« La Tunisie doit inventer son propre modèle économique », a indiqué Mme. Christine Lagarde, directeur général du Fonds monétaire international, lors d'une conférence de presse tenue ce jeudi 2 février au siège de l'Utica à Tunis. Il s'agit de sa première visite en Tunisie en tant que directeur du FMI. C'est le premier pays visité dans sa tournée au Moyen-Orient : « On ne va pas dicter à la Tunisie ce qu'elle devrait faire. Le pays doit inventer son propre modèle économique. On n'est pas de grands manitous venus de Washington pour dicter des règles aux pays. La Tunisie doit produire sa propre politique en fonction de sa propre vision stratégique et en relation avec la vision de la population. Par contre, nous sommes disponibles si la Tunisie a besoin de notre contribution. Nous sommes toujours là ! ». La responsable du FMI a recommandé de regarder à la fois la politique budgétaire et monétaire du pays : « Il faut regarder aussi l'ensemble des données économiques et sociales, notamment en terme d'aménagement. La situation de l'emploi et son lien avec la politique budgétaire et politique et la compétitivité du pays devraient être prises en considération ». Mme. Lagarde a véhiculé trois messages essentiels à savoir : « Le FMI est un partenaire de la Tunisie et il le sera si vous le souhaitez. Le FMI version 2012 est différent de celui des années 1980. Il intervient pour assurer l'équilibre budgétaire et financier. Il sera un outil pour la stabilité économique et sociale. Après la Révolution du 14 janvier 2011, il faut que les acteurs économiques se concentrent sur le développement de l'activité économique et la création de l'emploi. Il faut aussi restaurer la confiance pour que les investisseurs locaux et internationaux retrouvent un chemin continu pour leurs affaires. Ce sont les principaux messages que je viens de passer aux autorités tunisiennes. La sécurité, la stabilité sont déterminantes pour instaurer un climat de confiance. C'est une partie de l'environnement économique que les autorités d'un pays devraient mettre en œuvre. A une interrogation sur le rôle des agences de notation, Mme. Lagarde a indiqué que ces dernières peuvent et doivent jouer un rôle très important mais elles ne doivent pas détenir le monopole de valeur et de classement. Les acteurs financiers institutionnels et privés, notamment les banques de crédit, sont appelés à se remettre à leurs propres analyses et applications sur les produits et les dettes plutôt que de se soumettre aux notations faites par ces agences ».