Pour certains terriens, la Tunisie est une ville en Turquie ! Pour d'autres c'est en Amérique Latine qu'elle se trouve ! Aujourd'hui, le tourisme tunisien souffre de cela, c'est qu'on n'est pas encore visible à tout le monde. Tous les touristes potentiels ne connaissent pas forcément la Tunisie. Ce que nous pouvons constater aujourd'hui, c'est que le secteur du tourisme a vécu une importante évolution. Au départ, l'image de la destination Tunisie était plutôt une image d'un pays ou on trouve un dépaysement « exotique », ça a évolué grâce aux moyens de transport qui se sont démocratisés essentiellement l'avion. Au jour d'aujourd'hui, les médias nous aident à découvrir l'exotisme à travers notre écran de télévision. En méditerranée, on retrouve un produit touristique standardisé plutôt bas de gamme et pas cher. Un séjour dans un hôtel en Tunisie peut être le même qu'en Croatie. En ce qui concerne l'image de la destination d'aujourd'hui, on retrouve une image qui est fortement influencée par la situation politique et surtout l'insécurité, chose inquiétante qui nous amène à l'absence de visibilité ainsi que des annulations de tout bord. Cette image serait conjoncturelle, du moins c'est ce que l'on espère. Ainsi donc, de forts liens lient la politique au tourisme. Le tourisme, en tant qu'industrie, participant de manière significative au PIB d'un pays, quel qu'il soit, ne peut se concevoir sans un engagement politique fort, au moins sur trois plans : la vision (tourisme de masse, balnéaire, de luxe, culturel, de weekend, médical, de niche…un panaché de tout cela…), les infrastructures (routes, aéroport, port…), la sécurité. Forcément alors, la politique va interagir avec le secteur de tourisme. Les choix politiques ont certainement des conséquences sur ce secteur tellement essentiel pour les tunisiens. Nous savons que la sécurité est indispensable pour le tourisme, sachant que celle-ci relève de la responsabilité du politique. Le programme du parti au pouvoir doit être appliqué par ses ministres. Ainsi donc et après le désistement des touristes européens à visiter la Tunisie durant leurs vacances, certaines personnes auront du pain sur la planche, je parle bien de nos diplomates qui doivent constituer une nouvelle belle image de notre pays, une image fraiche et pleine d'espoirs, ainsi donc la diplomatie tunisienne a un rôle important à jouer pour rassurer les pays émetteurs sur la sécurité dans le pays. Aujourd'hui en Tunisie, nous devons attirer une clientèle aisée afin de se positionner sur un créneau pouvant être porteur, sauf que pour ce faire, il est évident que nous devons avoir des chaines hôtelières de renommées internationales sauf que ces groupes cherchent une vision, une infrastructure, la sécurité, la stabilité du pays (il faut 10 ans pour rentabiliser un bon investissement dans le tourisme) et une bonne incitation fiscale. Pour l'essentiel, les chaines hôtelières internationales sont des produits haut de gamme, ce qui est en décalage avec le tourisme en Tunisie en tout cas avec celui balnéaire, c'est pourquoi nous devrions peut être revoir nos standards. En ce qui concerne l'Open Sky, ceci est une véritable opportunité pour la Tunisie. Prenons l'exemple du Maroc, l'open sky a marché pour deux raisons. En premier, on remarque l'open sky a augmenté le nombre des entrées mais pas la qualité vu que le bénéficiaire c'est le marocain qui réside à l'étranger qui désormais rentre jusqu'à 3 fois l'an. En second on retrouve le tourisme résidentiel qui a marché grâce à l'open sky. On trouve des étrangers, essentiellement européens qui on acheté une résidence secondaire surtout à Marrakech. Sinon en Tunisie, il faudra développer un e-tourisme en faisant en sorte que le tourisme tunisien devient E-compatible et mettre en place les moyens de transport terrestre dont le touriste préférant le low-cost a besoin. En ce qui concerne les risques, la compagnie nationale ne pourra plus survivre si on ne vend pas des créneaux sur des aéroports autres que sur Tunis-Carthage. Aussi l'open Sky appelle à une désintermédiation dans le tourisme. Du coup, la question de l'open sky n'est plus de savoir s'il le faut ou non mais quand et c'est lié à la vision : quel type de tourisme veut on avoir dans notre pays ? Si c'est du all inclusive l'été, l'open sky n'est pas nécessaire mais notre tourisme mourra. Aujourd'hui, nous somme dans des difficultés structurelles suite à une accumulation d'insuffisances et nous entrons dans un virage. Une étude « Roland Berger », on a définit une stratégie sur 5 axes présentant 160 mesures précises sur 5 ans chose reprise par le ministre actuel et qui continuera à l'horizon de 2016. Toute une unité de gestion a été mise en place pour la mise en œuvre de cette stratégie. En clair, il va falloir réinventer le tourisme en Tunisie.