histoire de l'aire maghrébine où elle a transposé ses empreintes à Fez, au Maroc, avec la mosquée des Karaouyines au. Ses traces remonteraient jusqu'en Andalousie à Cordoue. Kairouan est inscrite au patrimoine universel de l'UNESCO. Ses admirateurs spéculent en permanence sur l'éventuel impact de Kairouan sur l'imaginaire d'Al Farabi, auteur de la « Cité Idéale ». Cette lecture capricieuse de l'histoire donne de l'aplomb à l'épopée d'Okba. Kairouan est élue capitale du monde islamique pour l'année 2009.


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