Cinq technologies de communication, elles-mêmes combinables et dont le contenu peut être crypté, peuvent être employées en télémédecine : 1. Communication téléphonique vocale en temps réel, par liaison filaire ou radioélectrique ; 2. Système d'enregistrement et d'envoi de messages en mode texte et/ou d'images, de télécopie, avec des images en mode JPEG, MPEG ou DICOM ; 3. Visioconférence en temps réel ; 4. Systèmes de formation basés sur la Toile avec utilisation de réseau à distribution de contenu (CDN) en flux continu (Webinars) ; 5. Usage des moyens participatifs de communication électronique (Sites de la Toile avec messages adressés au gestionnaire, Web2.0, Wikis, Blocs notes (blogs), etc.). Selon l'Institut National de Santé Public du Québec, l'écriture collaborative sur la Toile paraîtrait encore un peu trop complexe aux professionnels de santé. Seulement 14 % d'entre eux maîtriseraient les Wikis et 30 % les blocs notes. Pourtant, il existe quand même aujourd'hui 200 blocs notes et 5 Wikis médicaux francophones et trois projets de "Wikimédia médical" sont en cours de réalisation. Les normes de télémédecine L'UIT-T Les systèmes multimédia peuvent servir aux déploiements d'applications de télésanté, grâce à l'usage des ressources du protocole IP (et avec IPv6 ultérieurement). La Question 28 de la Commission d'étude 16, dédiée à la télémédecine, est étudiée en liaison avec l'ISO (TC12), la CEI 80001, l'OMS et le Comité Interop, et avec la Commission d'études 17 de l'UIT-T (Question th TeleHealth, feuillets 1 à 8) pour ce qui concerne le secret des transactions électroniques. Le CEN Les pays de l'Union européenne ont confié au CEN la conduite de projets de coordination (dont le projet européen Health on-line). Le CEN, par son groupe technique TC 251 dédié à l'informatique de santé, a produit plusieurs normes transformées en ENV (dont la ENV 13606 en 1999, dédiée à la communication électronique d'enregistrements de santé). Le Comité technique CEN TC 251 (www.centc251.org) comprend quatre groupes de travail : WG 1 : Modèles d'informations WG 2 : Terminologie et bases de connaissance WG 3 : Sécurité, protection et qualité WG 4 : Technologies d'interfonctionnement. Le WG 1 du CEN collabore avec l'OEHRF (Open Electronic Health Record Foundation) et les WG 1 et 2 du TC 215 de l'ISO. Le WG 4 du CEN est lié avec l'IEEE, NEMA et l'ISO/TC 215 WG2. Le CEN/TC 251 établit les priorités de la normalisation du marché de la santé. Ses objectifs sont ceux de l'organisation, de la coordination et du suivi des normes, y compris celui des essais dans le domaine européen de la télématique et de l'informatique des soins de santé (et avec la terminologie d'usage !). Le CENELEC Les équipements à usage médical relèvent du TC62 (medical devices). L'ETSI L'ETSI a harmonisé les fréquences utilisées en Europe par les nouveaux outils de la médecine (Ultra Low Power Active Medical Implants, ou ULP-AMI). Les ULP-AMI comprennent les pompes à infusion (insuline, par exemple), les stimulateurs neurologiques ou musculaires, les stimulateurs cardiaques - un million et demi en service - les implants de mesure de pression sanguine, etc. Les fréquences des AIM (de 402 à 405 MHz) sont évoquées dans la Directive EN 301 839 et celles de la gamme 9 à 315 kHz dans l'EN302 195. Les thèmes médicaux sont en général traités à l'ETSI par le Groupe "EG-eHealth" (communications). Les SDOs Les SDO (Standard Development Organisations) sont des organisations dont l'activité normative orientée dans un domaine défini est reconnue par une entité majeure de normalisation (UIT, ISO, par exemple) et validée par la diffusion d'un document à caractère contractuel. Citons les plus connus de ces SDO qui traitent du domaine médical. ASTM (American Society for Testing and Materials) Ce réseau commercial des laboratoires rédige des normes techniques sur les produits les systèmes et les services. Il rassemble 30 000 adhérents de 100 pays et s'active dans 130 domaines d'activité ! Son Comité E31 traite des Healthcare Informatics. DICOM (Digital Imaging and Communication in Medicine) Le groupe DICOM a été créé par American College of Radiology (ACR) et le National Electrical Manufacturers Association (NEMA) pour la définition de normes de transmission d'images médicales et des informations associées. Les normes DICOM sont des normes de fait utilisées par un grand nombre d'industriels d'équipements médicaux et des professionnels de l'image : dentisterie, endoscopie, mammographie, ophtalmologie, orthopédie, pathologie, pédiatrie, chirurgie, vétérinaire, etc., et principalement pour les besoins de la radiologie et de la cardiologie. HL7 (Health Level 7) Ce comité, accrédité par l'ANSI pour l'ensemble de l'Amérique du Nord, a rédigé une norme de messagerie étendue entre Professionnels de Santé. HL7 est une norme de gestion d'usage courant en télémédecine pour le transfert de fichiers. Les messages sont codés en ASCII, avec de la redondance. La version 3 de la norme englobe les messages applicatifs sous la forme RIM "Reference Information Model" et utilise le codage XML. IHE (Integrating the Healthcare Enterprise) Ce groupe travaille pour une homogénéisation des profils et interfaces des équipements médicaux en particulier pour les étiquettes RFID utilisées par l'Armée américaine pour ses soldats et les médicaments. En 1996, la RSNA (Radiological Society of North America) et la HIMSS (Healthcare Information and Management Systems Society) créèrent le concept d'intégration des activités de soins de santé (IHE, Integrating the Healthcare Entreprise) dans le but de rationaliser les outils et équipements proposés par les industriels, de simplifier les tâches du personnel soignant et d'améliorer la qualité des prestations fournies. L'approche HIE s'étend progressivement sur le plan géographique dans les pays industrialisés. La nécessité de disposer de normes dans toute la palette d'activités de ce domaine apparaît comme une évidence. IHTSDO (International Health Terminology SDO) Banque de terminologie dédiée au domaine médical. La télémédecine est un vaste projet conçu pour le bien être de toutes les populations. L'introduction des TIC au sein du monde médical permettra dans un premier temps d'améliorer les soins et la prévention et, à terme, de réduire les dépenses de santé.