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Quelle reconfiguration pour le paysage politique ?
Perspectives
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 07 - 2017

Avec l'émergence d'une nouvelle figure politique, en la personne de Youssef Chahed, l'espoir de former un grand parti du centre est permis, avec pour principal socle Nida Tounès, dont il est membre. Un projet que semble mijoter Béji Caïd Essebsi, malgré les réticences de son fils Hafedh
La guerre contre la corruption et la malversation a plombé le paysage politique national et a jeté son ombre sur la scène médiatique. Elle a même fait basculer la donne politique et pousser les deux « grands partis », Nida Tounès et Ennahdha, à sceller une alliance contre nature en signant le jour même de la célébration de la création du Mouvement de la tendance islamique, fondé le 6 juin 1981, un accord portant création d'un haut comité de coordination. Les deux mouvements se sentent visés par cette guerre sans relâche engagée par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, vu la proximité de certains de leurs dirigeants avec des personnages sulfureux, aujourd'hui sous les verrous et dont les biens et avoirs ont été confisqués. Cette alliance décriée non seulement par d'autres acteurs de la scène politique, mais également par certains membres influents de ces deux mouvements. Abdellatif Mekki, dirigeant d'Ennahdha et député au sein de l'Assemblée des représentants du peuple, a reconnu qu'il y a « des différends au sein du mouvement en raison de l'alliance avec Nida Tounès ». Il a rejeté tout accord autour de listes communes avec Nida Tounès, lors des prochaines élections municipales, sans toutefois exclure que « des coalitions pourraient avoir lieu après le scrutin ».
Afek Tounes, qui fait partie du gouvernement d'union nationale a fustigé cette alliance estimant qu'elle est à l'encontre de l'esprit même du Document de Carthage qui est à l'origine de la formation du gouvernement d'union nationale. Cette alliance ne sert aucunement l'intérêt suprême de la nation qui demeure tributaire de la coordination et de la concertation entre les différentes composantes du gouvernement.
Un fragile équilibre rompu
Déjà depuis la formation du premier gouvernement Habib Essid, on sentait que cette bipolarisation incarnée par les deux partis allait progressivement s'effacer au profit d'une forme de cohabitation qui qui s'est installée par la seule volonté des deux « cheikhs ». Mais le fragile équilibre a été rompu et le grand rival Ennahdha a repris sa première place, au sein de l'Assemblée des représentants du peuple en gardant intact son groupe parlementaire composé de 69 membres, alors que Nida Tounès s'est effrité et ce qu'il en reste n'est plus qu'une fausse résonance de cette formation annoncée pour dominer la scène politique nationale.
De 86 membres, son groupe ne compte actuellement que 59 et le nombre pourrait se réduire davantage. D'ailleurs, la crise de Nida a impacté la scène politique nationale. Elle traduit une décomposition de tout le système qui s'est instauré après les élections d'octobre 2014. Les frères d'hier sont devenus les ennemis d'aujourd'hui et chacun est allé de son côté amenant dans son sillage partisans et courtisans, laissant la base des militants dans l'imbroglio total.
Les autres partis qui ne se sont pas rangés dans l'opposition et qui ont accepté de vivoter à l'ombre de Nida et d'Ennahdha vivent dans la crainte d'être éjectés et ceux qui ont refusé de s'aligner, après avoir à un moment fait acte d'allégeance, ont été phagocytés. C'est le cas de l'Union patriotique libre (UPL) de Slim Riahi qui a vu certains de ses cadres, notamment les anciens ministres du gouvernement Essid qui n'ont pas été reconduits par Youssef Chahed, rejoindre Nida Tounès, à la recherche d'un nouveau maroquin. Et l'on s'attend à ce que ce parti arrivé troisième au cours des législatives de novembre 2014 fonde comme neige, suite aux démêlés de son président avec la justice.
Il faut dire qu'au sein de chaque famille politique, les fractures ont finalement pris le dessus. Les fondamentaux qui ont présidé à la formation des partis ont, tout simplement, été jetés aux oubliettes. D'où cette recherche d'un nouveau repositionnement qui s'effectue avec la formation de nouvelles alliances. Le front du salut et du progrès qui a été créé en réponse à l'alliance entre Nida et Ennahdha n'a pas tenu longtemps. L'un de ses initiateurs, Mohsen Marzouk, secrétaire général de « Machrou Tounès », a officiellement gelé sa participation, et s'active à former un nouveau front avec l'ancien chef du gouvernement Mehdi Jomaa qui vient de lancer son propre parti « Al Badil Ettounsi » et le président d'Afek Tounes Yassine Brahim et Mohamed Jegham qui a quitté l'Initiative destourienne et probablement Mondher Zenaidi qui tarde à lancer son mouvement politique. Marzouk, qui semble revenir en bons termes avec Youssef Chahed, a annoncé clairement qu'il ne sera candidat à aucun scrutin en 2019, une manière de faire taire les spéculations et de rassurer ses nouveaux alliés. Il est évident que cette perspective aiguise les appétits et suscite les convoitises. Et que les candidats se bousculent déjà au portillon.
De son côté, Youssef Chahed qui, en laçant la guerre contre la corruption, a gagné « ses galons d'homme d'Etat », semble moins pressé pour dévoiler ses véritables intentions et se concentre plutôt sur les dossiers chauds du pays qui ont pour noms, la guerre contre le terrorisme et la corruption, et les dossiers sociaux et économiques. Et ne veut pas s'impliquer dans la crise de Nida Tounès, lui qui a été à la tête de la commission des 13 formée par le président Béji Caïd Essebsi pour résoudre, justement, cette crise. Mais il a vu ses efforts sapés lors du congrès dit consensuel de Sousse en janvier 2016.
Un grand « centre » à occuper
Les partis politiques sont déconnectés des revendications sociales, et sont en grande partie responsables de la crise qui touche tous les domaines de la vie des Tunisiens. C'est pourquoi, ils sont enclins à des coalitions d'intérêt en vue des prochaines échéances. Déjà, nous sommes en présence de deux camps complètement opposés. A gauche, le Front populaire avec ses composantes ne semble pas déroger à ses fondamentaux et continue à s'opposer avec la même vigueur aux islamistes et autres libéraux. A droite, le mouvement Ennahdha entend fédérer autour de lui les sensibilités à obédience islamiste, y compris parmi les destouriens qui ont trouvé avec les islamistes un grand-père commun en la personne de Abdelaziz Thaalbi. Reste le centre qui est aujourd'hui préempté par Nida Tounès, même fragmenté, mais également par d'autres partis, comme le Parti destourien libre présidé par Abir Moussi ou encore l'Initiative destourienne de Kamel Morjane.
Situation trop confuse pour pouvoir en déceler les écheveaux. Et c'est la figure du chef qui canalise les passions, éclaire par son dynamisme le cap pour rompre avec les structures partisanes actuelles. Comme ce fut le cas de Béji Caid Essebsi quand il avait créé Nida Tounès en juin 2012 autour d'un projet qui a réussi à fédérer autour de lui plusieurs courants et sensibilités. Avec l'émergence d'une nouvelle figure politique, en la personne de Youssef Chahed, l'espoir de former un grand centre est permis, avec pour principal socle Nida Tounès, dont il est membre. Un projet que semble mijoter Béji Caïd Essebsi, malgré les réticences de son fils Hafedh. Toujours est-il qu'il faudrait transcender les ego personnels. Ce projet pourrait fédérer des partis d'obédience destourienne et ceux qui se positionnent au centre. Même le « Machrou » pourrait s'impliquer. Chacun doit prendre ses responsabilités à commencer par Béji Caïd Essebsi qui ne désespère pas d'assurer la pérennité à son initiative de gouvernement d'union nationale. Ce n'est pas là une question de cœur, c'est une question de raison. Et c'est inévitable.


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