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I Watch le bakchich
Publié dans Business News le 07 - 09 - 2015

A l'actualité cette semaine, les informations que vous n'avez pas vues dans vos médias. Les mêmes que la semaine dernière, et les mêmes que celle d'avant. La Cour des comptes a dévoilé le nom du candidat à la présidentielle bénéficiaire d'un financement de deux pays étrangers de l'ordre d'un million de dinars, via une association qu'il préside et les antennes diplomatiques et de coopération des pays donateurs. Non, la Cour des comptes n'a divulgué aucun nom, en dépit de la gravité des faits reprochés et de la polémique médiatique. Il faut dire que les politiques, dans leur écrasante majorité et notamment ceux qui se prétendent révolutionnaires et chantres de la transparence, n'ont pas vraiment bougé sur ce dossier. Il n'y a pas eu de manifestation organisée ou de collectif constitué pour s'élever contre ce scandale et « obliger » la Cour des comptes à agir comme l'exige toute démocratie bien gouvernée. Finalement, la révolution, c'est ceux qui en parlent le plus qui la pratiquent le moins.

Dans la même veine des scandales réels tus par les militants virtuels, l'avocat Nizar Ayed a jeté plusieurs pavés dans la mare cette semaine à propos de Sihem Ben Sedrine.
D'après Me Ayed, un crédit souscrit par Radio Kalima dont Sihem Ben Sedrine était co-gérante (elle l'est encore si ça se trouve, puisqu'il n'y a aucune mention du contraire dans le JORT). Le crédit en question a été octroyé, sans garantie, par une banque publique.
L'information que vous n'avez pas vue dans vos médias, c'est l'organisation « I watch » qui diffuse une affiche, pour compléter son iconographie, montrant Sihem Ben Sedrine et d'un texte montrant le montant du crédit et la mention « non remboursé ». I Watch a pondu une série d'affiches épinglant plusieurs hommes d'affaires et les accusant de ne pas avoir remboursé des crédits souscrits auprès de banques publiques. Plusieurs de ces hommes d'affaires ont démenti catégoriquement l'information d'I Watch qui n'a présenté aucune preuve formelle de ses accusations diffamatoires et salissantes contre ces chefs d'entreprise. En dépit de ces démentis, I Watch ne s'est pas rétracté et a continué sa « campagne » contre ceux qui créent de l'emploi et réalisent de l'export. Elle les diffuse même à l'étranger, là même où ces hommes d'affaires cherchent des marchés à explorer pour vendre la marchandise tunisienne. Je voudrai bien croire que les dirigeants d'I Watch and co sont naïfs, de bonne foi ou induits en erreur par des lobbys politiques. Mais comment expliquer qu'ils crient au scandale quand celui-ci frappe certains hommes d'affaires et deviennent muets comme une carpe quand le scandale touche des proches de ces mêmes lobbys politiques ?

Un énième et nouveau collectif a vu le jour en Tunisie, elle s'appelle « manich msameh », signifiant « je ne pardonne pas ». Parmi ses fondateurs, des « militants » parmi ceux qui, quatre ans durant, parlent de révolution et s'autoproclament révolutionnaires. Dans un communiqué publié samedi dernier, l'association en question porte son soutien à « I Watch » contre cette « campagne » de dénigrement, de diffamation et de mise en doute visant « I Watch » de la part de « plumes rémunérées ».
Elles sont rémunérées par qui ces plumes ? Les révolutionnaires du collectif ne le disent pas. Qui rémunère « I Watch » en revanche ? Les révolutionnaires ne le rappellent pas. Pour les révolutionnaires, I Watch est diffamée et ceux qui la « persécutent » sont à la solde d'on ne sait quelle antichambre.
Et pourtant ! C'est bien I Watch qui a commencé par diffamer et salir des chefs d'entreprise avec des informations erronées ! C'est bien I Watch qui est rémunérée par des financements étrangers et qui cherche à organiser des conférences de transparence et de bonne gouvernance en Tunisie en prélevant 20% des recettes ! C'est bien I Watch qui a omis de parler de cette commission (ou plutôt rétro commission) dans son communiqué tronqué et en partie diffamatoire contre l'ancien chef du gouvernement Mehdi Jomâa !
Etrangement, les autoproclamés révolutionnaires zappent toutes ces données et transforment le diffamateur en diffamé et le dénigreur en dénigré.

Le dernier numéro du Canard Enchaîné est revenu sur le scandale franco-marocain des journalistes Catherine Graciet et Eric Laurent. J'attendais impatiemment ce numéro pour voir comment le palmipède allait aborder le sujet. Tout en respectant la présomption d'innocence, en soulignant que l'enquête déterminera la culpabilité des deux journalistes, le Canard fait remarquer que l'affaire est pliée sur le plan déontologique. « C'est d'autant plus énorme que le duo est tombé pile dans le genre de tambouille et de pratique de ripoux qu'il dénonçait depuis dix ans ». Tout est dit !
Eric Laurent et Catherine Graciet sont, en France, ce que sont les chantres de la transparence et défenseurs de l'intégrité en Tunisie. La corruption, ils en parlent beaucoup, mais ils se taisent quand leur camp est impliqué ou est suspecté de l'être. Pire, ils pourraient même y être mêlés. Et attention ! En tant que journaliste, vous n'avez pas le droit de dénoncer cela, sans être taxé d'être à la solde de X ou de Y.
Sous la dictature, la liberté d'expression est régie et les lignes rouges sont fixées par le dictateur. Sous la démocratie, cette même liberté d'expression est régie par les ONG et les « révolutionnaires » qui vous dictent de nouvelles lignes rouges. Pas le droit de critiquer Marzouki, défendu d'épingler Ben Sedrine, interdit de mettre en doute l'intégrité d'I Watch. Tous les amis des « révolutionnaires » sont incorruptibles, même si vous prouvez le contraire ! Tous les adversaires des « révolutionnaires » sont corruptibles, même s'il n'y a pas l'once d'une preuve.
Dans son article, Le Canard rappelle que Catherine Graciet « est une ancienne du site « Bakchich » qui flinguait ceux qui les versent et les encaissent, s'apprêtait elle-même à empocher son copieux bakchich ».
Si un journaliste, une ONG ou un militant vous dit qu'il est libre et intègre, ne le croyez pas quand il dénonce les actes de ses adversaires politiques. Attendez de voir son comportement quand son propre camp est empêtré dans une sale affaire. S'il continue de dénoncer, tant mieux. S'il se tait, ce n'est pas vraiment grave. Mais s'il défend l'indéfendable, en dépit des preuves existantes, soyez certain qu'il n'a d'intègre et de révolutionnaire que le nom.
Un intègre ne cède pas devant le bakchich et un révolutionnaire milite pour changer les mauvaises pratiques quelle que soit la tête du client.
Avant la révolution, c'était le « bakchich » qui commandait le paysage, après la révolution, « I Watch » que le bakchich gouverne toujours.


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