Ce qui semblait de l'ordre de l'irrationnel avant le coup d'envoi s'est bel et bien produit sous nos yeux écarquillés. Le CA n'y a vu que du feu. Une prestation aux antipodes du haut niveau africain ! Insipide, inodore, incolore. Le naufrage clubiste fut tel qu'aucune excuse ne pourrait atténuer cette désillusion. Le cœur des hommes n'y était pas face à une équipe sud-africaine compétitive et bien en jambes. Ce fiasco est historique pour le CA. L'équipe était hors sujet. Franchement, ce CA-là est un nain en Afrique ! A des années-lumière en termes de jeu, de qualité des joueurs, de cœur à l'ouvrage, de cachet et de métier. Tout n'est pas question de budget et de popularité en football. Car en C3, Supersport est un novice en la matière. Pourtant, il a survolé les débats et surclassé le CA. Et encore, ce n'est pas cher payé! Plus qu'un train de retard sur ses rivaux continentaux, le CA vit mal son ré-apprentissage africain. La correction, la leçon, l'humiliation furent telles que ce sont quasiment tous les supporters qui ont été touchés dans leur fierté, dans leur ego. Malgré les poches supposées «sans fond» de son président, ce CA-là ne suit pas la cadence de ses concurrents locaux et continentaux. Des joueurs «formatés», manquant cruellement de génie et d'inspiration, le tout chapeauté par un technicien lambda ! Le CA n'est plus que le numéro un des « likes » sur les réseaux sociaux. Sur le terrain, il ne vaut rien ! Et le CA s'écroula. Totalement. Lamentablement ! Du haut de son histoire et de son palmarès, ce club quasi-centenaire cumule les déboires et les sorties de route! Si, au moins, il était revenu aux fondamentaux, la formation plutôt que les achats compulsifs. Là, les fans seraient indulgents et patients. Mais non, le CDF clubiste n'est pas une pépinière de talents, loin de là. Certes, il y a les Ghazi Ayadi, Khelil, Atef Dkhili et Bilel Ifa. Mais leur niveau est assez juste pour nous rappeler au bon souvenir des Faouzi Rouissi, Adel Sellimi, Houssem Hadj Ali, Sabri Bouhali et autre Wissem Ben Yahia (avec ses jambes de 20 ans). Il est forcément cruel de comparer le niveau des Sud-Africains avec celui des Tunisois, tellement la vivacité, la vitesse, la percussion et la vélocité des visiteurs ont fait la différence. Des joueurs qui se retrouvent les yeux fermés Un pressing déroutant sur l'homme dès que le ballon échoit au CA. Des combinaisons (des fresques plutôt), une technique de base à l'inverse de celles des Clubistes et un fond de jeu basé sur les projections éclair et les reconversions rapides. Le CA n'y a vu que du feu! Bousculé par l'audace, l'aplomb et l'assurance d'un onze qui a du coffre, le CA a vu son jeu s'étioler au fil des minutes. Un CA pâle à voir, chétif par moments et surtout résigné la plupart du temps ! Ça fait froid dans le dos d'en parler ainsi. Mais force est de constater que la supériorité de l'«outsider» sud-africain était telle, que le CA ne pouvait qu'être douché par cette parfaite copie rendue par un adversaire conquérant ! Ce qui semblait de l'ordre de l'irrationnel avant le coup d'envoi s'est bel et bien produit sous nos yeux écarquillés. Trois semaines après une copie encourageante rendue à Pretoria, le CA a tout ruiné. Renversé à Radès par des Sud-Africains métamorphosés dans un stade bouillonnant comme jamais, le coup est forcément rude, la coupe est de toute évidence pleine et le fiasco incommensurable. Un CA piétiné et humilié ! Dans les annales, on consignera désormais que Supersport United a construit son succès aux dépens d'une équipe tunisienne humiliée et piétinée ! Qu'il semble loin le temps des grandes performances de l'histoire du CA. Vestiges du passé, ce n'est plus aujourd'hui qu'un lointain souvenir. Du temps où le CA rêvait vraiment plus grand. Une illusion sans lendemain depuis quelque temps déjà ! Quel incroyable gâchis ! La débâcle fut telle qu'elle a tourné au cauchemar dans une bonbonnière de Radès aux allures de porte de l'enfer! En face, «la marmite» tant réclamée par les Clubistes n'a jamais pris forme. Aucun ingrédient déclencheur chez les «Rouge et Blanc». Positionné un brin trop bas, puis un grain trop haut. Crispé, fébrile et méconnaissable, le CA se révélait bien trop approximatif pour constituer une quelconque menace pour des Sud-Africains électrisés. Et en haut des immenses tribunes vertigineuses de Radès, les supporters étaient sonnés, médusés, le regard perdu. Puis, le troisième but de Supersport n'a fait qu'accentuer le stress d'une effroyable déconvenue sur fond d'incursions répétitives d'un adversaire en roue libre. Supersport n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour éteindre ce chaudron brûlant qu'est Radès et annihiler les derniers espoirs clubistes. En fin de match, le temps additionnel était irrespirable. Dans une ambiance de corrida, la mise à mort intervenait. Froidement ! Bilel Ifa s'écroula au sol. Saber Khelifa mit deux genoux au sol. Oui, pour le CA, l'Afrique, c'est fini !