L'association des magistrats tunisiens (AMT) a rendu public un communiqué, ce dimanche 12 décembre 2021, pour revenir sur les propos du président de la République, Kaïs Saïed lors de ses derniers discours, notamment, lorsqu'il avait qualifié la magistrature de "fonction au sein de l'Etat" et lorsqu'il avait affirmé que la Constitution de 2014 n'était plus valable. L'AMT a réitéré son attachement au système démocratique basé sur la séparation des pouvoirs et la présence d'un pouvoir judiciaire indépendant garantissant les droits et les libertés ainsi que l'application de la loi. L'association des magistrats a fait part de son attachement, également, au chapitre des droits et des libertés de la Constitution de 2014 ainsi que de ces dispositions en rapport avec le pouvoir judiciaire et les acquis de son indépendance. Dans ce contexte, elle a considéré que la réforme du pouvoir judiciaire ne peut avoir lieu qu'à travers la réforme de ses institutions, notamment, le Conseil supérieur de la magistrature. L'AMT a refusé catégoriquement de considérer la justice en tant que fonction au sein de l'Etat rappelant que la justice est un pouvoir indépendant. Ainsi, l'association a exprimé sa préoccupation du discours direct du président de la République à propos des affaires entre les mains de la justice estimant que cela constitue une pression sur les magistrats et une ingérence flagrante. L'association a appelé, donc, les magistrats à assurer leurs missions en toute indépendance et de ne pas succomber aux pressions tout en respectant la loi et les délais légaux.