Par Abdelhamid GMATI Le ministère des Finances a apporté, il y a quelques jours, des précisions concernant la loi de finances 2018 : en réponse à une information qui prétendait que l'Etat comptait abandonner le régime fiscal forfaitaire, un responsable du ministère a souligné qu'il ne s'agissait pas d'application du régime réel mais de mettre en place un système fiscal spécial pour les petites entreprises ; et il a, aussi, démenti toute augmentation de la taxe de consommation appliquée aux motos en précisant que les motos de moins de 50cc seront toujours exemptées de taxes. Selon lui, le projet de loi de finances 2018 prévoit une augmentation de la taxe de consommation sur les voitures de luxe et sur les yachts. Il est à craindre qu'alors que les discussions sur ce projet de loi de finances 2018 se poursuivent, les rumeurs et les fausses informations ne se multiplient. De fait, cette pratique existe depuis longtemps et elle s'est étendue depuis 2011 avec la liberté de parole retrouvée. Les politiques et certains activistes s'en donnent à cœur joie. Leur but est de s'attirer la confiance et la sympathie d'une certaine opinion publique recherchant le contre-discours. Il s'agit aussi de discréditer les responsables au pouvoir et leurs adversaires politiques. On aura beau démentir ces fausses informations, il y aura toujours de la méfiance. Il faut dire que ces fake news (fausses informations) se multiplient dans tous les pays, surtout sur internet et les réseaux sociaux. On rappellera le développement de ces fake news, sur les réseaux sociaux, durant la dernière campagne électorale américaine. Ce qui était recherché, c'était la duperie, jeter le discrédit sur l'adversaire. Actuellement, en France, c'est la nouvelle loi travail qui fait l'objet de désinformation. Les réseaux sociaux, considérés comme un excellent support à la « démocratie participative », ont petit à petit pris le pas sur les médias traditionnels. Chacun avait le loisir et la liberté de s'exprimer sur tous les sujets. Les extrémistes ont trouvé en Internet un outil puissant de propagande. Le groupe Etat islamique y a constamment recours, pour embrigader et transmettre des ordres. Les grands réseaux sociaux n'effectuent pas de surveillance, mais ferment les comptes qui vont à l'encontre des conditions d'utilisation, notamment en cas d'appels à la violence, une fois qu'ils ont été signalés. Les politiques ont pris conscience qu'ils avaient là un excellent moyen de contacter directement le citoyen, de lui transmettre ses opinions, de l'influencer, de gagner sa sympathie. Une belle opération de marketing politique. Chez nous aussi les politiques et autres activistes ont recours à ce mode d'expression. Certains usent des réseaux sociaux de façon positive, comme la porte-parole du président de la République, qui use de son compte Facebook pour donner personnellement des précisions sur la politique menée par le chef de l'Etat. Idem pour les responsables du chef du gouvernement. Des députés le font aussi comme lanceurs d'alerte pour donner des éclairages sur certains faits sociaux. Mais, et il faut le dire, la plupart du temps, les réseaux sociaux sont utilisés de façon négative, pour insulter, discréditer, semer la zizanie. Celui qui s'illustre le plus, c'est incontestablement l'ex-président Moncef Marzouki, qui multiplie les posts pour usurper les vérités historiques, afficher son mépris à l'égard d'une grande frange du peuple tunisien, diffamer les gouvernants. Cette pratique de la propagation de fausses nouvelles, de rumeurs, de diffamation, d'insultes fait dire à certains observateurs que Facebook peut devenir «une arme de destruction massive». On va jusqu'à dire qu'un statut sur ce réseau est «plus dangereux qu'un terroriste». Certains utilisateurs de chez nous, l'ont appris à leurs dépens. Le blogueur Nabil Rabhi a été arrêté le 21 juillet 2017 et condamné à 6 mois de prison et 1.200 dinars d'amende pour avoir insulté des personnalités politiques dont le chef de l'Etat, Béji Caïd Essebsi. Idem pour le médecin et activiste politique Sahbi Amri, condamné, le 21 septembre, à un an et huit mois de prison avec sursis pour ses publications diffamatoires et ses insultes avérées et répétées à l'encontre de personnalités publiques, dont BCE. Le problème est que la majorité des auteurs des rumeurs et des fausses informations sur les réseaux sociaux sont anonymes. On peut obtenir la suspension d'un compte. Mais il y en a des milliers. Reste qu'il existe des signaux d'alerte et des pistes pour déceler l'intox. Entre eux, on recommande, comme aux journalistes professionnels, honnêtes, de recouper l'information, la vérifier en consultant d'autres sources d'information. Car, en général, une information vraie est reprise par plusieurs sources et plusieurs médias.