Une sortie de crise sans douleur se dessine aujourd'hui, notamment à travers le changement de la nature des rapports entre le ministère et la fédération. Une page se tourne pour mettre fin à la relation conflictuelle qui avait longtemps opposé les ministres des Sports à l'instance fédérale... Le football, comme tant d'autres activités sportives, est un repère de moralité. Mais comme on avait appris à le vivre ces dernières années, il aurait perdu une partie de son âme et beaucoup de son innocence. Il n'est pas question ici d'instruire le procès généralisé du système, qui avait conduit à la situation et aux résultats que l'on connaît, mais c'est le devoir de pointer ce que nous considérons comme des erreurs, des manquements ou des dérives des différentes parties. Il ne s'agit pas, aussi, de suivre le courant des hostilités dans lequel se baignaient les commentaires et les accusations lancées, à tort ou à raison, par les différents intervenants. Simplement, il y en avait de ces responsables qui s'étaient érigés en protecteurs, au nom de l'intérêt supérieur du sport. Et ils se trompaient car ils étaient devenus tout simplement les catalyseurs de la démobilisation, le moteur d'une potentielle fébrilité et, au final, l'incarnation d'un dérapage incontrôlé. Tenir une comptabilité sur ce sujet relève d'un exercice de haute voltige. Dépassements avérés, abus caractérisés!... Le football, sport numéro un, et ses compétitions à enjeux grandissimes, ne devrait plus être laissé au pouvoir de quelques hommes et d'une seule direction. On aurait besoin aujourd'hui de trouver les solutions adaptées pour renforcer la crédibilité et l'honneur d'une activité pas comme les autres. Il est indispensable aussi de tirer les enseignements des dérapages et des éboulements des temps passés. Une sortie de crise sans douleur se dessine aujourd'hui, notamment à travers le changement de la nature des rapports entre le ministère et la fédération. Une page se tourne pour mettre fin à cette relation conflictuelle qui avait longtemps opposé les ministres des Sports à l'instance fédérale. Plus que jamais, on est décidé à élever les débats et à s'épargner ainsi les polémiques stériles et les altercations superflues d'un temps qu'on espère aujourd'hui révolu et dans lequel on assistait au procès du football avec beaucoup de sous-entendus démagogiques. L'environnement sportif serait certainement plus sain si l'on acceptait le débat d'idées et les questions de fond. Il serait encore mieux si on concédait de ne pas se cacher derrière les faux arguments et si on se décidait à éclairer l'opinion plutôt qu'à éteindre la lumière. Dans la nouvelle relation qui met désormais face à face le ministère et la fédération, l'on évoque la nécessité de ne pas poser seulement les problèmes, mais aussi et surtout de les régler. De faire face à ce qui peut devenir impossible. Le sens du devoir pourrait être ainsi poussé à l'extrême. Le football est plus important que les personnes, et encore moins les agendas politiques. Ce qui n'était point le cas ces dernières années, où la transparence supposée n'était au fait qu'en demi-teinte. L'important est que les deux parties puissent travailler en étant moins traquées, et qu'elles ne soient plus au centre de l'attention. Réduire l'avenir du football tunisien aux caprices de certaines personnes a eu pour effet de faire oublier l'essentiel. Le football ne pourrait reprendre ses droits que lorsqu'on se décide justement à remettre les personnes et les différents intervenants à leur place. Il serait grand temps de dépersonnaliser le sport. Si le contexte n'est pas encore suffisamment favorable, le potentiel est manifeste, à l'image de l'entente entre le ministère et la fédération et qui se traduit par une comptabilité assez parlante. Le chantier est grand ouvert. La société du football devrait se montrer capable de prévenir et de combattre la violence sous toutes ses formes. Elle est appelée à ne pas être le reflet de ce que l'on vit partout et chaque jour dans nos activités sociales et quotidiennes. Le fanatisme est aussi à combattre. Il pourrait tout détruire si nous ne l'étouffons pas dans l'œuf. Les mauvaises interprétations et les climats de suspicion nourrissent les polémiques. Tout est question d'attitudes. Attitudes des responsables du ministère, de la fédération, des présidents des clubs, des entraîneurs, des joueurs, des arbitres, des supporters. Le maître mot, c'est le respect. Il ne faut pas caricaturer. On doit avancer tous dans le même sens. On aura toujours le droit d'aspirer à un football qui ne soit pas inspiré des polémiques. Le sport n'est pas une activité économique comme les autres. Il implique des valeurs, des vertus, une culture. A trop se fourvoyer dans des polémiques, les différentes parties prenantes n'ont cessé de renvoyer une image déplorable. Volontairement ou involontairement, elles ont instauré un climat de défiance qui a contribué à fragiliser tout l'édifice. Dans un monde où les vrais responsables sont devenus minoritaires, les courageux aussi, on doit penser à mettre fin aux dépassements de tout genre. La priorité serait une nouvelle stratégie sur la gouvernance du football. Il est grand temps de s'interroger sur la place qu'occupe le football dans la société. Il est grand temps aussi de reconnaître qu'on est au bout du système associatif appliqué.