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Les années cruciales, années des grandes erreurs !
Bilan d'un septennat (1)
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 08 - 2017


Par Boubaker BENKRAIEM(*)
De bout en bout de cet article, en avant-plan ou en toile de fond, un bouleversement majeur aura jeté son ombre tutélaire sur le comportement de onze millions de concitoyens qui ont vécu un événement exceptionnel que la majorité des Tunisiens a applaudi et dont je tiens à retracer ses conséquences dans l'unique but de contribuer, pour une part si modeste fût-elle, à l'éclairage de certaines attitudes ainsi que de nombreux faits et gestes qui ont jalonné ces sept dernières années et qui ont marqué et parfois dépité une frange importante de notre peuple: la révolution du jasmin.
Aussi, la plupart des pays qui ont connu des changements brutaux dans leur système de gouvernance, sont passés par des périodes transitoires d'une durée assez raisonnable, deux à trois ans, en général. En Tunisie, les choses ont été différentes parce qu'on a voulu les compliquer davantage et bien que nous ayons, depuis presque trois ans, des institutions permanentes, nous avons l'impression de vivre encore en période de transition avec des institutions provisoires. Pourquoi ? Tout simplement, parce que nous sentons, entre autres, que le pouvoir fort dont a besoin le pays, dans cette période très délicate de son histoire, n'a pas été rétabli et avec lui le prestige et l'autorité de l'Etat. C'est pourquoi certains lois et décrets promulgués (état d'urgence «interdiction de rassemblements et de manifestations» — zone militaire «interdiction d'y pénétrer»), n'ont pas été, immédiatement, appliqués à la lettre pour répondre à certains dépassements et provocations inadmissibles. Génétiquement parlant, nous, appartenant au monde arabe par la langue, la culture et certains us et coutumes, nous sommes habitués et nous souhaitons être gouvernés par une personnalité forte, juste, rassurante qui, bénéficiant du soutien de la majorité du peuple, peut très rapidement rappeler tout le monde à l'ordre et à la discipline, faire reprendre, sérieusement, le travail, et booster le développement en vue de satisfaire certaines des nombreuses attentes de la jeunesse des régions défavorisées, attentes qui ont été, en grande partie, la cause de la révolution.
D'ailleurs, un rappel objectif des actions positives ainsi que celles, moins brillantes, qui ont eu lieu durant ces sept dernières années nous montrent les difficultés par lesquelles le pays est passé et qu'il traverse encore, et permettront aux politiques, je l'espère, d'en tirer tous les enseignements qui s'imposent.
1- Les premières erreurs commises :
De ce fait, et depuis le 14 janvier 2011, les différents gouvernements ont laissé le peuple et surtout les jeunes des régions défavorisées se défouler et faire à leur guise. Deux à trois cents manifestants surexcités ont, sans difficultés, et pour la première fois de l'histoire de la Tunisie indépendante, et quelques jours seulement après la révolution, pu dégager le gouverneur d'une région, le représentant de l'Etat et du gouvernement, et on a laissé faire. Les autres régions ont suivi. L'un de ces gouverneurs dégagé a, même été, ironie du sort, violenté. On a dégagé des présidents-directeurs généraux d'entreprises nationales, et il n'y a eu aucune réaction de la part des gouvernants. On a barré, des dizaines de fois, des routes et on a laissé faire. On a même osé arrêter la production du fleuron de notre économie, l'entreprise nationale qui a pignon sur rue, connue du monde entier et respectée par ses clients séculaires pour la qualité de son service, pour le sérieux de ses engagements, et pour la satisfaction qu'elle fournit à ses fidèles clients. Oui, en effet, on a osé toucher à l'une de nos sociétés nationales qui est la fierté de tous les Tunisiens, la Compagnie des phosphates de Gafsa. Cette compagnie qui emploie des milliers de Tunisiens et qui participait, à raison de 20% au budget de l'Etat, ce qui représente cinq milliards de dinars par an, ce qui n'est pas négligeable, et malgré la monstruosité de ce «crime économique», on a laissé faire. Cette interruption dura de nombreux mois pour ne pas dire des années et les pertes étaient conséquentes à double titre : en effet, en plus de tout cet argent perdu (la valeur de près d'un budget de l'Etat), ce sont surtout nos clients qui, ne sachant plus à quel saint se vouer pour être fournis d'une manière régulière, sont partis se ravitailler ailleurs. S'agissant d'une richesse nationale sacrée et qui aurait dû être protégée, dès le premier jour, par la force publique, les différents gouvernements qui se sont succédé, lors de cette période noire et triste de notre histoire, n'avaient pas le courage, la détermination et encore moins l'audace et assez d'autorité pour prendre les décisions qui s'imposent : ils n'ont pas osé prendre les décisions adéquates pour protéger cette richesse nationale et faire face aussi à tous les dépassements, les erreurs, les monstruosités, et les anomalies commises durant toutes ces années et qui ont mené le pays à la situation dans laquelle il se trouve, encore, aujourd'hui. Des jeunes ont, même, nargué et défié les pouvoirs publics en bâtissant un muret sur la voie de chemins de fer pour empêcher les trains de transport de phosphate de circuler, non pas pour une réclamation d'ordre social mais pour obliger la CPG à utiliser le transport des phosphates par camions, ces moyens appartenant à des privés et permettant des gains importants. Le pire est que ces jeunes se sont laissé filmer par des télévisions, démontrant leurs muscles et leur défiance. Y a-t-il eu un juge courageux qui aurait ramassé tout le groupe pour lui infliger la sanction qu'il mérite ? Tous les gouvernements qui se sont succédé assument une part de responsabilité dans l'état de délabrement auquel est arrivée la Tunisie, ce pays aux trois mille ans d'histoire, ce pays habitué à la bonne gouvernance, à la correcte gestion, à la fidèle administration et qui paraît retomber à l'âge des ténèbres, donnant l'impression de devenir, en quelque sorte, ingouvernable. Des erreurs grossières ont été commises par tous les gouvernements et on peut citer quelques-unes.
2- Les erreurs accablantes :
— D'abord, le dernier gouvernement de l'ancien président Ben Ali a pris, au lendemain de la révolution, une décision hâtive et très grave et qui nous a coûté cher : il s'agit de l'amnistie générale aveugle qu'il a prise libérant même les criminels, des terroristes qui ont du sang sur les mains puisqu'ils ont tué des militaires lors de l'affaire de Soliman en 2007 ainsi que d'autres, condamnés à des décennies de prison, puisqu'impliqués dans l'assassinat du commandant Chah Messaoud d'Afghanistan, ceux-là mêmes que nous allons retrouver, quelques mois plus tard, au Chaambi et dans les divers foyers du terrorisme en Libye, en Syrie et en Irak.
— Ensuite, le premier gouvernement provisoire, au lieu d'attendre que des institutions permanentes soient élues et désignées, a tout de suite donné son accord pour la création de syndicats au sein des forces de sécurité intérieure avec les résultats que nous connaissons. Faut-il rappeler que la plupart des pays du monde qui vivent en démocratie depuis des siècles, en Europe et en Amérique, ne l'ont pas fait ; les rares qui l'ont permis, ont précisé, très clairement, le rôle de ces syndicats. Ceux-ci sont tenus de le respecter à la lettre.
— Aussi, le deuxième gouvernement post-révolution n'a pas réagi lorsque des dizaines d'imams ont endoctriné, dans les mosquées, des jeunes Tunisiens pour les envoyer aux divers foyers du terrorisme, en Libye, en Irak, au Sahel et surtout en Syrie et ce qui restera la honte du siècle, c'est que de «bons musulmans tunisiens, experts en théologie», ont pensé au repos du guerrier, plutôt, du moujahed, en inventant, le jihad ennikah et de très nombreuses filles étaient parties, en Syrie, et certaines étaient revenues le ventre plein. A notre connaissance, il n'y a eu de procès ni contre les uns, ni contre les autres.
D'ailleurs, de nombreux événements ont failli chavirer le navire «Tunisie» dont :
- Les trois assassinats politiques.
- L'émergence du terrorisme encouragé par le laxisme des différents gouvernements.
- Les acquis de la femme qui ont été directement menacés.
- Le régime républicain déclaré... impropre en terre d'islam.
Ces événements, aussi malheureux et dommageables soient-ils, ont divisé le peuple tunisien qui, depuis l'indépendance et exception faite de la parenthèse yousséfiste, a toujours été uni, s'est trouvé non pas divisé, mais surtout tiraillé entre plusieurs forces composées de «politiciens» venus d'ailleurs prêcher des discours bizarroïdes et visant, surtout, à instaurer un autre modèle de société semblable à celui prônée par la confrérie islamiste. Et voilà tant de prédicateurs venus au pays de la prestigieuse Ezzitouna nous réapprendre les préceptes et les règles de l'islam. Ils ont même été accueillis par les plus hautes autorités de l'Etat et par les associations financées par l'argent de certains pays du Golfe et prêchaient tout ce qui a été, toujours, fortement, exclu par nos plus grands Oulémas religieux.
– Enfin, les gouvernements qui ont dirigé le pays suite aux élections de 2011 ont laissé faire nos concitoyens pour deux raisons :
La première, n'ayant, ni de loin ni de près, d'expérience du pouvoir, de la fonction publique ou de la gestion des affaires de l'Etat, ils ont laissé faire les responsables qu'ils ont désignés aux hautes fonctions et qui, pour la plupart, n'avaient pas la qualification requise. Les résultats ont été, naturellement, catastrophiques.
La deuxième ayant récolté les résultats d'une révolution qu'ils n'ont ni faite ni à laquelle ils ont participé, c'est-à-dire le pouvoir qu'ils ont reçu sur un plateau d'argent, ils ont, en compensation, laissé faire, à leur guise, les jeunes et les autres, et cela a duré des années avec les dégâts que nous subissons encore.
Aussi, comme le pouvoir, consécration suprême des leaders de la politique, ne doit être confié et ne peut être exercé par des novices, nous en avons payé, et nous continuons à en supporter le prix fort. En effet, les grandes difficultés financières que le pays subit depuis 2012 sont dues au fait que le gouvernement de l'époque qui a dépensé sans compter, même les réserves stratégiques n'ont pas été épargnées (recrutement de dizaines de milliers de personnels pour la fonction publique qui n'en avait pas besoin — dédommagement, etc.), n'a pas respecté les règles des finances publiques : le dernier budget de l'ancien président Ben Ali était de 19 mille milliards et en 2012, celui-ci a été porté à 29 mille milliards, c'est à dire une augmentation de 50%, en un an, du jamais vu dans les dépenses publiques d'un pays sérieux, sensé et organisé, ces dix mille milliards que nous devons emprunter chaque année pour équilibrer nos budgets et qui ne sont même pas destinés aux investissements dans les régions défavorisées.
A propos du dédommagement que les bénéficiaires ne reconnaissent que très timidement, je voudrais rappeler la réponse du grandissime Nelson Mandela à un journaliste qui lui aurait demandé, une fois libéré de son bagne et arrivé au pouvoir, où il a passé près de trente ans, s'il allait demander à l'Etat sud-africain un quelconque dédommagement pour tout ce qu'il a enduré ? Et le grand Mandela de répondre, tout simplement : «Non, je ne le ferai pas pour trois raisons : la première, c'est que personne ne m'a obligé à faire de la politique et deuxièmement, si je le fais je deviendrai un mercenaire qui se fait payer pour services exécutés; troisièmement, n'ai-je pas été largement dédommagé lorsque le peuple m'a porté à la magistrature suprême, celle de chef de l'Etat». Avouons quand même que nous sommes très loin de ce leader exceptionnel.
De même, comme notre pays est un pays de tradition administrative ancienne, un dépassement pareil dans le budget n'est nullement acceptable et ce qui est curieux et étonnant est que les partis politiques, sans exception, les organisations nationales et les associations de la société civile ne s'en sont guère inquiétés, n'ont fait ni observations, ni remarques et même l'ANC ne s'est posé aucune question à ce propos. Tout le monde a oublié ou a voulu oublier que les règles de gestion saines impliquent l'équilibre des dépenses avec les recettes !
— Le peu d'intérêt accordé aux renseignements relatifs à la présence au Chaâmbi de personnes aux activités bizarres, étranges et surprenantes et qui ont été considérés comme peu sérieux, donc ne nécessitant aucune suite favorable et immédiate, nous a donné les résultats que nous ne pouvons jamais oublier. Ajoutons à cela le renvoi des gardes forestiers qui y travaillaient, depuis belle lurette, qui connaissaient bien les lieux et les gens qui fréquentent, régulièrement, cette montagne, la plus haute du pays, et qui auraient été remplacés par d'autres, bénéficiaires de l'amnistie générale, et le tour est joué et nous connaissons, tous, la suite de ces renseignements supposés... «peu fiables !!!»
— Le pouvoir ne devant être exercé par des «bleus», comment un ministre de l'Intérieur de la Troïka, de surcroît responsable du maintien de l'ordre, a laissé faire des milliers de manifestants qui, à la fin de la prière, se sont rendus, non encadrés, à pied et sur une dizaine de km, du centre-ville jusqu'à l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique, pour manifester et protester... pacifiquement. Arrivés sur place, des excités parmi les manifestants ont harangué la foule l'incitant à causer le maximum de dégâts, dégâts qui ne font honneur ni à notre pays, encore moins à notre révolution. Ce qui est inquiétant, il semble que les appels, au secours, de l'ambassadeur n'auraient pas été entendus par les forces de l'ordre dont l'intervention n'était pas à la hauteur des événements qui se déroulaient et ce, soit par manque de moyens soit par laxisme. En fait, les renforts de la Garde républicaine qui se trouvaient non loin de là et qui sont intervenus, assez rapidement, ont pu maîtriser la situation et protéger l'ambassade. Ainsi, et Dieu merci, nous avons évité le pire aux conséquences dramatiques incalculables pour notre pays. Les conventions internationales que notre pays a signées et a toujours respectées nous obligent à protéger toutes les missions diplomatiques accréditées en Tunisie. D'ailleurs, les relations que nous avons eues avec la première puissance mondiale depuis, au moins deux siècles, ont toujours été empreintes de respect, de considération et d'amitié. Comme les Américains n'oublient jamais rien, cette considération a été la conséquence de la prise de position courageuse et avant-gardiste de Bourguiba lorsqu'il était emprisonné par la France durant la Seconde Guerre mondiale, en 1942-43. Cette considération est due à la fameuse lettre que Bourguiba a adressée au Dr Habib Thameur, de sa prison, au Fort Saint-Nicolas, à Marseille, et alors que les Allemands remportaient victoire après victoire, donnant l'ordre à ses camarades du bureau politique du Néo-destour de soutenir les armées alliées (la Grande-Bretagne, les USA, la Russie et la France) contre les forces de l'Axe (le 3e Reich et l'Italie) pour se trouver, du côté des vainqueurs, à la fin de la guerre. Craignant que ses camarades du bureau politique ne soient pas convaincus de cette prise de position, il leur ordonna d'exécuter cet ordre, leur enjoignant qu'il en assumerait la responsabilité devant le peuple et devant l'Histoire. Et... bien sûr, les événements lui ont donné bien raison et sa vision a été celle d'un Grand politicien éclairé!
— Le premier ministre de l'Intérieur post-révolution, a d'un trait de plume, supprimé la «direction de la Sûreté de l'Etat, plus connu sous le nom de «Amn Eddaoulah» et mis à la retraite ses cadres, une quarantaine dont la formation nous coûta une fortune et nécessita de nombreuses années. Le ministre, sous l'influence d'âmes charitables et ne connaissant pas les conditions relatives à la suppression d'un organisme étatique nécessitant des autorisations préalables, a agi sans connaissance de cause. Le motif invoqué était que cette direction était devenue une police politique. Soit. Même si cela était vrai, le ministre doit savoir que c'est lui qui donne les ordres à ses directions et qui leur fixe leur mission. Si la Sûreté de l'Etat était devenue une police politique, c'est son prédécesseur qui en était responsable. Et en conséquence, c'était à lui de les rappeler à l'ordre et de les remettre à leur mission originelle sans supprimer cette direction ô combien importante pour le régime, quel qu'il soit. Cet organisme «Amn Eddaoulah» est les yeux et les oreilles de l'Etat à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Tous les pays du monde en sont pourvus sous différentes appellations. Le troisième chef de gouvernement post révolution a promis que cette institution allait renaître de ses cendres. Espérons que cela a été fait.
A suivre.
*(Ancien gouverneur)


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