Par Foued BOUSLAMA - Aujourd'hui inutile d'assombrir un panorama déjà morose : le tourisme en Tunisie traverse une crise mais l'expérience acquise avec les situations d'urgence a prouvé qu'à chaque difficulté le secteur a démontré une certaine capacité de redressement. Les hôteliers et les agences de voyages doivent mener ensemble une réflexion plus approfondie une fois la sécurité dans le pays et la levée des restrictions comme un pays à risque rétablies pour offrir au secteur de nouvelles perspectives de développement qui auront principalement pour objectif des plans de relance en marketing qui permettent de rebondir et de retrouver la croissance en 2012 car l'overdose de la communication et de la publicité effectuée par le ministère de tutelle à près de 60 millions de dinars n'a pratiquement rien ramené en 2011 et qu'on ne peut en aucun cas supporter encore une année blanche avec d'énormes régressions: -35% des entrées, moins 38% en recettes et - 42.6% en nuitées !!! par rapport à l'année 2010 (une année mauvaise). La crise est réelle et touche déjà certains secteurs et nous ne devons pas la sous-estimer mais les avis divergent sur la réalité et certains professionnels paniquent d'autant plus que l'out going vieil d'être suspendu et l'Open Sky tant attendu n'a toujours pas vu le jour !!! Une chose est sûre c'est qu'une nouvelle stratégie doit être mise sur place pour accroître la commercialisation car le pessimisme n'est pas de mise. Diagnostic toujours éludés Peu avant la Révolution du 14 Janvier l'heure était au diagnostic. Une consultation nationale et une stratégie pour le tourisme tunisien ont été revues et corrigées par le cabinet Roland Roger pour dire que notre tourisme souffre de son positionnement axé principalement sur le balnéaire et la masse, l'aspect vétuste de ses installations, la qualité des prestations, l'absence de diversification des produits et d'activités para-touristiques. Or les hôteliers malgré l'incertitude des perspectives savent depuis longtemps qu'ils doivent procéder à des réformes structurelles pour réduire l'impact de la crise et rehausser le produit d'achat plus que le chiffre de sept millions de touristes reçus en 2010 est le même chiffre enregistré en 2001 !!! Une réadaptation de l'offre touristique s'impose donc pour mieux suivre les nouvelles tendances mondiales. Ainsi de nouveaux modes opératoires doivent être mis sur pied pour accroître la commercialisation en impliquant encore plus nos représentations à l'étranger et en leur fixant des objectifs tout en souhaitant voir nos diplômates à l'étranger vendeurs de la destination. Les gisements de croissance ne manquent pas avec les stations de Thalasso, les produits culturels haute gamme, la mise à niveau des hôtels une prise en compte des changements intervenus dans le marché avec la vente en direct sur le Net, un management plus affirmé et plus réactif, une recherche de dotation supplémentaire pour le marketing avec un groupement d'intérêt hors du bradage qui se fait de plus en plus sentir. En effet cette nouvelle feuille de route serait l'occasion d'un recadrage de la politique touristique pour donner plus de visibilité aux hôteliers, élargir l'offre pour plus de créativité et d'efficacité… adopter une meilleure communication et continuer la révision et la réglementation des nouvelles exigences écologiques et énergétiques pour un tourisme durable suivi par des programmes de formation. Donc on ne peut pas se borner à la seule conjoncture des saisons mais il faut essayer d'accentuer la réflexion opérationnelle pour cette nouvelle décennie et fixer des objectifs avec des conditions de réalisation dans la limite d'un système d'application rigoureux et d'un meilleur système de gouvernance qui nous protège des dérives. A chacun aujourd'hui parmi les auteurs du secteur d'examiner ce qui s'est passé dans son domaine particulier pour endiguer le fléau du bradage: Mais ensemble les opérateurs doivent établir une ligne tarifaire minimale par catégorie d'hôtels fondée sur une analyse sans complaisance des tenants et des aboutissants des expériences vécues car la dispersion et la division n'ont jamais été bénéfiques entraînant une perte du revenu et une non-réalisation des objectifs. La scène commerciale continue toujours à alterner le chaud brulant et le froid glacial et en déphasage avec les saisons en plus d'une alternance du mois saint au milieu de l'été. D'où le triste constat et les déboires que nous sommes en train de payer si cher en dépit des déchirements sombrant dans une autodestruction sans issue sous la pression des tours opérateurs lesquels seuls tirent profit. Faire face aux chocs exogènes Il s'agit de faire face aux chocs exogènes et de s'aligner en rangs serrés pour inverser la tendance déjà annoncée d'autant plus que 60% du marché tunisien est européen et le départ du voyageur allemand Robinson a accentué la régression (un million de touristes en moins !!!) et dont personne n'en parle !!! Par ailleurs il ne faut pas se tromper d'analyse le tourisme balnéaire qui constitue l'ossature ne va ni disparaître ni même régresser simplement les diverses formes du tourisme actif, sportif et découverte ou encore de croisières continuera avec un taux de croissance proportionnellement plus élevé que le tourisme de soleil et de vplage. Certes de nouveaux programmes et d'initiative d'amélioration de la qualité des services ont été mis en place visant la relance de l'activité mais il y a lieu d'ouvrir le ciel et de s'informer sur les nouvelles stratégies de promotion du tourisme et des moyens pour mieux optimiser les participations aux manifestations professionnelles en Tunisie et à l'étranger et de s'orienter vers le tourisme des congrès. Le but recherché est d'emmener les professionnels à renforcer leurs capacités en s'appropriant les nouvelles techniques modernes de gestion et d'animation pour présenter l'offre touristique sous sa forme la plus attractive et pérenniser un événementiel touristique avec un produit d'appel de dimension internationale qui drainera de plus en plus de clients. Mais il est clair que pour arriver à ces objectifs il faut au préalable faire participer les professionnels du secteur, dépasser les contraintes, affronter la diversité et affirmer sa personnalité dans l'attente d'un plan de sauvetage qui permettra aux professionnels (agents de voyages et hôteliers) déjà au fond du gouffre d'alléger le poids de la dette. *Professionnel du secteur