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Tunisie: La Responsabilité Sociale de l'Entreprise est-elle simplement un courant «très tendance»?
Publié dans WMC actualités le 26 - 07 - 2010

DD (Développement Durable) et RSE (Responsabilité Sociale de l'Entreprise sont des courants «très tendance» à l'heure actuelle. Nécessité fait loi. Demain ils devront faire partie de nos pratiques courantes, de tous les jours.
Les jeunes de l'AIESEC s'attaquent au sujet du Développement durable. Pour le moins, ils s'écartent de leur périmètre d'intérêt, originel. On les voyait depuis toujours camper dans le champ d'action de l'entrepreneurship. Les voilà qui abordent un sujet trop «grave» pour eux. Le développement durable a acquis une dimension politique et une taille planétaire. Mais ils ont choisi un angle de tir en cohérence avec leur credo. Ils ont exploré la voie du DD qui débouche sur la RSE. De les voir se pencher sur ce versant noble de la croissance économique, avec cette touche de conséquence donne du relief à leur démarche.
Leur action est à soutenir et c'est ce qu'a entrepris de faire Webmangercenter, lors du séminaire organisé ce mardi 20 courant dans un hôtel de la Capitale et dont Walid Khaldi était la cheville ouvrière. De nombreuses figures prestigieuses du monde des affaires, des institutions internationales, de la diplomatie et de l'Université ont apporté leur soutien actif et engagé à cette manifestation.
Un impératif salutaire, d'intérêt mondial
La mise en forme du Développement durable remonte au tout début du XXIème siècle et c'est ce qui apportait une certaine note d'espoir à la renaissance d'une solidarité internationale souvent défaillante. L'adhésion à la démarche DD avait été l'aboutissement de divers sommets mondiaux dont celui de Rio. La question avait alors mobilisé -et continue plus encore aujourd'hui- à mobiliser l'opinion internationale. Disons qu'elle a fait consensus.
Si on devait la raconter en termes anecdotiques, on dira que l'humanité a eu «honte» de son avidité à produire toujours plus, et qu'elle a rougi de l'état d'insalubrité qu'elle occasionnait à la planète empêchant son écosystème de lui régénérer sa toilette et son hygiène. Mais l'affaire a pris la tournure d'un impératif salutaire. Nous sommes tous concernés étant touts sur la même planète et sous le même ciel devenu menaçant. Comment dés lors mettre halte à l'égoïsme ambiant. Oui, l'on a accepté enfin de voir la nature et l'état du legs que l'on fera aux générations futures. C'est le Holà ! Y a pas photo, il faut mettre un bémol. Mais l'humanité ne s'est pas figée dans la dénonciation et le catastrophisme. L'ONU s'est emparée du problème et elle est montée au créneau. Elle lui a conféré une portée éthique et une profondeur morale et vertueuses. C'est en somme un index de civisme pour l'activité humaine en général. On l'aura perçu à travers la communication de M. Mohamed Ennaceur, ancien ministre des Affaires sociales et responsable du programme mondial pour la Tunisie.
Les Etats se sont mis de la partie
Un tournant est amorcé. Les Etats d'abord y viennent. Une agence de rating social et environnemental est opérationnelle, à l'heure actuelle. Son Excellence l'ambassadeur de RFA, rappelait que son pays occupait le cinquième rang mondial pour la notation sociale, sur un groupe de 50 pays. La RFA, rappelait il comptait 120 entreprises certifiées. Il y avait parmi elles des multi d'origine allemande, celles-là mêmes, qui du fait de leur statut d'entreprises globales avait ce souci d'étiquettes.
On se souvient du retour de manivelle qu'a essuyé la firme Nike, quand le marché a découvert qu'elle employait des enfants indiens. A ce niveau de standing, l'obligation est de montrer patte blanche. Il ne s'agit pas seulement de paraitre. De plus en plus la question a infiltré les règles de la gouvernance et influencé les orientations des Conseils d'administration.
C'est d'ailleurs ce qui ressort de la communication de Yves Gauthier, DG de Tunisiana, qui résumait cette refondation reconnaissant que les entreprises ne pouvaient plus bâtir leur identité sur la performance financière, objectif légitime, mais configuraient leur image autour d'un travail d'image building sous tendu par la RSE.
D'autres entreprises de taille plus réduite ont sauté le pas, preuve que l'affaire gagne du terrain. Et d'ailleurs le diplomate de préciser que la Firme Leoni (composants autos) possède quatre sites en Tunisie tous certifiés. Et l'Etat tunisien gagnait une autre corde à son arc car en plus des autres motifs d'attractivité il a intégré dans sa législation les dispositions de RSE, de même que le précisait Mohamed Ennaceur. Notre pays a en effet rallié le mouvement et le programme mondial a démarré depuis l'an 2000 avec un financement d'un organisme de coopération italien lequel depuis 2007 a été relayé par la coopération technique allemande via la GTZ.
La trajectoire du DD vers la RSE
En réalité les implications de Développement durable impactaient directement notre mode de produire et par conséquent les agents économiques dont les entreprises et les collectivités. Tour à tour, Mme Monica Carco, responsable de l'ONUDI, et Mounir Mejdoub, Expert GTZ et consultant de libre pratique avec doigté et pédagogie s'attelleront à montrer que le DD repose sur l'intégration de la terre, c'est-à-dire l'écologie, dans la chaîne des stakeholders, ces parties prenantes.
La terre aussi a droit à sa part de dividende autant que les actionnaires. Mais a contrario, de la logique financière elle ne veut rien recevoir de la chaîne de valeur, dominée essentiellement par l'entreprise. Elle aspire à ce qu'on la sollicite moins ménageant son stock de ressources qui doit profiter aux générations futures. Ils utiliseront deux schémas similaires pour montrer que la convergence des trois sphères qui composent l'univers de la production de valeur, se fait à ce point focal de la responsabilité sociétale de l'entreprise. Ils donneront toute sa portée à la formule de Mohamed Ennaceur qui disait que l'entreprise qui était introvertie sur ses problèmes intra muros devait déborder sa seule enceinte et s'insérer à ce vaste cadre environnemental.
Mounir Mejdoub insistera sur ce changement sémantique de passage de la responsabilité sociale, qui concernait uniquement les partenaires sociaux, vers la responsabilité sociétale de l'entreprise dès lors qu'elle prend en compte l'intérêt de la planète et des groupes sociaux. Et l'exemple de la coopération multiforme de l'ONUDI, est édifiant à ce sujet qui procure certains de ses concours à des composantes de la société civile.
Ce sont ces groupes qui participent à créer cette pression, évoquée par M. Mohamd Ennaceur qui monte autour de l'entreprise et qui l'interpelle pour aller vers la RSE. On peut y aller de diverses façons. En restant sur le terrain des RH et c'est ce qui a animé l'esprit du projet de réforme MOB initié par Tunisiana et magistralement exposé par Wassim Brahmi, son animateur au sein de la compagnie de téléphonie. On peut le faire en produisant propre ou économe, comme l'a exposé avec moult détails et une grande persuasion Mme Carco en listant les projets de bâtiments écologiques, une des variantes du programme ONUDI, en chantier actuellement en Tunisie. Mais l'affaire n'est pas laissée à la libre improvisation. Une norme 26000 est en cours d'élaboration à l'échelle mondiale de même que le rappellera, avec beaucoup d'expertise et de métier le représentant de l'INNORPI, organisme certificateur du standard ISO 14 000 pour l'environnement et de l'écolabel.
Qu'en est-il sur terrain ? L'image brouillée de la RSE
Jouheina Ghrib, maître de conférences à l'ESCAE, est allée au fond du problème puisqu'elle a exploré le terrain à l'occasion d'une enquête auprès d'un échantillon de 300 entreprise environ dont une majorité de PME familiale, souche dominante dans les tissus économiques, de tous les pays du monde... Il y a 38 entreprises tunisiennes qui pratiquent la RSE, soit. Toutes sont privées. Mais quid du corps des PME ? Tout repose sur le chef d'entreprise. Principal animateur, capitalisant le maximum de charisme, c'est lui qui tient l'issue de la partie. Ce sont ses valeurs qui priment. S'il est favorable à la RSE, l'entreprise basculera sinon il ne se passera rien quand bien mêmes ses collaborateurs en seront convaincus.
L'autre élément intéressant de l'enquête est cette confusion entre les dimensions sociale et environnementale de la RSE. Et ce brouillage se rencontre dans plusieurs pays y compris en France et dans une moindre mesure au Canada. Mais de même que le rappelait Mounir Mejdoub, faute de solidarité intra générationnelle, la RSE peut-elle avancer ? Si la société actuelle, à l'échelle mondiale, tourne encore le dos au principe de la répartition équitable des richesses, comment espérer voir les PME basculer vers la formalisation des dispositions de la RSE en y délégant les ressources matérielles et financières. Cet accès de scepticisme, sans amertume mais fait de raison, doit nous amener à une plus grande mobilisation.
Un choix gagnant-gagnant
Si on devait faire le bilan du DD après ces dix premières années d'existence, on dirait sans doute peut mieux faire, surtout après l'échec du sommet de Copenhague. Les pays partagent la conviction de s'engager mais ne veulent pas qu'on les contraigne. M. Mohamed Ennaceur avait bien rappelé que le trait distinctif de la RSE est qu'elle est une démarche volontaire, spontanée. C'est un acte civilisé. Les entreprises redoutent son côté coercitif et ne veulent pas qu'on légifère pour les obliger juridiquement.
Cependant, l'attrait principal du séminaire de l'AIESEC est d'avoir démontré que la RSE fait gagner l'entreprise et valorise mieux la ressource humaine. C'est un contrat gagnant-gagnant. Telle cette entreprise du public qui, à la suite du succès de son plan ‘efficacité énergétique' a partagé les ressources ainsi gagnées avec les membres de son personnel.
Vivement que la pression monte. Les acquis sociaux deviennent conquêtes sociétales. C'est une réalité. Faites vite, on veut toucher !


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