Douze associations tunisiennes actives dans le domaine social viennent de signer une déclaration suite à la visite du prédicateur Nabil Al Iwadhi. On reproche à ce dernier de dépasser les conventions internationales signées par la Tunisie, selon notre confrère « Al Joumhouria ». Ces associations ont également condamné la position de la présidence de la République et celle du ministère de la Femme et de l'Enfance qui ont officialisé cette visite et n'ont pas réagi face à cette question. Elles ont invité toutes les composantes de la société civile, traitant des droits de l'Homme en général et de l'Enfant en particulier, à s'opposer à ces pratiques et à condamner ceux qui ont été derrière le projet des « jeunes filles voilées ». Et voici le texte de la déclaration : « Suite à la visite en Tunisie du prédicateur et ses déclarations que sa démarche s'inscrit dans le cadre du projet des « jeunes voilées » qui vient d'être clôturé au Koweït, à Bahreïn et au Qatar et après avoir vu les photos et les vidéos de sa visite à Zarzis et qui prouve que l'organisation des cérémonies au profit des « jeunes voilées » était sous couvert officiel, les associations, signataires : - Considèrent que les scènes documentées par des photos et des vidéos représentent une violation claire et explicite de toutes les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme et de l'Enfant et en particulier la Convention Internationale pour les Droits de l'Enfant de 1989, ratifiée par l'Etat tunisien le 29 novembre 1991. Ces documents représentent également une violation flagrante du Code tunisien de la protection de l'Enfance contre toutes formes de violence, d'atteinte ou d'abus physique, psychologique ou sexuelle ou de toute autre forme d'exploitation. - Déplorent et s'opposent à toutes les tentatives d'utilisation des enfants aux fins politiques ou religieuses, sectaires ou autres et considèrent que ce qu'a fait le prédicateur Nabil Al Awadhi est une atteinte à la vie privée, physique et morale de la jeune fille et ainsi le fait de l'embrasser ou de la câliner après l'avoir voilée est considéré comme instincts robustes et passionnants et mettent en garde contre de telles pratiques qui visent à porter atteinte aux droits fondamentaux des femmes et des enfants. - Dénoncent la position de la présidence de la République qui a officialisé la visite en envoyant le directeur du cabinet présidentiel Imad Daimi et en le recevant dans le Salon d'honneur de l'aéroport international de Tunis-Carthage. - Dénoncent la position de la ministre de la Femme et de l'Enfance, qui n'a rien fait à l'égard de ce projet. Bien au contraire, elle a souligné qu'elle ne s'oppose pas à la présence de tels prédicateurs, bien qu'ils représentent un risque de violations des droits des femmes et des enfants et elle a par contre déposé une plainte pour arrêter la diffusion d'une publicité sous le couvert de la protection de l'enfance, même si cette dernière ne représente pas de menace. - Demandent à toutes les composantes de la société civile chargées des droits de l'Homme en général et de l'Enfant en particulier, de faire face à ces pratiques et à condamner tous ceux qui ont contribué directement ou indirectement au projet des « jeunes voilées ». Les associations qui ont signé cette déclaration sont : - Association Bayty - Association Tunisienne des Femmes Juristes - Association Tunisienne des Femmes Démocrates - Ligue des Electrices Tunisiennes - Alliance pour les Femmes en Tunisie - Association Egalité et Parité - Association « Kolna Tounes » - Association « Tounes Amenti » - Association « Tariq el Karama » - Association Adam contre la discrimination raciale