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Arbitre, es-tu là ?
Des Ego à gérer, des intelligences collaboratives à encadrer !
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 05 - 2017

En conservant à l'arbitrage ses faiblesses, on préserve l'humanité du jeu.
Ce n'est pas passé inaperçu et ce n'est forcément pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Face à toutes les difficultés du rôle d'arbitre, la vidéo serait envisagée comme ultime recours pour éviter toute contestation, «victimisation» et autre étiquetage de circonstance. La vidéo peut-elle être un atout dans ce cas d'espèce? Encore faut-il disposer de la technologie adéquate et la vulgariser. Mais, force est de constater que du côté de l'Hexagone, la goal-line technology en vigueur en Ligue 1 a permis d'éviter bien des escalades. Elle a permis en ce sens de déterminer ce qu'il est parfois impossible de voir à l'œil nu. Car pour l'arbitre, le match le plus dur à arbitrer, c'est toujours le prochain. Il ne faut pas se voiler la face et traiter le problème comme il doit l'être en intégrant toutes les données et en se projetant vers l'avenir. Les «Yankees» l'ont bien adoptée depuis des lustres dans le cadre de la NFL avec des arbitres dotés d'un arsenal technologique (oreillette, écran interactif, capteurs qui quadrillent l'ensemble de l'aire de jeu, etc.).
En Tunisie, l'ingérence des joueurs dans les décisions de l'arbitre, l'anxiété qui règne sur les gradins, les critiques des commentateurs, l'outrage et l'incandescence du discours et des passions managériales sont devenus difficiles à supporter pour nos arbitres. Ce n'est pas agréable à vivre, c'est sûr. Et ce culte de la contestation aiguë n'est pas bon pour notre sport-roi. C'est un problème qui lui fait du mal. Il y a une vraie prise de conscience individuelle à avoir de la part de chacun ; et c'est pourquoi une démarche progressive doit être accomplie. Si le métier d'arbitre dispose de certains avantages (en nature et sûrement pas en numéraire), les inconvénients sont quant à eux légion. Il y va même de l'intégrité physique d'un corps du jeu, un homme à abattre si les péripéties du match ne vont pas dans le sens voulu par les uns ou par les autres. Il y a beaucoup d'excitation et de plaisir à endosser cette fonction, qui suppose beaucoup de responsabilités, nous affirme le jeune arbitre Sadok Selmi. Car chaque match est un vrai challenge, un vrai défi à relever. Être arbitre, c'est une belle activité...quand on caresse dans le sens du poil. Mais quand on nage à contre-courant, dans le sens de la justice et l'équité, ce n'est pas toujours évident de s'en sortir sans quelques griefs.
Il n'y a pas à proprement parler de contexte particulier (compétition, stade...). Non, le football en tant que phénomène social total vous expose directement à la vindicte ou vous porte aux nues. C'est le scénario, l'histoire du match qui fait que cela devient compliqué ou facile pour l'arbitre. Comment donc éviter tout procès d'intention et jugement sévère sur l'arbitre après-coup ? Un arbitre, lors de son apprentissage, doit connaître le volet théorique sur le bout des doigts (mises en situation). Puis, les différents tests warner au niveau de la résistance et de l'endurance sont là pour le garder en forme, sur le qui-vive comme on dit. A partir de là, du moins dans nos contrées, sans noircir le tableau, l'arbitre deviendra souvent «persona non grata». Et les puristes-tenants et aboutissants de notre sport-roi s'amuseront à jouer les détectives au gré des performances arbitrales, à le débusquer tel un gibier en fuite !
Gérer des ego !
Parler négativement de l'arbitrage chez nous, c'est trop facile. Et en même temps, nous savons qu'arbitrer un match de la Ligue 1, c'est vraiment très compliqué. Gérer 22 joueurs, plus les coachs, sans oublier les bancs et les supporters, ça en fait des ego à gérer et des intelligences collaboratives à encadrer! Bref, c'est loin d'être une partie de plaisir. Pour beaucoup d'arbitres, le match ne se limite pas au rectangle vert. Bien avant le coup d'envoi, l'homme en noir vient prévenir les joueurs qu'il se mettra à leur hauteur. Sorte de visite de «courtoisie» doublée d'un message de type subliminal (je suis seul maître à bord). Bref, nous avons aperçu il n'y a pas si longtemps un certain Aouez Trabelsi, ex-arbitre international, tenir un discours de ce type avec les joueurs du côté de la main courante, juste avant d'engager le tunnel menant au terrain. Pour cet arbitre émérite, la donne était claire : si eux jouent le jeu, il jouera le jeu et inversement. Au fond, nous avons vraiment apprécié son approche de la fonction. Cet arbitre a d'ailleurs rarement fauté. Il a quasiment toujours fait bonne impression et a proposé un arbitrage de qualité. Oui, quand ils sont bons, il faut aussi savoir le reconnaître !
Etroite surveillance
Pour revenir à la goal-line technology, quatre situations de jeu autoriseraient «l'arbitre assistant vidéo» à intervenir sur proposition ou à la demande de l'arbitre principal. Après un but marqué, sur une situation de penalty, pour un carton rouge direct ou pour corriger une erreur d'identité d'un joueur sanctionné. Cela éviterait bien des interprétations et des polémiques en tout genre.
Comme l'affirme ce supporter d'un grand club tunisien: «Ce n'est pas possible que des milliers de téléspectateurs et des milliers de fans au stade puissent voir que l'arbitre s'est trompé et que le seul qui ne le peut pas, c'est l'arbitre lui-même !», a-t-il mis en avant. Cependant, ce dispositif doit être testé et expérimenté à juste titre afin de ne pas s'exposer au contre-coup de cette technologie de pointe. Et c'est dire combien la sentence rendue par le trio arbitral de base a encore de beaux jours devant lui avant que la technologie ne s'invite sur nos terrains. D'ici là, le football doit rester un sport à visage humain. Et c'est justement pour cela qu'il passionne tant de gens. C'est parce qu'il offre un monde discutable, et donc vivable ! Oui, il y a des sports comme l'athlétisme où la rigueur du chronomètre ou du centimètre supprime toute discussion. Un match de football, par contre, est tellement complexe que l'on peut discuter à l'infini des mérites des uns, des erreurs des autres, du manque de chance, de l'arbitre qui s'est trompé, de la tactique de l'entraîneur...Les décisions de l'arbitre sont sans appel alors que les fautes sont difficiles à détecter ! Est-ce que le tacle est régulier? Est-ce que la main est volontaire? Est-elle collée au corps? Il y a toujours en football cette possibilité de refaire le match, cette propension à discuter et à surtout saisir l'impact émotionnel des décisions de l'arbitre et leur portée ! Et ce n'est pas propre au microcosme de notre sport-roi. C'est général et cela s'applique à l'ensemble de notre société. Chez nous, on discute avec l'agent de police, on discute avec le professeur, on discute le prix de la motte de beurre ! Cela fait partie des habitudes culturelles. Ce n'est pas un cliché mais une donne, une constante de notre société. Le football est un sport discutable. Un sport que l'on vit pleinement, où l'on a la possibilité de se dire: «si seulement...». Si seulement l'arbitre avait été juste, si seulement le buteur avait été en forme ! Cela vous campe un univers vivable par opposition à un sport incontestable où celui qui se retrouve en bas de classement du championnat (ou de l'échelle sociale) le serait pour des raisons indéniables. Bref, un football sans erreurs arbitrales, c'est le recul de l'aléatoire qui fait que ce sport est unique et si singulier.
C'est peut-être paradoxal. Mais en conservant à l'arbitrage ses faiblesses, on préserve l'humanité du jeu.


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