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«La transition peut accoucher du meilleur comme du pire»
Mezri Haddad, ancien ambassadeur de Tunisie auprès de l'UNESCO et auteur du livre : «La face cachée de la révolution tunisienne»
Publié dans Le Temps le 05 - 11 - 2011

Notre invité nous parle ici des résultats des élections de la Constituante des éventuelles alliances et d'autres questions. Interview
Le Temps :Pourquoi avez-vous démissionné de votre poste d'Ambassadeur à l'UNESCO une journée avant la chute de Ben Ali ? Est-ce que quelqu'un ou un pays étranger vous a informé de sa fuite imminente, comme certains internautes l'ont écrit à l'époque ?
Mezri Haddad :Les internautes ont écrit des choses encore plus hallucinantes et méchantes. Non, personne ne m'a informé et vous savez parfaitement bien qu'à l'exception des Etats-Unis, aucun autre pays, aucun observateur étranger, aucun acteur de la vie politique tunisienne n'a prévu l'écroulement du régime avec une telle rapidité.
Si la France le savait, elle n'aurait pas soutenu Ben Ali jusqu'à la dernière minute. J'ai démissionné parce que j'ai toujours un esprit libre et sans appartenance politique. J'ai démissionné par conscience et parce que je ne pouvais plus cautionner un régime qui tire sur la jeunesse. Si je n'avais pas été menacé et si je n'avais pas une famille en Tunisie, je l'aurais fait une semaine plus tôt. Mais mieux vaut tard que jamais. Aucun autre responsable, à quelque niveau que ce soit, n'a osé démissionner avant le départ de Ben Ali. Tout cela, je l'ai expliqué dans mon livre La face cachée de la révolution tunisienne, qui est en vente en Tunisie depuis près de deux mois mais que certains médias ont voulu cacher à l'opinion publique.
Depuis janvier dernier, bien des choses ont changé. Que pensez-vous de la situation actuelle du pays ?
Après l'effervescence révolutionnaire, les gens retrouvent leurs esprits et commencent un peu à comprendre ce qui s'est passé depuis le 17 décembre 2010. Certains ont cru à la victoire des forces de progrès, mais « heureux ceux qui ont cru sans voir », disent les Evangiles. Maintenant, c'est une période de transition qui pourrait accoucher du meilleur comme du pire. Cela va beaucoup dépendre des nouveaux protagonistes politiques et, surtout de la société civile. La situation économique est extrêmement inquiétante et il ne faut pas beaucoup compter sur la générosité de nos partenaires occidentaux qui ont déjà beaucoup de mal à sortir de leurs propres crises. Les Tunisiens ne peuvent compter que sur eux-mêmes.
C'est quoi pour vous le meilleur, et c'est quoi le pire ?
Le meilleur, c'est une démocratie capable d'instaurer une réconciliation nationale, de rétablir le respect des lois et la paix civile, de redresser une économie très gravement atteinte, de réactiver le marché de l'emploi et de se consacrer aux régions défavorisées. Le pire, c'est une démocratie qui va attiser les divisions en jouant sur les susceptibilités régionalistes et même tribales, sur les conflits de classes (les pauvres contre les riches), sur les antagonismes idéologiques (les laïcs contre les religieux) et sur l'exacerbation de la haine et des basses vengeances (les gladiateurs de la « liberté » contre les serviteurs de l'ancien régime). En termes plus clairs, le meilleur c'est une démocratie républicaine et moderniste ; et le pire, une démocratie « islamique », comme disent certains intellectuels occidentaux, et pas seulement Bernard-Henri Lévy, le nouveau Lawrence de Libye.
Comment analysez-vous les résultats de ces élections ?
Il faut d'abord savoir ce que l'on entend par progressiste. Il y a les progressistes réactionnaires et les progressistes réformateurs. Dans le livre auquel j'ai fait allusion, il y a un long chapitre que j'ai intitulé « L'islamisme triomphera parce que c'est écrit ». Je ne l'ai pas écrit par prophétie mais par prospective. Depuis le retour d'Ennahda sur la scène, on leur a ouvert un grand boulevard. Tout le monde s'est subitement mis à ronronner son islamité, comme si depuis 1957, nous étions un peuple païen. Même si je n'ai pas voté, j'aurai souhaité qu'Ahmed Néjib Chebbi, Mustapha Ben Jaâfar et Kamel Morjane fassent un meilleur score. Mais face à des adversaires dont la « constitution est le coran » et dont les tribunes sont les mosquées, outre les grand médias télévisés y compris Al-Jazeera, l'issue de ses élections « transparentes et démocratiques » était prévisible.
Ce n'est pas plutôt les alliances contre nature qui ont été déterminantes ?
Sans doute, mais ces alliances aussi étaient prévisibles, car elles ne sont précisément pas contre nature. Elles remontent à quelques années, à l'époque de l'exil.
Entre qui et qui ?
Entre Ennahda et le CPR, voyons ! C'est un secret de polichinelle. Cette alliance pouvait à la limite se justifier de façon pseudo-morale et tactique contre le régime de Ben Ali qui a tout fait pour se séparer de ses alliés objectifs. Après sa chute, elle n'avait plus aucune justification, sauf l'obsession du pouvoir, cette malédiction du diable, comme disait Ali Ibn Abi Tâlib.
Quel regard portez-vous sur l'avenir ?
Je vous l'ai déjà dit : cet avenir se joue entre une démocratie moderne, républicaine et surtout souveraine, et une démocratie sous la perfusion financière et idéologique du wahhabisme qatari. Parce que je suis un homme de foi, je considère que l'Histoire n'est pas écrite par Dieu mais par les hommes. Pour paraphraser le Coran : « Wamâ açâbakoum illâ bima katabat lakoum aydîkoum ». Et c'est Ali qui disait : « Lâ tay-asou alâ mâ fâtakoum walâ tafrahou bimâ atâkoum » ! C'est le peuple tunisien qui écrira les nouvelles pages de son Histoire. Les prédicateurs d'Ennahda ont persuadé les Tunisiens que l'islamisme c'est l'avenir. Comme je l'ai toujours pensé, aujourd'hui plus que jamais, pour moi, l'islamisme est un présent qui refuse de devenir un passé.
Interview réalisée par Néjib SASSI
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