Le parti destourien libre PDL a rendu public un communiqué, mardi 18 octobre 2022, annonçant son refus absolu de la gouvernance du pays en dehors du cadre de la légalité, dénonçant "l'utilisation des forces armées par Kaïs Saïed contre les citoyens pour maîtriser le paysage politique en imposant des équilibres de forces disproportionnés". Le PDL condamne officiellement "la déviation du ministère de l'Intérieur de son rôle national assurant la sécurité des Tunisiens pour devenir un organe de violence chargé de faire taire la voix du peuple".
Le parti de Abir Moussi rappelle sa position ne reconnaissant pas "le processus du référendum falsifié, lesdites élections législatives basées sur la violation de toutes les normes électorales internationales ainsi que l'institution qui découlera de crime envers l'Etat et la société".
D'autre part, le PDL informe l'opinion publique que la présidente du parti est, depuis la soirée d'hier, lundi 17 octobre 2022, placée sous surveillance médicale dans une clinique à la suite de l'agression dont elle a été victime, faisant porter la responsabilité juridique et politique de toute atteinte à son intégrité à Kaïs Saïed. Il ajoute que le comité de défense est chargé d'entamer les procédures judiciaires nécessaires à cet effet.
Toutefois, le parti note que la détérioration de l'état de santé de sa présidente n'est pas liée à sa grève de la faim, mais à la suite de l'intervention des forces de sécurité pour l'empêcher de poursuivre sa protestation pacifique devant le ministère de l'Intérieur, et ce, contrairement à ce qui a été relayé par certains médias.
Le parti appelle les organisations des droits de l'Homme nationales et internationales à jouer leur rôle pour "faire face à la prolifération de la violence politique et à prendre les mesures nécessaires pour appliquer les législations et les conventions internationales en rapport avec la lutte contre la violence envers les femmes".