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L'année des incohérences
Bilan d'un septennat (2) - La révolution : droits et devoirs
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 08 - 2017


Par Boubaker BENKRAIEM*
1- 2011-2012 : l'année de toutes les incohérences
Cette année a été celle de toutes les confusions et de toutes les incohérences. En effet, on a essayé d'abord de minimiser le rôle du grand Bourguiba qui mérite que l'Histoire le place au panthéon de l'humanité pour le rôle qu'il a joué pour décoloniser, aux moindres frais, son pays et surtout pour les nombreuses mesures sociales révolutionnaires qu'il a prises dont les droits qu'il a eu le courage d'accorder aux femmes, en promulguant le Code du statut personnel, unique au monde musulman, et que, jusqu'à ce jour, aucun autre leader des pays musulmans n'a osé faire de pareil. D'ailleurs, ce sont, en fait, ceux qui critiquent, aujourd'hui, l'œuvre de Bourguiba qui ont bénéficié de l'une de ses plus importantes décisions relatives à l'Ecole qu'il rendit obligatoire, pour les garçons comme pour les filles, et gratuite pour tous. Que ces messieurs et surtout nos jeunes se rappellent de cela toute leur vie ! Qu'ils n'oublient, surtout pas, aussi, que Bourguiba, quand il est arrivé au pouvoir, en 1956, la Tunisie comptait moins de... dix lycées. Quand, en 1987, il le quitta, il en laissa pas moins d'un millier. Ensuite, on a voulu passer, sous silence le 20 mars, Fête de l'indépendance et puis, le 9 avril, fête des martyrs ainsi que celle du 25 juillet, symbole de la République. On a même essayé de remplacer le drapeau national par une bande de tissu noir et nous avons vu, de nos yeux, des jeunes défilant sur l'avenue Bourguiba, avec ces morceaux de tissu noir sans que personne, ni forces de l'ordre, ni citoyens ne les en ont empêchés. Aussi, avons-nous oublié ce qui s'est passé à la Faculté de La Manouba, lorsque cet étudiant, vêtu d'une dachdacha noire, a osé remplacer les couleurs tunisiennes flottant sur un édifice officiel par ce morceau de tissu noir ? Et rappelons -nous, pour lui rendre l'hommage qu'elle mérite, de cette jeune étudiante, l'une des Haraiers Touness, qui a eu le courage d'intervenir, à temps, pour remettre le drapeau national en place !! D'ailleurs, combien de temps a-t-il fallu pour arrêter cet étudiant pour le traduire en justice, le juger et lui infliger une sanction des plus ‘‘soft»» ?
2- L'heureuse intervention de quelques organisations nationales:
Face à cette situation qui menaçait de détruire jusqu'au tissu social du pays (modèle de société !— régime républicain impropre à un pays islamique !— la femme est le complément de l'homme ! — anniversaire des martyrs du 9 avril, fête de l'indépendance du 20 mars— Fête de la République du 25 juillet ne devant pas être commémorées et pourquoi les commémorer ?), il fallait que quelqu'un intervienne. Et l'initiative est parvenue de l'Ugtt du Grand Hached. En effet, les quatre grandes organisations nationales (Ugtt, Utica, Organisation des droits de l'Homme, Association des avocats) qu'on dénomma, à l'occasion, ‘‘le Quartette'' ont réussi à instaurer le dialogue national entre les grands partis politiques et les différentes sensibilités. Ce dialogue national a pu, après de longues tractations, se mettre d'accord pour que la Troïka (les partis d'Ennahdha, d'Ettakattol et du congrès pour la République) qui assumait le pouvoir, suite aux élections de l'Assemblée nationale Constituante et ayant démontré ses limites, cède le pouvoir. D'ailleurs, son bilan était, superbement, négatif et n'a amélioré en rien les conditions de vie des citoyens. De ce fait, il a été décidé qu'elle passe la main à un gouvernement de technocrates indépendants qui organisera les élections législatives. Cette initiative proposée par des organisations séculaires, sociales, économiques, de droits de l'Homme et de juristes, respectables et respectées, a pu ramener toutes les parties concernées à la raison. Elle a fait prévaloir l'intérêt de la patrie avant celui des partis et a permis au pays de retrouver une certaine stabilité et assez de sérénité pour aller de l'avant et trouver les solutions adéquates. C'est grâce à ce travail remarquable que le Quartette a obtenu le prestigieux prix Nobel de la paix. Malheureusement, cette gratification n'a pas été exploitée à sa juste valeur et le tourisme tunisien n'en a guère profité.
3- La Constitution de 2014 et ses spécificités
A la promulgation de la Constitution de la IIe République le 27 janvier 2014, on avait avancé qu'elle était l'une des meilleures du monde et on avait bien applaudi. Cependant, avec la pratique, nous avons constaté que le système tricéphale qu'elle a institué et qui diluait le pouvoir entre trois autorités ne convient pas à un pays émergeant qui n'a pas atteint un degré avancé dans le développement politique, économique et social et qui, pour y arriver, a besoin de brûler les étapes pour gagner du temps. Cependant, le pouvoir tricéphale, nécessitant un consensus lent, laborieux et interminable, ne le permet guère. Au contraire, un système présidentiel dont le nerf de la guerre —les finances—est soumis au contrôle de l'ARP, permettrait au pays d'aller vite, de progresser rapidement et de recoller, sans délai, aux pays en développement.
D'autre part, la Constitution n'a pas précisé et ne s'est pas inquiété de l'autorité qui s'occuperait de l'application des lois dans les régions ainsi que de la sécurité des personnes et des biens et surtout de l'affirmation de l'unité du pays. Cependant, elle assure l'existence d'une assemblée régionale élue, présidée par un président élu et qui détiendrait la plupart des fonctions, précédemment, détenues par l'Etat. Le gouverneur, représentant l'Etat et le gouvernement, n'a pas été cité, une seule fois. Est-ce un oubli ? Est-ce une volonté politique pour affirmer une certaine indépendance des régions par rapport au pouvoir central ?Dans ce cas, qui doit garantir, à l'échelle de la région, l'unité du pays et de la nation tunisienne ? Et pourtant, le gouverneur, et personne d'autre que lui, est responsable du maintien de l'ordre public, est chargé d'assurer la sécurité des personnes et des biens et de représenter, dans sa région, l'Etat et le gouvernement.
Le gouverneur, garant de l'appartenance de la région à l'entité nationale devrait être totalement neutre et n'appartenir à aucun parti politique. L'idéal, en vue de garantir une totale neutralité de ce corps, serait de recruter, une fois tous les quatre ou cinq ans, des jeunes bacheliers qui subiront, d'abord, un test psychotechnique relatif à certains critères de personnalité, de caractère ainsi que de présentation en vue de les orienter vers l'Académie militaire en vue d'accomplir leur service national pour devenir officier de réserve. Cette formation sera, immédiatement, suivie d'une inscription à l'Ecole nationale d'administration pour suivre les études du cycle supérieur. Ce recrutement, effectué parmi les bacheliers de l'année en cours, qui est préférable à celui provenant de jeunes maîtrisards, a pour but de prendre en charge des jeunes bien avant leur possible endoctrinement par les divers partis politiques existants dans les différentes facultés. Ces promotions formées à l'ENA et à l'Académie militaire fourniront les secrétaires généraux des gouvernorats, les délégués, les secrétaires généraux des conseils régionaux et des municipalités. Ils formeront le corps des cadres supérieurs de l'administration régionale. Les gouverneurs seront choisis, essentiellement, parmi les premiers délégués et les secrétaires généraux des gouvernorats, jugés brillants.
4- La déception causée par les partis politiques et les syndicats
La grande déception ressentie par nos concitoyens est l'immobilisme des partis politiques. A l'exception d'un seul, le plus ancien, le plus organisé et celui qui en a vu, par le passé, des vertes et des pas mûres, les autres partis sont pratiquement absents de la scène et ni mobilisation, ni formation, ni université d'été, ni programmes spéciaux pour les jeunes, ne sont organisés à l'intention de nos concitoyens, que ce soit pour l'élite ainsi que pour les masses populaires. C'est très regrettable que ces partis ne veulent pas s'investir pour l'avenir et sont tous, et sans exception, impatients d'arriver au pouvoir. C'est, en fait, tout ce qui les intéresse. Malgré le nombre exorbitant de partis politiques, les adhésions ne sont pas importantes et leur existence, pour la plupart, n'est due qu'à l'apparition de l'un de leurs cadres, de temps à autre, à la radio ou à la télé. D'ailleurs, alors qu'on s'attendait à une campagne très sérieuse relative à l'incitation des jeunes pour s'inscrire en vue de participer aux élections municipales, il n'y a pas, jusqu'à présent, grand monde, et c'est dommage qu'on ne soit pas assez investi, à cet effet. Cette situation risque de creuser encore plus le fossé entre la rue, les gouvernants et les politiques. Aussi, nombreux partis n'ont pas remboursé les avances reçues lors des élections de 2011 et cela inquiète et déçoit nos concitoyens, alors que l'Etat qui a avancé l'argent, semble peu pressé à récupérer le bien de la communauté. Nos députés, les représentants du peuple, supposés être modèles et exemples en tout, ont, pour la majorité d'entre eux, refusé de voter la suppression d'une partie de l'indemnité pour toute absence non autorisée et n'ont pas remis leurs déclarations de biens. Ils nous laissent pantois, nous déçoivent et nous donnent la preuve d'un égoïsme inquiétant. D'ailleurs, ce qui s'est passé le samedi 8 juillet, cet ‘‘exploit'', quelles que soient les justifications présentées par la présidence de l'ARP, restera gravé, à jamais, dans les annales de l'action parlementaire nationale puisque sur les 217 députés que compte l'ARP, seuls huit ont répondu à la convocation et assisté à la séance plénière consacrée à l'audition de trois ministres. Cette situation unique, honteuse et qui a certainement fait le tour de la planète, devrait nous inquiéter. Si nos respectables députés qui se disent être la source du pouvoir, agissent de la sorte et donnent, ainsi ‘‘le plus bel exemple'', nous ne devons pas nous étonner de voir, un peu partout, à la fonction publique et dans les entreprises cet accueil très moyen fait à nos concitoyens, ces dépassements, cette agressivité, cet absentéisme, ce manque de rendement qui nous posent tant de problèmes malgré des effectifs pléthoriques.
Des centaines d'entreprises nationales et étrangères ont, devant des revendications inacceptables de leurs personnels et de certains comportements inconcevables ainsi que des actes d'indiscipline flagrants, mis la clé sous le paillasson et ont délocalisé chez des voisins non éloignés. Nos syndicats n'ont pas réagi pour convaincre les personnels de revenir à la raison et les investisseurs d'être plus patients, compréhensifs et laisser passer l'orage. En agissant ainsi, nos syndicats n'ont pas fait preuve de responsabilité parce qu'ils ont été non-clairvoyants et ont fait perdre au pays des milliers d'emplois. En espérant que la leçon sera retenue pour l'avenir.
5- Nécessité absolue d'appliquer la loi
La non-exécution des lois et règlements : notre pays vit, depuis l'apparition du terrorisme en Tunisie, sous le régime de l'Etat d'urgence ; cette situation octroie des pouvoirs exceptionnels à l'Exécutif. Elle permet aussi l'interdiction de grèves et de réunions de nature à provoquer le désordre. Nos concitoyens ont tendance à oublier cela et il faudrait un peu plus de pédagogie pour que cela soit bien compris et on doit le rappeler, à chaque fois. De même, le secteur saharien est, depuis très longtemps, une zone militaire où la circulation nécessite l'autorisation du Gouverneur ou du commandant militaire du secteur. Les sit-ineurs d'El Kamour n'ont fait cas ni de l'état d'urgence, ni de la zone militaire pour arriver sur place et organiser leur sit-in. Nous aurions dû les obliger à les respecter si on avait assez de détermination et si on avait pris quelques mesures élémentaires dont les suivantes :
a- utiliser, à chaque fois que de besoin et, surtout, sur place, des bigophones pour rappeler aux sit-inneurs ce qu'est l'Etat d'urgence et ce qu'est une Zone Militaire et les conséquences qui découlent du non-respect de la Loi,
b- installer des obstacles en fils de fer barbelé autour de l'installation à protéger : la 1°ligne à 50 mètres, la 2°ligne à 40 mètres et la 3° à 30 mètres. Si les manifestants utilisent des véhicules, il faut que la garde tire sur les pneus et s'ils investissent, à pieds, la ligne des 30 mètres, il faut tirer sur les pieds, après les sommations d'usage.
c-l'exemple d'El Kamour : M. le président de la République a chargé, depuis trois mois, l'armée de la protection des installations, des pipelines des hydrocarbures ainsi que le champ minier des phosphates. Les ordres du président étaient clairs. Vivant en état d'urgence, cet état interdisant les réunions et les manifestations, comment a-t-on laissé ces jeunes se rendre jusqu'à El Kamour, point situé en zone militaire interdite ?
Le fait que l'armée ne soit pas intervenue pour interdire l'accès à la zone militaire proscrite a laissé croire aux sit-inneurs et aux manifestants que les ordres donnés ne sont pas exécutoires et que cela a été, simplement, dit pour la galerie. Ceci est très grave parce qu'on risque de ne pas, à l'avenir, prendre les décisions du Pouvoir au sérieux. Il y a lieu d'attirer l'attention des autorités sur le fait que l'armée peut faire usage de ses armes sans causer de dégâts et qu'il y a de réelles possibilités de faire peur, car l'usage des armes va crescendo : d'abord, on tire en l'air, ensuite on tire par terre assez loin des manifestants. Aussi, s'il y a usage de véhicules par les protestataires, on tire sur les pneus, et enfin et en dernier lieu,seulement, si on est obligé de tirer, on le fait sur les pieds.
6-Le service national :
Notre pays combat, depuis de nombreuses années, le terrorisme. Saluons nos forces de sécurité intérieure et l'armée nationale pour les sacrifices qu'elles consentent et l'excellent travail qu'elles sont en train d'effectuer et pour les brillants résultats qu'elles obtiennent. Cependant, le service national est un devoir pour tous les Tunisiens âgés de vingt ans. La Constitution de 1959 ainsi que celle de 2014 le précisent bien et affirment qu'il s'agit d'une obligation justiciable du Tribunal militaire pour les récalcitrants. Aussi, comment devant une telle situation et face aux dangers auxquels fait face le pays depuis de nombreuses années, nous n'utilisons pas cette force extraordinaire représentée par les jeunes Tunisiens en âge d'accomplir ce devoir absolu ? A ce propos, qui doit défendre le pays en cas de danger ? Comment le jeune Tunisien peut-il le faire s'il ne s'est pas présenté de lui-même pour accomplir son service militaire pour être préparé aux techniques de la guerre, au maniement des armes, aux manœuvres, en vue d'être prêt le jour ‘‘J'' ? Cette question concerne tous les Tunisiens et n'en sont exemptés que ceux prévus par la Loi (les inaptes physiques, les soutiens de famille reconnus comme tels). Ce qui est inquiétant, c'est que les partis politiques, les organisations nationales, les associations de la société civile qui, tous, se déclarent prêts à défendre et à se sacrifier pour le pays, ne s'en inquiètent guère, ne se posent même pas cette question et n'en parlent presque jamais. D'ailleurs, même les pouvoirs publics ne font pas l'effort nécessaire et n'appliquent pas ce qui est prévu par la Loi, à ce propos, et cela est angoissant car l'armée est en opérations depuis presque six ans. Quand une opération dépasse les quelques semaines, il y a nécessité absolue de relève pour que le tempo soit maintenu, pour que la pression sur l'ennemi soit constante et pour que nos hommes soient toujours frais et dispos. Les moyens humains sont aussi importants, sinon plus, que les moyens matériels. Pourquoi l'Etat ne prend pas des mesures sérieuses pour obliger les jeunes à accomplir le service national ?Le service national n'est-il pas un devoir constitutionnel ? Jusqu'à quand cela va durer ainsi ? Devrait-on recruter des étrangers pour permettre à nos Unités de respirer et de se refaire une santé?
(A suivre)
*(Ancien gouverneur)


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