L'Association des magistrats tunisiens (AMT) a réagi, vendredi 20 novembre 2020, à l'affaire de demande de levée de l'immunité du premier président de la Cour de cassation et dans laquelle la justice tunisienne n'a pas encore tranché. Elle a déploré, dans un communiqué l'entrave aux travaux du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sur ce dossier, dénonçant la publication des rapports du CSM sur les réseaux sociaux et les répercussions désastreuses d'un tel acte sur la justice tunisienne. L'AMT a dénoncé, dans ce même contexte, le retard accusé par le CSM dans l'examen de la demande de levée de l'immunité du président de la Cour de cassation assurant qu'aucune raison valable ne pourrait expliquer un délai de deux mois pour se prononcer dans cette affaire. Il convient de rappeler que la toile tunisienne a été fortement ébranlée par la diffusion en masse d'un document sur la levée de l'immunité du président de la Cour de cassation, Taieb Rached sur demande de l'ancien procureur de la République, Béchir Akremi. Dans un autre document, on lit que Taieb Rached a sollicité l'inspecteur général du ministère de la Justice pour ouvrir une enquête accusant son confrère – Béchir Akremi – d'avoir commis des dépassements, et ce en réaction à une série de correspondances envoyées par M. Akremi à la présidente du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) demandant la levée de l'immunité de son confrère de la Cour de cassation. Selon le rapport publié sur la toile, Béchir Akremi aurait confectionné des accusations mensongères contre Taieb Rached dans le but de se venger de la nomination de ce dernier pour lui succéder au poste de procureur de la République.