Un tollé général a suivi la fuite légalisée de Saïda Agrebi qui a quitté impunément le territoire national et l'élargissement de symboles déclarés de l'ancien régime. Notre justice est-elle tellement magnanime pour permettre des actes irresponsables de cette dimension ? Des avocats viennent de dénoncer la « clémence » exagérée de l'autorité judiciaire tunisienne vis-à-vis des « symboles de la corruption ». Jusqu'à quand les autorités nationales garderont-elles un mutisme complice devant tous ces dépassements ? Quelle réaction doivent avoir les Tunisiennes et les Tunisiens face à tant de débordements et de dérapages ? Il est étonnant, sinon désolant, de constater des dérives à la chaîne alors que le pays est censé préparer une échéance des plus importantes dans la vie de la Tunisie nouvelle. Les citoyens doivent normalement se concentrer sur les inscriptions sur les listes électorales. Ils se voient détournés par des faits d'importance capitale. Certaines parties, y compris le corps de la magistrature, créent le spectacle en laissant échapper Saïda Agrebi, une dame tristement célèbre de par son appartenance prononcée au régime du président déchu. Pire, des symboles de la corruption et du pillage des richesses nationales sont relaxés, les Zouari, les Tekkari, les Mdhaffer… La justice est certes souveraine. Elle est indépendante. Mais, s'il est de mise de ne pas s'immiscer dans les affaires touchant la magistrature, la réaction des partis politiques suite à un comportement bizarre n'en n'est pas moins légitime. De quel droit libère-t-on les appendices d'un régime pourri ? Cherche-t-on à provoquer la colère du peuple, à semer la discorde, à prolonger indéfiniment la période d'insécurité, à faire durer davantage l'instabilité ? Dans quel but ? Il est évident que des esprits chagrins, ennemis de la Révolution, tentent, depuis quelques mois déjà, de faire capoter les élections du 23 octobre 2011. Tous les moyens leur semblent bons pour atteindre cet objectif. Les écarts de certains magistrats en cette période précise apportent de l'eau au moulin des partisans de l'ancien régime. Ils ont entraîné des réactions de colère et de condamnation de la part des partis politiques en attendant la dénonciation sans équivoque de la société civile. La vigilance des Tunisiennes et des Tunisiens accomplira le reste. M. BEDDA