Des œuvres collectives d'équipes d'enseignants et d'artistes-designers bien inspirées, réalisées à partir de supports audiovisuels et graphiques ainsi que des technologies de l'art numérique. Le projet Synergie artiste-designer, né en 2015, consiste à faire collaborer des plasticiens avec des designers dans l'objectif de produire une œuvre commune témoignant du savoir-faire des différentes disciplines. Un designer graphiste peut s'associer à un graveur, par exemple, pour créer ensemble une affiche lithographiée, un sculpteur peut œuvrer avec un designer produit, un aquarelliste peut s'associer à un aménagiste, etc. Des expositions de ce projet ont eu lieu à Sfax et à Paris, ces deux dernières années. Cette année, la «Synergie» a évolué pour assembler également architectes, ingénieurs et autres profils... Des métiers et disciplines qui s'avèrent aussi riches pour l'échange interculturel et favorisent également le développement des pratiques d'enseignants d'art et de design. Au total, 50 œuvres collectives, réalisées par 10 équipes de designers comportant chacune 3 artistes, ont été fixées à la galerie Elbirou de Sousse à l'occasion de l'exposition collective ayant pour thème: «Lumières méditerranéennes tissées» dont le vernissage a eu lieu le samedi 1er juillet. Ces 10 équipes ont été constituées à partir d'un groupe baptisé «Synergie 2 - collectif art et design», composé d'une trentaine d'enseignants et d'artistes-designers, de l'Institut supérieur des arts et métiers de Sfax. Ce travail d'équipes d'artistes a mis en exergue des œuvres collectives innovantes en art et design usant de plusieurs techniques dont la photo, la gravure..., des supports audiovisuels et graphiques ainsi que technologiques et numériques. «Ces œuvres collectives réalisées par des équipes d'artistes designers relevant du groupe «Synergie 2 - collectif art et design» mettent en exergue différentes interprétations et expressions géo-culturelles et multi-disciplinaires en Tunisie et ce à travers l'histoire», nous a révélé Ikbal Charfi — maître de conférence à l'Isam de Sfax et responsable de ce groupe — tout en enchaînant que cette exposition qui se tient actuellement à Sousse vient après celle de Paris (2016) et celle organisée la première fois à Sfax (2015). L'équipe formée par les 3 artistes-enseignantes Khadija Boukadi, Imen Mnif et Sihem Kammoun a réalisé une performance filmée, inspirée du patrimoine tunisien. «Cette performance très originale et bien conçue, traduit une vision contemporaine du métier ancestral du tissage, et ce, par le biais d'une projection de séquences d'un film mettant en relief une chorégraphie voluptueuse d'une silhouette féminine mêlée au klim tissé de Gafsa. Le tout baignant dans des lumières méditerranéennes harmoniques», nous a révélé Khadija Boukadi, artiste et enseignante à l'Isam de Sfax. Pour sa part , l'équipe formée par Dalinda Louati, Nesrine Ellouz et Wiem Cheikh Rouhou a réalisé des œuvres collectives titrées «à la capture de l'empreinte Amazigh», et ce, à travers une maquette conçue pour valoriser les ksours de Tataouine et de Médenine et une projection d'un film expérimental mettant en valeur des empreintes de l'architecture berbère des ksours ainsi que des portraits de femmes tatouées. «En fait, ces œuvres collectives ont pour objectif de mettre en exergue la culture berbère Amazigh marginalisée», nous a confié Nesrine Ellouz, enseignante et doctorante en design-espace à l'Isam de Sfax. Une exposition remarquable originale très esthétique et fort attrayante. A voir absolument.