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Nomadisme tunisien
Point de Mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 08 - 2017


Par Abdelhamid Gmati
Trois tentatives d'émigration clandestine ont été déjouées mercredi et jeudi derniers et 38 personnes ont été interpellées à Ras Jebel (Bizerte) et Djerba (Médenine). Ce genre d'opérations se fait régulièrement depuis quelque temps déjà. Au point que cela se passe dans une indifférence générale. Mais le gouvernement s'en inquiète, particulièrement de ce qu'on appelle « la fuite des cerveaux ». Ce phénomène migratoire n'est pas nouveau et a pratiquement toujours existé. Ne dit-on pas que «l'homme est foncièrement nomade » ? Mais ces dernières décennies, il a augmenté et surtout a changé « qualitativement ». Durant la dernière moitié du siècle dernier, il s'agissait d'une main-d'œuvre, peu ou pas qualifiée, qui a contribué au développement des économies de certains pays européens. Puis cette émigration a concerné des diplômés, des compétences. Sous la dictature, les «cerveaux» tunisiens ont fui la répression, le clientélisme, le népotisme et le climat délétère où les valeurs et la compétence étaient suspectes. Et après la révolution, la situation s'est aggravée avec la détérioration de la situation sécuritaire (terrorisme) et économique. Au point que, selon le ministre des Affaires sociales, la Tunisie est classée au 2e rang arabe en matière de fuite des cerveaux. L'indicateur migratoire de la Banque mondiale classe la Tunisie au premier rang des pays «expulseurs de compétences». Et les chiffres annoncés sont inquiétants.
Selon la dernière session du forum des compétences tunisiennes résidant à l'étranger, conjointement organisée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et l'Agence tunisienne de la coopération technique (Atct), il y aurait 8.000 Tunisiens cadres (ingénieurs, médecins, avocats) qui exercent à l'étranger (31% résident en France, 13% au Canada, 11% aux USA, et 10% en Allemagne). Et 4.200 savants et chercheurs travaillent dans différents domaines de compétences. Et le flux ne tarit pas. Une étude de l'Institut tunisien des études stratégiques révèle que 78% des interrogés ont affirmé leur intention de quitter le pays vers des destinations plus attractives sur le plan professionnel, scientifique et éducatif. Les motifs invoqués sont d'ordre financier, matériel, social, éducatif, professionnel et politique. Les pays préférés sont ceux de l'Europe de l'Ouest, le Canada, l'Amérique du Nord, et les pays du Golfe. Dans un concours organisé en décembre 2016, en France, pour les médecins (toutes spécialités confondues) ayant le droit d'exercer en France et qui sont titulaires d'un diplôme hors Union européenne, ce sont les Tunisiens qui constituent la grande majorité des admis. Un jeune médecin explique : « Bien que la plupart des gens aient des idées reçues selon lesquelles les médecins ne chôment jamais, eh bien c'est loin d'être le cas. En Tunisie, le chômage des médecins a atteint un tel point que les étudiants, une fois le doctorat en poche, n'ont pour seule ambition que d'aller en Europe dans l'espoir de lendemains meilleurs. Car beaucoup de mes collègues restés au pays souffrent le martyre et sont confrontés aux dures réalités du chômage. Certains médecins deviennent des délégués médicaux, d'autres sont des chômeurs de luxe».
Quand on sait ce que coûtent à la communauté tunisienne l'éducation et la formation de ces diplômés, de ces compétences, sans en bénéficier, il y a lieu de s'inquiéter. C'est pourquoi le chef du gouvernement, Youssef Chahed, vient d'annoncer que le gouvernement d'union nationale est en train d'élaborer une stratégie globale pour attirer les compétences tunisiennes à l'étranger et les associer à l'œuvre de développement et de modernisation du pays. «La Tunisie regorge aujourd'hui de jeunes compétences capables de lui décrocher une meilleure place dans le système mondial d'économie immatérielle si elles disposent des ressources nécessaires». Et il a insisté sur la responsabilité des établissements éducatifs et universitaires, des centres de recherche et de formation, de l'administration et des entreprises économiques dans l'instauration d'un environnement propice au développement des compétences individuelles et collectives « de manière à les encourager à créer et à innover dans tous les domaines scientifiques et techniques». Un travail de responsabilité collective.
Il y aura certainement des améliorations, la volonté politique étant de faire de notre pays un site d'attraction des compétences et non pas un facteur de fuite de celles-ci vers les pays étrangers. Mais qui n'a pas rêvé, un jour, d'aller voir si «l'herbe n'est pas plus verte ailleurs» ?


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