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«Là où existe un "Credit Bureau", le secteur financier est assaini»
Publié dans WMC actualités le 31 - 03 - 2009

Webmanagercenter : Comment montrer la différence entre les «Credit Bureaus» et les sociétés de renseignement commercial ?
Omar Al Matri : Ce sont deux métiers qui ont leur individualité, en dépit de leurs similitudes, et qui sont malgré tout complémentaires. Les sociétés de renseignement commercial couvrent uniquement les entreprises et il en existe actuellement plusieurs sur la place. Elles sont en général sollicitées pour faire des enquêtes d'investigation terrain à la demande, sur des clients qui opèrent le plus souvent à l'export ou à l'import. Elles le font souvent pour le compte de fournisseurs ou de compagnies d'assurance-crédit. Leur collecte d'informations se restreint aux sources d'informations publiques et au voisinage, à savoir les fournisseurs, les clients, parfois le banquier. En bout de processus, ils livrent des informations comptables et financières.
En revanche le «Credit Bureau» (CB) couvre les particuliers et les PME et fait de la collecte systématique d'informations, qu'il y ait demande d'information ou pas, auprès de plusieurs acteurs économiques dont les établissements de crédits (banques, leasing, factoring et assureurs), les commerçants qui pratiquent la vente à tempérament et les fournisseurs de services post-payés tels l'eau, l'électricité, le téléphone.
Le CB livre un rapport de solvabilité qui reprend l'historique complet des crédits et affiche un score qui reflète la probabilité de défaut du sujet en question.
En tant que «Credit Bureau» vous opérez donc en réseau avec les sources d'informations?
En réalité nous serons interfacés avec plusieurs sources d'informations couvrant plusieurs secteurs d'activités. Grâce à des applications informatiques, l'extraction d'informations se fera directement à partir de leurs systèmes. Le flux d'informations est automatisé et assure une alimentation régulière de notre base de données.
La multitude de sources d'information assure, d'une part, des données très fiables grâce au recoupement de l'information et, d'autre part, une situation d'endettement assez exhaustive.
Quelle est la nature de l'information que vous collectez?
Il s'agit de toute l'information sur les crédits eux-mêmes, le respect des échéances, les délais de règlement en cas de retard, les encours, les impayés, etc.
Vous ciblez donc les clients débiteurs ?
Nous ciblons toute personne qui bénéficie d'un crédit au sens large: crédits ou comptes débiteurs auprès du système bancaire, factures post-payées auprès d'opérateurs de services, ou facilités de paiement auprès des commerçants qui pratiquent la vente à tempérament.
Le réseau de vos sources est-il prêt ?
A ce stade du projet, nous sommes en négociation avec différents adhérents potentiels pour leur expliquer d'abord l'intérêt du système, car fournir des informations sur sa propre clientèle n'est pas du tout une attitude naturelle. Il faudra également les convaincre d'investir dans le système d'information et, in fine, élaborer les conventions qui vont définir la responsabilité de chacun et le mode d'échange du flux d'informations.
Envisagez-vous de collaborer avec la Centrale des Risques de la BCT ?
On souhaite échanger de l'information avec la Centrale des Risques BCT pour le démarrage.
Si vous avez les mêmes sources et les mêmes informations, où sera la différence ?
Le «Credit Bureau» dispose de sources d'informations qui ne sont pas couvertes par la BCT tels que les opérateurs de télécommunication, les opérateurs de services publics ou les sources d'informations publiques.
Pour ce qui est des données issues du secteur bancaire, les fichiers d'input issus de ce secteur sont différents. Au niveau de la centrale d'information sur les particuliers de la BCT, il y a un certain nombre d'éléments signalétiques, tels que le nom, la date de naissance, l'employeur, et en ce qui concerne les crédits, il répertorie chaque mois la liste des crédits vivants, l'encours pour chacun d'entre eux, et le montant des impayés correspondants.
En revanche, le rapport de solvabilité que nous éditerons donne un historique détaillé, échéance par échéance. On génère un échéancier complet et pour chaque échéance on dit si elle a été payée à temps ou en retard -auquel cas on précise le délai de retard et le motif d'impayé.
En plus, on précise les autorisations donc on fait apparaître les dépassements mais aussi les gaps quand le client peut encore emprunter. C'est parce que nous allons plus dans le détail que notre rapport a toute sa pertinence d'un point de vue gestion des risques.
La différence la plus importante entre la BCT et un «Credit Bureau», c'est l'offre de services à forte valeur ajoutée comme le scoring, le rating, le monitoring de portefeuille ou la détection de fraude. Ces produits permettront aux adhérents du «Credit Bureau» d'offrir des formules de crédit tout en maîtrisant les risques.
Il est important de noter qu'une banque centrale et un «Credit Bureau» ont des objectifs différents : La Banque centrale récolte l'information pour des fins de contrôle, de supervision et de maîtrise du risque systémique. Un «Credit Bureau» vise à aider ses adhérents à mieux maîtriser le risque de crédit en mettant à leur disposition des informations les plus fiables et les plus pertinentes possible comme support d'aide à la décision.
A la limite, quelle est l'utilité de la notation (scoring/rating) offerte par les «Credit Bureaus» alors que la barre de solvabilité pour un particulier est fixée légalement à 40% du revenu?
Les 40% que vous évoquez sont le taux d'endettement maximal qui est en usage sur la place. Un «Credit Bureau» ne donne pas à quel point une personne peut s'endetter, il donne l'historique par rapport au respect de ses engagements et donne une note (un score) qui reflète la probabilité de défaut. Un «Credit Bureau» permet, d'une part, de mieux respecter la règle des 40% puisqu'il donne une situation d'endettement assez complète et, d'autre part, renseigne sur le sérieux d'une personne à travers la notation (scoring/rating).
Il est à noter qu'un mauvais payeur n'est pas forcément surendetté ou non solvable.
Mais les établissements de crédits peuvent disposer de cette information en interne?
Chaque établissement dispose d'une partie de l'information parce qu'il a une relation avec la personne. Si la relation était limitée à un seul établissement, il n'y aurait pas besoin de «Credit Bureau». Mais il faut avoir à l'esprit qu'aujourd'hui les clients sont de plus en plus multi-bancarisés et le crédit n'est plus le monopole des banques. La grande distribution, par exemple, le fait. De plus, l'information récoltée par un «Credit Bureau» auprès des opérateurs offrant des services post-payés renseigne sur le respect des engagements des personnes, s'ils paient leurs factures à temps, etc. C'est une source précieuse d'informations pour affiner le profil risque.
Combien d'années allez-vous archiver pour avoir un historique pertinent sur un client?
La pratique a montré que 6 ans est une période optimale pour la conservation de l'information, au-delà, celle-ci n'est plus pertinente. On compte avoir un historique de 5 à 6 ans, c'est la période la plus significative.
Serez-vous en mesure de répertorier les crédits fournisseurs?
On souhaite l'intégrer au rapport de solvabilité. Le problème pour le crédit fournisseur est que pour collecter l'information, il faut que les entreprises qui font du crédit fournisseur disposent de systèmes d'information adéquats pouvant accepter des mécanismes d'échange de flux. Pour les grandes entreprises, je pense que cela sera possible mais on ne pourra pas couvrir toutes les PME. L'exhaustivité du crédit fournisseur sera difficile vu le nombre d'entreprises sous-équipées.
Et en matière de détection des fraudes, quel sera votre apport?
Il s'agit pour nous de vérifier l'information fournie par un client lors du dépôt de sa demande de crédit. On essaie d'abord de détecter l'embellissement des données. Le client essaie de se présenter sous un jour favorable, de gonfler ses revenus et omettra certaines informations négatives. On recoupera l'information avec plusieurs sources pour détecter les écarts, ce qui permet à l'établissement de crédit de prendre une décision en étant plus éclairé sur son risque.
Mais il y a plus grave, par exemple le vol d'identité: une personne peut se présenter avec l'identité d'une autre, au fichier vierge, pour bénéficier de taux meilleurs et là on recoupe l'information avec d'autres sources et si on détecte des fraudes, on alerte.
Nous disposerons également d'outils qui peuvent détecter les écarts suspects et là aussi on alerte pour dire qu'il faut demander des informations ou des documents supplémentaires pour pouvoir rétablir la vérité. En plus, on aura des fichiers sur les personnes ou les entreprises qui ont fraudé dans le passé. Le tout, pour nous, est de faire éviter les risques de défaut aux banques et établissements de crédit.
Un «Cedit Bureau» permet donc aux établissements de crédit de mieux maîtriser les risques de crédit et les risques opérationnels: deux objectifs fondamentaux du dispositif «Bâle II». C'est important car c'est en surveillant le risque de crédit qu'on peut limiter les pertes.
Sans information sur une personne, on a tendance à faire deux choses. Soit on refuse le crédit, soit on demande des garanties supplémentaires. Et si on octroie le crédit, on a tendance à appliquer une tarification impropre. Quand on est informé, on est enclin à financer et appliquer le juste taux, celui qui reflète le propre profil de risque du client. Un Rapport de Solvabilité peut aller jusqu'à dix pages et je peux comprendre qu'il soit difficile d'exploiter une telle quantité d'informations, alors on accompagne le rapport d'un score pour refléter le risque de défaut. Donc on peut se limiter à la lecture d'un chiffre.
Quels paramètres utiliserez-vous pour établir un score?
Le score de «Credit Bureau» est un score comportemental qui donne peu d'importance à la signalétique (Ex : âge ou le lieu de résidence). On fait le score par rapport à l'historique du crédit, par rapport à la durée de l'historique et essentiellement par rapport au respect des engagements passés. C'est un score qui est en un sens moral car il juge les gens en fonction de ce qu'ils font et non pas de ce qu'ils sont.
Le score de «Credit Bureau» est complémentaire au score établi en interne par une banque. Les petites banques qui n'ont pas les moyens de développer leur propre système de scoring peuvent se contenter de notre score. Pour celles qui sont outillées, elles peuvent utiliser les deux.
Notre score de «Credit Bureau» peut être exploité comme variable explicative dans leur modèle, ce qui renforcera leur modèle propre. Notre score juge le respect des engagements, en général. Les leurs sont spécifiques à chacun de leurs produits. Il est compréhensible qu'un score pour l'octroi d'une carte de crédit soit différent d'un score pour l'octroi d'un crédit logement. Les produits étant différents, les risques sont différents. Il y aurait un score par type de produit et par segment de clientèle.
Que pensez-vous de la parade de la domiciliation de salaire?
Le bulletin de paie est une source intéressante d'informations mais elle n'est pas exhaustive. La domiciliation de salaire n'est pas non plus exhaustive en termes de retenues et de prélèvements. Je dirais que c'est une garantie faible. Et si la personne travaille dans le privé et qu'elle change d'emploi, la domiciliation devient caduque.
Vous disposerez d'une info sensible. Comment se pose le problème de la protection des données personnelles ?
Il faut savoir qu'en Tunisie la collecte de l'information n'est autorisée qu'avec le consentement de la personne concernée. On ne le fait pas contre la volonté des gens. Toute l'information dont on disposera sera recueillie suite au consentement des gens concernés. Il faut savoir que tout le monde est gagnant dans l'affaire. Les seuls qui peuvent redouter le système sont les mauvais payeurs ou les fraudeurs.
La publication de l'information est également conditionnée par le consentement de la personne concernée qui peut toujours refuser que l'info soit communiquée à tel ou tel acteur économique. La loi de 2004 sur la protection des données personnelles prévoit ce genre de clauses.
Nous-mêmes nous protègerons nos informations stockées. La sécurité est une priorité absolue dans notre métier. Sachez par ailleurs que toute personne peut avoir accès à son rapport ; le consulter et exiger qu'une info soit corrigée ou contestée. Dans ce cas, la donnée contestée sera connue en tant que telle. Chaque consultation de rapport sera tracée. Ainsi, on peut savoir pour chaque rapport qui l'a consulté, quand et pour quel motif. Si je vois qu'une personne a consulté mon rapport à mon insu, je peux porter plainte. Il y a une transparence totale qui protège la vie personnelle des gens.
Pour notre part et pour plus de commodité dans l'exercice de notre métier, on souhaite que le «Credit Bureau» soit régi par une loi spécifique. On voudrait que la collecte soit libre. Toutefois, on peut laisser la clause de consentement pour ce qui concerne la communication de l'information.
Comment ont procédé les pays de la région en matière d'environnement de travail pour les «Credit Bureaus»?
L'Egypte a dû réviser la loi bancaire afin de favoriser le développement des CB. Ils ont obligé les banques à donner l'information aux CB, les obligeant et de les consulter avant d'octroyer le crédit. Au Maroc, la Banque centrale (BAM) a délégué le travail à un CB privé et la question du consentement ne se pose pas puisque c'est la Banque centrale elle-même qui collecte l'information pour le compte du CB. Au Maroc, en reposant sur la loi relative à la délégation du service public, la BAM s'est limitée à émettre des circulaires obligeant les banques à communiquer les données nécessaires pour le CB et de consulter de manière systématique lors de l'octroi de crédit.
Selon vous, on ira vers quelle forme en Tunisie ?
La tendance générale dans le monde est d'aller vers une loi spécifique aux CB. La loi tunisienne prévoit une possibilité pour une loi spécifique. Les CB existent dans 80 pays dans le monde et 40 autres sont en train de les installer. La Suisse ainsi que la Grande-Bretagne qui ont démarré sans loi spécifique ont dû se raviser. Je pense que la Tunisie suivra ce modèle universel.
Aux USA, malgré les «Credit Bureaus» on n'a pas évité le surendettement des ménages ?
Le surendettement des clients à risque élevée (subprime) n'a pas été causé par les CB mais par une prise de risque disproportionnée causée par un excès de liquidité bon marché et un excès de confiance dans des produits financiers complexes supposés pouvoir couvrir ces risques.
C'est grâce à l'information fournie par les CB qu'on a pu distinguer les prime clients et les subprime clients (clients de premier et de deuxième choix). Des crédits ont été octroyés à des personnes risquées (subprime) en toute connaissance de cause. Les CB aux Etats-Unis ont fourni une information complète et fiable mais certains acteurs du secteur financier ont pris des mauvaises décisions et malheureusement les garde-fous du système n'ont pas joué pleinement leur rôle.
Considérez-vous que l'endettement des ménages est élevé en Tunisie ?
Pour certains ménages, oui. Mais en moyenne, ce n'est pas inquiétant. Le niveau d'endettement en Tunisie reste relativement faible même par rapport à des pays avec un niveau de développement comparable.
En définitive, quel sera l'apport essentiel des «Credit Bureaus»?
Je citerais en priorité la diminution des impayés des établissements de crédit. L'accès au financement devra être amélioré, ce qui permettra à plus d'entreprises de voir le jour, de créer des emplois et de la valeur ajoutée. Ajouter qu'au niveau de l'octroi, le temps de réponse sera réduit étant donné que l'information est disponible immédiatement au niveau d'une seule source. On demandera moins de documents, et enfin les bons arrêteront de payer pour les mauvais, ce qui, à terme, contribuera à faire baisser les taux d'intérêt. Voir aussi que dans l'hypothèse d'impayé, le recouvrement sera plus simple. Là ou existe un «Credit Bureau», le secteur financier est assaini.
Où en êtes-vous dans votre projet ?
Cela fait plus d'un an que nous essayons de développer cette activité en Tunisie. Il y a eu un grand effort de sensibilisation par rapport à l'intérêt d'un tel système et nous avons dû discuter avec plusieurs membres du gouvernement et plusieurs acteurs du secteur financier. Nous avons organisé un séminaire en collaboration avec l'IACE sur le sujet. Le gouverneur de la BCT, M. Taoufik Baccar, nous a offert l'occasion de débattre de la question en la présence de plusieurs experts internationaux. A ce jour, plusieurs chantiers sont ouverts. Nous sommes en négociation avancée avec plusieurs leaders mondiaux pour l'acquisition d'une plateforme de «Credit Bureau» et plusieurs travaux sont en cours afin de trouver le moyen d'établir un échange d'informations avec différents acteurs économiques de la place tout en respectant le cadre législatif actuellement en vigueur.


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