Comment payer les ''vignettes'' sans passer par la file d'attente dans les perceptions financières ?    Cérémonie de clôture de la 36ème session des journées cinématographiques de Carthage (Album Photos)    Tunisie : Situation des barrages en danger    Alerte météo en Tunisie : vent fort, orages et chute des températures    Grippe saisonnière : le Dr Al-Aouni appelle les populations vulnérables à se faire vacciner    Pluies éparses et fraîcheur attendues aujourd'hui : Prévisions météo    Le régime forfaitaire en Tunisie : 0,5% des recettes fiscales malgré 38,9% des contribuables    Mohamed-El Aziz Ben Achour: Le baldi dans son milieu    Un nouveau président élu à la Ligue professionnelle    Photo officielle : l'équipe nationale tunisienne prête pour la CAN 2025 au Maroc    CAN 2025 : le calendrier complet du groupe C pour les Aigles de Carthage    Décès de Somaya El Alfy, icône du cinéma et du théâtre égyptiens    Le carcadé: Une agréable boisson apaisante et bienfaisante    Le Festival Néapolis du Théâtre pour Enfants de retour du 21 au 28 décembre 2025 à Nabeul et plusieurs régions    CAN Maroc 2025 : programme des matchs de la Tunisie, préparatifs et analyse des chances    La BIAT élue service client de l'année 2026 : la BIAT primée pour la qualité de son service    France : nouvel examen civique obligatoire pour tous les étrangers dès 2026    ESET Research analyse les cybermenaces du second semestre 2025, l'IA se place au cœur des attaques    France : Rachida Dati visée par une enquête pour corruption    Etats-Unis : Les « visas diversité » suspendus après la fusillade de Brown    Météo en Tunisie : pluies attendues sur plusieurs régions    Vient de paraître : Anouar Moalla en « Témoin libre d'une époque » (Album photos)    Elyes Ghariani - Le Style Trump: Quand l'unilatéralisme redéfinit le monde    UBCI à la première édition de «Le Bridge 25» organisée par la CCITF: un engagement fort pour l'innovation    Les Etats-Unis remettent à la Tunisie des équipements de sécurité d'une valeur de 1,4 million de dollars    Trois startups tunisiennes parmi les finalistes du programme Qualcomm «Make in Africa» 2025    Météo en Tunisie : brumes locales denses le matin, chutes de pluies éparses    Abdelaziz Kacem: "Les Arabes ne méritent pas leur langue"    Fête de la Révolution : la Tunisie se souvient, 15 ans après    Fiscalité: Des propositions concrètes de l'ITES qui changent la donne    Abdellatif Khemakhem: L'universitaire éclectique    Leila Derbel Ben Hamed, une source de fierté nationale!    Mort de Peter Greene : L'acteur des rôles cultes nous quitte à 60 ans    Slaheddine Belaïd: Requiem pour la défunte UMA    La loi de finances 2026 officiellement publiée au Journal Officiel    L'appel du Sud : le voyage gourmand de Malek Labidi dans La Table du Sud    Programme JCC 2025 : salles et horaires des films et où acheter les billets de la 36ème session des JCC    Météo en Tunisie : temps brumeux, pluies éparses la nuit    Comment se présente la stratégie américaine de sécurité nationale 2025    Titre    Match Tunisie vs Qatar : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 07 décembre?    Match Tunisie vs Palestine : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 04 décembre?    Des élections au Comité olympique tunisien    La Poste Tunisienne émet des timbres-poste dédiés aux plantes de Tunisie    Sonia Dahmani libre ! Le SNJT renouvèle sa demande de libération des journalistes Chadha Haj Mbarek, Mourad Zghidi et Bourhen Bssaies    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'entreprise autrement | Processus grippé, rêve brisé (V)
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 02 - 2021

On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs, disent les Français, et ceux (les œufs) ayant servi à préparer l'omelette, appelée « Révolution tunisienne », ont coûté au pays les yeux de la tête. Et le plat était tellement pimenté et disputé que la majorité des Tunisiens n'ont eu droit qu'à des miettes et parfois rien que du piment. La chute du régime, le 14 janvier 2011 et jours suivants, a, en effet, ouvert l'appétit général et chacun voulait prendre sa part du butin et le cirque continue. Un événement majeur, fruit d'énormes et pernicieuses contradictions qui se sont accumulées depuis l'indépendance politique du pays et même avant. Après la déroute qu'a connue le régime, le pays est devenu ingouvernable. Et les gouvernements qui se sont succédé à la barre n'avaient chacun aucun soutien populaire notable, aucune vision à long terme et ils se sont contentés de naviguer à vue, par une vie publique houleuse. Instabilité fortement souhaitée par certains qui, par ailleurs et pour la plupart d'entre eux, ont participé à la faire perdurer chacun pour servir ses intérêts particuliers. Le pays tout entier a été hélas victime de cette réalité. Et le peuple a été puni pour avoir osé dire non. Pour faire avorter le processus révolutionnaire et éviter à bon nombre de grosses têtes de devoir rendre des comptes, puis provoquer la même chose pour celui de la transition démocratique, il fallait abattre l'économie, affamer le peuple et instaurer l'instabilité chronique. Le peuple doit vomir la démocratie et s'en méfier comme l'on doit se méfier d'un chien enragé. L'euphorie provoquée par la chute de la dictature mafieuse a, hélas, laissé la place à une amère déception, pire, une énième blessure narcissique qui fait aussi planer le risque du retour de la dictature, à l'image de ce que l'histoire des révolutions nous a enseigné, et sape toute tentative pour le sauvetage du pays. A part une tentative de refonte de la vie politique ayant donné naissance à un régime bâtard pour la construction d'une démocratie qui se voulait participative mais est restée de façade, aucune réforme économique sérieuse n'a pu, ainsi, être entreprise, ni même celle du pouvoir judiciaire. Ce dernier reste encore dépourvu des mécanismes et des outils pouvant favoriser la résorption des conflits et inciter les investisseurs à choisir la Tunisie. Pire, le pays est devenu l'otage des mafias, des traîtres (au service du capital étranger, des services des renseignements étrangers et leurs formations terroristes, du clan Ben Ali, des idéologies importées...), des lobbies d'affairistes, de l'argent sale, des corporations professionnelles et autres syndicats, des contestataires, des ambitieux en politique, y compris ceux ayant été à la solde de l'ancien régime, etc. Avec comme grand perdant, l'économie et l'accélération de la paupérisation du pays.
Mais l'on a rapidement fait oublier aux Tunisiens le « parachute doré » offert à Ben Ali et à sa famille et la fuite arrangée de ses gendres. Oui, fait oublier cette donne incongrue, grâce à certains médias et autres manipulateurs de l'opinion publique, par ailleurs très fragile. Ces derniers se sont, en effet, acharnés, dès le début contre la « Révolution », ont tout fait pour redorer le blason du clan Ben Ali et continuent de le faire.De grosses et ignobles impostures se sont petit à petit imposées au sein de l'opinion publique pour s'ériger en véritables dogmes. La révolution est une erreur fatale, l'ère Bourguiba est l'idéale, l'ère Ben Ali rimait avec prospérité et sécurité, le bon peuple vivait bien et «la famille royale» n'inquiétait que les grosses fortunes. Il fallait faire mordre ses doigts au peuple pour avoir osé relever la tête. « Pain et eau, Ben Ali Non » ? Eh bien ils vont vous manquer tous, ...y compris Ben Ali. Pourquoi l'on ne parle jamais des crimes de l'ancien régime, sauf en filigrane pour annoncer le report de procès à son encontre ? Pourquoi il n' y a jamais eu aucun effort sérieux pour extrader Ben Ali (de son vivant) et sa bande ? Combien a déboursé ledit clan pour infecter la vie politique, sociale et économique de notre pays et qui a reçu cet argent ? Pourquoi l'on amplifie considérablement chaque petit couac, chaque petite hésitation de la classe politique actuelle ? Autant de questions qui mériteraient réponses. Résultat, la Tunisie est hélas aujourd'hui au bord de la faillite généralisée, économique, politique, sociale, culturelle et morale et beaucoup d'entre nous n'ont pas encore compris que c'est cette dernière qui est la cause première de toutes les autres et que c'est à cause d'elle que nous risquons bientôt de nous retrouver tous dans la jungle. Faiblesse du sentiment d'appartenance, faiblesse du sentiment patriotique, opportunisme flagrant et prononcé, individualisme, arrivisme, banditisme politique, économique, social et culturel, parasitisme, violence généralisée, etc. Pire, bon nombre de Tunisiens s'adonnent aux horreurs de la trahison, souvent sans en être conscients. Sur le plan géostratégique, la Tunisie reste un pays sous le giron de la France, pour ce qui est de l'économie et surtout la culture et pour les Etats-Unis, un régime pro-sioniste dans les coulisses et un allié, côté sécurité (contrôle des systèmes de défense). Pour plusieurs puissances occidentales, la terre de Carthage doit rester fortement dépendante d'elles, surtout culturellement. La révolution tunisienne n'a donc pas eu lieu. Ce qui s'est passé n'a été en fait qu'une énième blessure narcissique, après celles survenues tout au long de ces 60 dernières années, caractérisées par l'instauration du mal –développement, l'avortement du processus de construction du citoyen qui a démarré vers les années 1920 et l'avortement de la première transition démocratique qui a démarré en 1956.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.