C'est grâce au travail et à la persévérance que la Tunisie parviendra à la réalisation des objectifs de la Révolution et qu'elle verra le bout du tunnel. L'effort est générateur de richesse. Le devoir de chacun consiste à laisser de côté les divergences et les désaccords. La priorité est accordée essentiellement au développement de l'économie nationale. Sans une économie forte, peut-on prétendre à une assise démocratique et à une justice sociale ? Avec un lourd passif hérité de l'ancien régime, caractérisé par quelque 700 mille chômeurs sur les bras et un déséquilibre régional flagrant, l'Etat n'a pas d'autres choix. Il se doit de créer des postes d'emploi, orienter ses efforts vers des projets à valeur ajoutée et des investissements capables d'assurer des recrutements conséquents. Les secteurs traditionnels, comme l'agriculture et le tourisme, ont démontré leurs limites. L'un est trop dépendant des aléas climatiques. L'autre est fragilisé par l'instabilité politique dans la région. Il est soumis à une rude concurrence. Il est également à la merci des crises économiques et financières qui secouent le monde depuis quelques années. Le nombre d'hôtels fermés suite à l'instabilité et à la crise sécuritaire est ahurissant. L'hôtellerie et les activités annexes souffrent, depuis plusieurs saisons déjà, d'une mauvaise gestion chronique, de la marginalisation du tourisme intérieur et de la volonté de certains, enclins à la facilité, de s'enrichir trop vite aux dépens d'un personnel qualifié mais sous payé, ce qui engendre des répercussions assez négatives sur la qualité des services. Le salarié ne peut donner en effet de bons résultats et le meilleur de soi-même que s'il est payé en retour, qu'il est motivé et qu'il se sent à l'aise. En vue de remédier à une situation jugée critique, il est urgent d'envisager un transfert massif de technologie, de mettre sur pied une structure de production diversifiée et à forte valeur ajoutée et de compter sur des secteurs moins aléatoires. Le secteur privé doit gagner en dynamisme et engager des investissements nationaux afin de moins dépendre de l'étranger. L'Etat fera un effort supplémentaire en se souciant davantage d'épargner les générations futures et de ne recourir à l'emprunt qu'en cas d'extrême nécessité. M. BEDDA