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La troïka fait son cirque
Publié dans Business News le 04 - 12 - 2011

Elus pour écrire la Constitution de la deuxième République tunisienne, les membres d'Ennahdha se découvrent une vocation d'administrateurs de l'Etat. Sauf que cette tendance naturelle à gouverner se voit contrariée par un score aux élections et un poids sur la scène politique pas aussi confortables que ce qu'on a voulu nous faire croire.
Un million et demi sur sept ou huit millions d'électeurs potentiels révèle une faible pénétration de l'idéologie islamiste dans la société tunisienne, même si les militants d'Ennahdha, avec leur ardeur toute juvénile, leur tendance à s'égosiller et piaffer sans relâche, leurs capacités de mobilisation impressionnantes, peuvent laisser croire le contraire.
Mais pas de souci, comme les Romains et les anciens Grecs avant eux, nos nouveaux apparatchiks ont compris que pour occuper la populace, rien ne vaut les jeux et les ris ou les jeux du cirque.
Avant de nous sortir sa mini-constitution taillée sur mesure de son grand chapeau haut-de-forme, Ennahdha se devait de maintenir l'attention des Tunisiens en baisse. Pour assurer l'interlude, on a fait appel aux deux grandes surprises de la rentrée politique : le clown auguste alias Moncef Marzouki et le clown blanc alias Mustapha Ben Jaâfar qui ont prouvé tous les deux n'avoir rien à envier au grand-guignolesque Hachemi El Hamdi.
Le jeu des deux comparses est efficace, mais n'a rien d'original. Le clown auguste fait dans le burlesque, jure, gesticule, rampe, distille son fiel, vomit sa haine des RCDistes, de la police politique mais se contentera de son talent de bouffon. Son rêve de toujours : devenir le président tout puissant d'un pays trop médiocre pour comprendre son génie.
Le clown blanc est, quant à lui, plus subtil, plus élégant. Des allures de duc florentin qui, derrière les apparences d'une délicieuse aménité, cachent l'intransigeance d'un homme au caractère bien trempé. Son humour pince-sans-rire est inaccessible aux ignares. Ses piques sont d'une finesse qui frise la lapalissade. « Quelle est le rôle du président de la Constituante ? » « Présider la Constituante !», répond-t-il sans broncher…
Pendant que tout le monde s'esclaffe devant ses pitreries, Ennahdha prépare en silence le grand numéro. Le clou du spectacle coïncide avec la discussion du projet d'organisation provisoire des pouvoirs proposé par les islamistes.
Tollé général, l'opposition crie au coup d'Etat institutionnel et dénonce un semblant de régime parlementaire qui accorde au Premier ministre des prérogatives de calife. Première fissure dans une coalition montée de toutes pièces et qui ne tient qu'à un cheveu : Ettakatol, qui a fait toute sa campagne sous le label « démocrate », monte au créneau par la voix de Khemaïs Ksila, membre de son bureau politique. Le CPR, fidèle à la marotte de son leader, hausse également le ton et exprime son refus d'une présidence fantoche.
Nous n'apprendrons que plus tard qu'en fait M. Ksila fait aussi partie du spectacle et tient le rôle du contre-pitre. Pour tous ceux qui n'ont jamais mis les pieds dans un cirque, le contre-pitre est le lieutenant de l'auguste, gros bêta, gaffeur, ne se souvenant jamais de rien, ses mésaventures servant à provoquer l'hilarité du public chaque fois que l'attention descend d'un cran.
Car, rebondissement de dernière minute, il s'avère que le projet proposé a été paraphé et signé au bas de chaque page par les trois protagonistes au préalable !
Les négociateurs d'Ennahdha auraient joué leur petit tour d'hypnotiseurs pour faire signer à leurs alliés un texte qu'ils n'auraient même pas pris la peine de lire, occupés qu'ils étaient à renifler le gros gâteau au chocolat des portefeuilles gouvernementaux.
Nous ne pouvons que nous sentir soulagés de constater que les velléités de Ben Jaâfar de s'occuper des Affaires étrangères et de Marzouki d'être le chef suprême des armées aient été contrariées. Imaginez ce qu'aurait pu être un accord international ou militaire signé par ces deux-là !
On aurait cru le parti islamiste dans de sales draps. Mais, comme dans les pièces du théâtre baroque, à chaque fois que le héros se débat désespérément contre les vicissitudes du traitre destin et qu'on le croit définitivement perdu, un rebondissement improbable se produit.
Ecran de fumée, bruit assourdissant de chaînes dans les coulisses, des fils blancs à peine perceptibles masqués par les rideaux noirs pendant du toit…, et patatras ! Trois jeunes femmes emmitouflées dans leurs draps noirs insistent pour passer des examens universitaires sans dévoiler leur visage. Personne n'a identifié les machinistes derrière ce deus ex machina, mais c'est du pain béni pour Ennahdha.
L'opposition « moderniste », toujours le mors aux dents, s'engouffre dans le piège. Les débats de la Constituante sont presque à l'arrêt. Politiques, médias et discussions autour de la machine à café tentent de répondre à la question essentielle : le doyen a-t-il été bousculé par les sit-inneurs ou s'est-il simplement pris un gadin ? Les dirigeants d'Ennahdha se contentent d'observer pendant que leur base s'agite contre les « mécréants ». Un classique indémodable depuis le film de Nadia El Fani et l'affaire Persépolis. Et ça se termine toujours par une déclaration casuistique de Noureddine B'hiri ou de Samir Dilou qui ménagent la chèvre et le chou, dénoncent sans dénoncer vraiment…
Une énième diversion pour faire gober le dernier tour de prestidigitation. Le projet est à peine retouché et voté au vu et au su de tous et dans l'indifférence générale.
Un spectacle ubuesque qui fait rire jaune. Mais nous pouvons toujours nous consoler en constatant qu'on est plus dans le cirque Pinder que dans les jeux de cirque romain.
Tant que les petits abrutis voulant en découdre et qui accueillent triomphalement la dépouille d'un jeune « djihadiste » parti zigouiller les infidèles américains en Irak sont contenus, le pire est évité. Jusqu'à quand ?


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