Lors du rassemblement de l'Avenue Mohamed V, en ce 9 avril 2012, Haïfa Ben Abdallah, membre du bureau politique du nouveau parti Al Massar (Fusion Ettajdid-PTT-PDM), a été violemment agressée par un policier, par deux grenades lacrymogènes lancées sur elle à bout portant. Contactée par Business News, Haïfa Ben Abdallah qui est à présent hospitalisée dans une clinique de Tunis raconte la dramatique expérience qu'elle a subie en ce « lundi noir ». Présente dès le matin sur l'Avenue Mohamed V, Mme Ben Abdallah a vécu la manifestation comme ses compatriotes, à avancer et reculer sur l'avenue selon les directions des grenades lacrymogènes lancées par les policiers. Alors qu'elle était au niveau du siège de l'ex- RCD et qu'elle se dirigeait de l'autre côté de la route pour se protéger, la militante aperçoit un vieil homme à terre, que les policiers étaient en train de matraquer, non seulement avec leurs bâtons mais aussi avec leur fusils utilisés pour lancer les grenades. En compagnie d'autres personnes, Haïfa Ben Abdallah se dirige vers le vieil homme pour le secourir. « J'ai bien dit aux gens autour de moi de ne pas courir, pour ne pas éveiller l'agressivité et la frilosité des policiers. Mais ça ne les a pas empêché de charger!». En effet, alors qu'elle n'était qu'à quelques mètres d'un des policiers, face à lui, ce dernier la regarde et lui jette une bombe lacrymogène à ses pieds. Paniquée, Haïfa se retourne pour s'enfuir, juste le temps de faire deux pas et le policier la cible à nouveau, cette fois sur son mollet. Elle ne peut plus marcher, un manifestant la porte et s'enfuie avec elle, avant qu'elle ne soit évacuée à bord d'une voiture, direction la clinique. Résultat de ces mésaventures: une déchirure musculaire du mollet, des hématomes et une incompréhension totale des raisons qui ont poussé ces policiers à l'attaquer de la sorte, à bout portant, alors qu'elle ne présentait aucun signe de violence, quel qu'il soit.