La génération actuelle de l'Etoile sait pertinemment qu'elle se voit offrir une occasion en or pour marquer l'histoire de son club. Elle est parfaitement consciente de ce qu'elle a à faire ce soir face à un Ahly d'Egypte aux dents longues. Sans aucune exagération, les Bédoui, Ben Amor, Lahmar, Abderrazak et consorts disputeront ce soir l'un des rendez-vous marquants de leur parcours footballistique face à un ténor d'Afrique qu'est Al Ahly d'Egypte, puisqu'ils savent pertinemment qu'en venant à bout du club cairote, ils franchiront une étape décisive vers l'octroi — 10 ans après — d'un second sacre continental suprême après celui de 2007 aux dépens justement de leur adversaire du jour, et qui avait balisé la route à juste titre pour une véritable épopée couronnée d'une brillante et mémorable 4e place à la coupe du monde des clubs au Japon. Pour s'y faire, ils sont conscients du fait que l'on n'écrit pas l'histoire avec des souvenirs et de soi-disant ascendants psychologiques fallacieux. C'est à eux d'écrire leur propre histoire et de laisser leur empreinte dans la vie de leur club. De fait, place ce soir au surpassement, à la générosité dans l'effort, à la solidarité et à l'intérêt accordé au moindre détail tout au long de la rencontre, avec en sus une réactivité et une adaptation judicieuse à toutes les péripéties même les plus inattendues des débats, face à un adversaire rodé à ce genre d'épreuve, donc habilité à faire face aux différents aléas, et de surcroît disposant d'un moral au summum après sa brillante performance face à l'EST dans son fief à Radès. Gagner la bataille de la ligne médiane Dans le camp étoilé, le mot d'ordre est de remporter la «guerre» du milieu de terrain en rétrécissant les espaces, en jouant le plus solidairement possible et surtout, empêcher les coéquipiers de Houssem Achour de développer leur verticalité dans le jeu, tout en essayant d'ouvrir précocement le score afin de déstabiliser l'adversaire du jour ; qui va tenter de récidiver l'exploit de Radès en tentant de placer des contres rapides et dangereux. De plus, des consignes particulières ont été données pour maintenir le latéral gauche tunisien Ali Maâloul dans sa zone et limiter au maximum ses chevauchées et ses décalages sur le flanc gauche. «C'est vraiment le match de vérité entre deux ténors d'Afrique, qui se connaissent à la lettre. C'est un match qui se jouera sur de petits détails. Cette première manche chez nous est très importante, voire déterminante, ça va être du 50/50, compte tenu de la valeur des deux équipes. On sait très bien que pour passer, nous devons fournir deux gros matchs. C'est à nous d'être à la hauteur de l'événement et de provoquer les choses, c'est vraiment l'heure de vérité. De plus, il y a une donnée très importante qui joue en notre faveur et qui constitue un facteur rare et valorisant même à l'échelle mondiale, c'est que la majorité des éléments de notre groupe a été formée ensemble, ce qui confère une certaine pérennité identitaire au niveau des fondamentaux de notre jeu», a déclaré le coach étoilé Hubert Velud. Maraii, seul en pointe Pour faire face aux protégés de Houssem Badri, le staff technique de l'Etoile compte opérer avec son 4-2-3-1 habituel, en misant cette fois-ci sur son attaquant égyptien Amrou Maraii, auteur d'une prestation époustouflante face aux Libyens d'Al Ahly de Tripoli, comme seul attaquant de pointe, préférant ainsi laisser Amine Chermiti — bourreau des Ahlaouis en 2007 — sur le banc. Une option plutôt réaliste qui vise le renforcement de la ligne médiane qui sera constituée du tandem récupérateur Ben Amor-Trabelsi qui jouera devant la paire axiale de la défense et qui opérera selon toute vraisemblance derrière Bangoura, Brigui sur les flancs et Msakni en tant que play-maker. Hamza Lahmar, quant à lui, ne débutera pas la rencontre selon nos échos et sera incorporé en fonction des circonstances du match.Idem pour le défenseur axial malien Omar Konaté qui sera laissé sur le banc et sera suppléé soit par Boughattas, soit par Ben Frej aux côtés de Ramy Bédoui au niveau de la charnière centrale de la défense. Une chose est certaine, les Etoilés seront devant un véritable examen face à des «Ahlaouis» aux arguments solides, mais les coéquipiers du capitaine emblématique Balbouli, l'un des rescapés de l'épopée de 2007 aux côtés de Chermiti et de Seïf Ghezel passé de l'autre côté de la barrière en tant qu'adjoint de Velud, disposent de suffisamment d'atouts pour rééditer l'exploit 10 ans après. Ils seront grandement transcendés par l'apport imposant d'un public étoilé qui occupera massivement les arènes du stade Olympique de Sousse et qui assurera aux coéquipiers de Ghazi Abderrazak un soutien inconditionnel, ce qui a toujours été un facteur déstabilisant pour n'importe quel adversaire qui évolue à Sousse. «Quand j'ai vu les arènes du stade, j'ai tout de suite su que nous ne pouvions pas réussir grand-chose en présence d'un tel public et d'une telle ambiance électrique», avait avoué l'entraîneur portugais Jesualdo Ferreira qui veillait à l'époque sur les destinées de l'autre club égyptien Ezzamalek lors de la défaite cuisante essuyée par son équipe 1-5 en coupe de la CAF en 2015.