Lors d'une assemblée extraordinaire, 700 pharmaciens ont été unanimes à ne pas renouveler la convention qui expire le 8 juillet prochain. Ça y est, rien à faire. Le mal est fait. Après les mille et une menaces, on passe à la «mauvaise bonne» décision. Mauvaise pour le commun des assurés sociaux. Bonne et inévitable pour la corporation des pharmaciens conventionnés avec la Cnam. La regrettable décision vient d'être prise lors d'une assemblée générale extraordinaire ayant réuni pas moins de sept cents pharmaciens d'officine tous unanimes, par vote à main levée, pour la «solution finale». Dans leur motion, les pharmaciens déplorent essentiellement l'irrespect par la Cnam de ses multiples engagements signés noir sur blanc, les pratiques anti-conventionnelles de ladite caisse et son refus de mettre en application l'avenant n°1 de la convention bilatérale signé au mois de juin 2014. A préciser que cet avenant concerne les bulletins rejetés par les services de la Cnam, étant soupçonnés d'être entachés d'irrégularités. Il prévoit le règlement systématique des bulletins considérés litigieux, en attendant l'examen de ces cas par la commission paritaire, constituée des représentants des deux parties contractantes, en plus de celui du ministère des Affaires sociales. En cas de confirmation des irrégularités, reprochées à ces bulletins, les frais de remboursement y afférents seraient automatiquement déduits des montants ultérieurement dus aux pharmaciens concernés, au titre d'autres bulletins. «Absence de dialogue» Il a été également dit dans la motion votée par les pharmaciens dans leur A.G, que la convention ne répond plus aux attentes aussi bien des pharmaciens d'officine que des assurés sociaux du régime «tiers payant». Ceux-ci étant obligés, pour obtenir les médicaments spécifiques soumis à l'accord préalable, de s'adresser à trois points limités dans l'ensemble du pays, à savoir les polyclinique d'El Omrane, de Sousse et de Sfax. Ceci au lieu de s'adresser aux pharmaciens les plus proches. Surtout que la liste des médicaments soumis à ce régime ne cesse de s'allonger. Autre grief fait à la Cnam par le syndicat concerné et ses syndiqués : l'absence de volonté de régler les problèmes en suspens par le dialogue. Aussi, faudrait-il souligner que l'absence de carte à puce aurait été pour beaucoup dans la chute de la formule du tiers payant... Un dispositif informatique qui a été longtemps sollicité par les pharmaciens, promis par la Cnam, mais n'ayant pu être mis en œuvre. Ce qui aurait permis d'éviter moult problèmes et désagréments, aussi bien aux pharmaciens qu'aux assurés sociaux. Nous avons eu, par ailleurs, à approcher une pharmacienne, Mme Soumaya Abdelmoula, elle était folle de rage contre les manières de servir dont font montre ses vis-à-vis. Des manières touchant même la dignité du pharmacien, selon elle. Elle nous a semblé très contente d'avoir vu mettre un point final à un «feuilleton» qui n'a que trop duré. Donc, le renouvellement de la convention, prévu pour le 8 juillet prochain, n'aura pas lieu. Et c'est tant pis pour l'assuré!