Cruelle réalité : Hatem Missaoui devrait se réveiller en sursaut toutes ces nuits, jusqu'au prochain match contre le Niger. Maâloul joue bien le coup en transmettant le ballon pour Akaïchi qui reprend victorieusement dans les filets du gardien nigérian Ezenwa. L'arbitre Joshua Bondo (Botswana) annule le but sous prétexte que le ballon était déjà sorti au moment où Maâloul avait centré. Faux. Le joueur tunisien était bien dans ses droits et le ballon n'a jamais dépassé la ligne. Coup dur. On ne sait pas toujours comment l'arbitre a pris cette décision, ni comment il l'a sortie. A vrai dire, il est pour beaucoup dans le fait que la sélection n'ait pas pu gagner ce match!... On gardera un arrière-goût amer de cette rencontre. Mais cette mauvaise appréciation n'empêchera pas les spéculations sur le rendement de l'équipe, la prestation des joueurs et surtout les aptitudes de la plupart d'entre eux. Non, la sélection n'est pas encore guérie. Elle demeure clairement fébrile sur le plan mental. D'une manière générale, les matches se suivent et se ressemblent en ce début de CHAN. Et ce n'est pas les quelques éclaircies d'avant-hier qui vont rassurer sur son avenir. Malmenée comme à l'accoutumée, incapable d'accélérer en dépit de certains moments de supériorité, elle n'a pas pu obtenir les trois points de la victoire tant recherchée. Un deuxième match nul qui pourrait lui coûter cher sur le plan comptable comme sur le plan psychologique, puisqu'en plus d'être relativement peu inspirés dans le jeu, les joueurs sont toujours incapables de montrer le bout des crampons. Cette toute petite éclaircie ne donne pas plus d'impulsion positive que cela à un collectif décidément bien balbutiant. Les quelques changements opérés après le premier match ont permis à Hatem Missaoui d'inventer quelques solutions, de trouver les espaces pour bien faire circuler quelquefois. Mais à aucun moment l'équipe n'a semblé réellement prendre le contrôle du jeu. Encore un revers étonnant à première vue, mais qui est venu sanctionner le turnover massif. On avait tous l'espoir et l'envie que cela change, que l'équipe puisse mettre son jeu en place, mais il y a toujours une fracture entre ce qui est souhaité et la réalité, souvent amère, du terrain. On est loin, très loin du chemin d'un redressement complet. Ceux qui en sont responsables peuvent encore essayer de se voiler la face, mais il doivent désormais avoir une petite idée des défaillances et des dérives qu'ils ont provoquées s'ils veulent que l'équipe soit relancée. On pourrait même penser à des séances de thérapie collectives pour tenter de comprendre et se promettre de ne plus connaître pareille désillusion. Rappeler les joueurs à leurs devoirs, à leurs obligations envers un maillot, un blason bafoués jusque-là depuis le début du CHAN. Après la déroute, le soutien? Il faut dire que ce début de parcours est tout sauf une surprise. Cela pendait au nez depuis quelque temps! Les résultats étaient quelque part là, mais le rendement trop insuffisant. Le ton est donné. Après la déroute, le soutien. C'est aussi le moment de travailler dans la sérénité et la confiance. On ne se défausse pas. La responsabilité de ce qui arrive est partagée. Personne n'est irréprochable. Au-delà des déceptions et des frustrations, c'est le besoin de rachat et de réhabilitation qui doit prédominer. Il faut montrer un autre visage. Après tout, il est des nuls porteurs de certaines assurances... Et tant pis pour les cauchemars de Hatem Missaoui et de ce but tout à fait légitime refusé par l'arbitre de la dernière rencontre. Reste ce match nul. Certes, un seul point au lieu de trois, mais la frustration pourrait avoir quelque chose de bon lorsqu'elle invite au dépassement, quand les souffrances s'apaisent et que l'amertume se dissipe. De la frustration, les joueurs en ont ruminé durant ce CHAN. Et si ça pourrait être plutôt bon signe? Au-delà de ce nul qui fait mal, il pourrait y avoir la certitude qu'on peut être mieux, qu'on pourrait mériter mieux. Et c'est bien à ce sentiment que les joueurs se sont peut-être laissé aller, doucement, avant le dernier match des éliminatoires, mardi prochain, contre le Niger. Après tout, il est des nuls porteurs de certaines assurances...