La France veut éviter la récession à la Tunisie. «Il faut des actions budgétaires rapides, ciblées et efficaces dans les pays en voie de transition démocratique», a expliqué Dov Zerah, directeur général de l'agence française de développement dans une déclaration au journal « lefigaro.fr ». La Tunisie a vu sa croissance en baisse brutale. Le PIB est passé de 5,4% à un peu plus de 1%. «Nous devons éviter que ce pays ne tombe en récession, car cela pourrait remettre en cause le processus démocratique », a-t-il indiqué. L'Afrique subsaharienne, en pleine transition démographique, draine plus de 2 milliards d'euros d'engagement chaque année. Aux aides traditionnelles dans les domaines de l'agriculture et des infrastructures, des prêts dédiés à la formation professionnelle vont être également ajoutés. «Nous devons améliorer le cadre de vie des populations locales en matière d'emploi, d'éducation et de santé», a insisté Dov Zerah. Mais l'AFD entend aussi, à court terme, s'adapter aux changements démocratiques en cours dans les pays d'Afrique du Nord. L'aide française pourrait prendre en effet plusieurs formes ; favoriser une forme de «traitement social» du chômage et financer l'embauche des jeunes dans les services publics étant une priorité ; l'idée d'une aide au secteur bancaire circule aussi. «En Tunisie, il existe une forte inquiétude sur une poignée de banques, deux en particulier, qui pourraient pâtir de la chute du tourisme et de l'effondrement de l'immobilier», a ajouté un diplomate français. Un plan « Paulson » pour le secteur financier a été recommandé. Le budget de fonctionnement de l'agence a été validé le 10 mars. Il a été augmenté légèrement, à 265 millions d'euros en 2011 contre 263 millions en 2010, soit une progression limitée de 1% par rapport au rythme de 12% des dernières années. «La croissance rapide et exceptionnelle de notre activité nécessite une consolidation, qui n'empêche pas de continuer à progresser», a expliqué Dov Zerah.