Aujourd'hui, quelque 250 négociateurs de l'Ugtt dans le secteur privé se rencontrent sous la présidence du SG, Noureddine Taboubi, pour mettre en place la stratégie à suivre, en mars prochain, quand démarrera le dialogue avec l'Utica Du côté de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), on se mobilise en vue de préparer les meilleures conditions possibles au démarrage, en mars prochain, des négociations sociales dans le secteur privé entre l'Ugtt et l'Utica. Ces négociations, dont la date a été déjà fixée entre les deux centrales syndicales patronale et ouvrière, interviennent dans un contexte particulier marqué notamment par l'avènement à la tête de l'Utica d'une nouvelle direction et d'un nouveau président (Samir Majoul), déterminés à imprimer à l'action patronale un nouveau souffle qui permettra à l'entreprise tunisienne de reprendre le rôle qui lui revient de droit dans la relance de la machine économique nationale et le retour de la dynamique d'investissement et de la création de richesse et de l'emploi. Le retour à la table des négociations salariales est attendu dans un nouveau climat caractérisant désormais les rapports Ugtt-Utica dont la marque principale est cet accord entre Noureddine Taboubi et Samir Majoul annonçant la guerre contre les grèves anarchiques et les revendications exagérées qui ne font que menacer la pérennité de l'entreprise nationale. Faut-il rappeler que le SG de l'Ugtt et le président de l'Utica ont décidé de mettre un terme à ces grèves interminables qui sont décidées sans que l'Ugtt n'en soit convaincue et qui entraînent généralement des effets désastreux et pour l'entreprise elle-même et pour les travailleurs au point que plusieurs entreprises où les syndicalistes post-révolutionnaires font la pluie et le beau temps se sont trouvées dans l'obligation de fermer et de renvoyer leurs ouvriers dans la rue. Mais déclarer la guerre aux grèves ne signifie, en aucun cas, dans l'esprit des syndicalistes accepter que les droits des travailleurs soient bafoués et que les accords signés soient ignorés. Et l'Ugtt est ent rain de «vivre une révolution tranquille pour ce qui est de sa restructuration et de la révision de son règlement intérieur dans le but d'accompagner les innovations dans le monde du travail», comme ne cesse de le souligner son secrétaire général, Noureddine Taboubi. Cette révolution tranquille apparaît dans les congrès des unions régionales qui se tiennent ces dernières semaines et qui se déroulent sous le sceau de ce que la nouvelle direction syndicale appelle «la culture du partenariat, de la franchise et du partage des dividendes et des sacrifices». Le secrétaire général de l'Ugtt n'a pas manqué de souligner, en présidant le congrès de la Fédération du textile, que l'organisation syndicale ouvrière est «déterminée à tisser des rapports de partenariat d'égal à égal avec les hommes d'affaires tunisiens mais à condition qu'ils respectent les droits des travailleurs et les conditions du travail décent». Et le SG de l'Ugtt de rappeler que les syndicalistes ne se positionnent pas systématiquement contre les hommes d'affaires. «Nous les avons défendus à plusieurs reprises et nous sommes intervenus en leur faveur parce que nous sommes convaincus que la pérennité de l'entreprise nationale profite avant tout aux travailleurs». La législation du travail aussi La nouveauté pour les négociations sociales prévues en mars prochain est que les négociateurs de l'Ugtt et ceux de l'Utica ne se limiteront pas aux augmentations salariales. Ils examineront aussi la révision de la législation du travail dans l'objectif de faire en sorte que celle-ci aille de pair avec les changements qui s'opèrent sur un rythme de plus en plus soutenu. Du côté de la place Mohamed-Ali, on indique que la réunion d'aujourd'hui verra la participation de plus de 250 négociateurs représentant tous les secteurs et parlant au nom de près d'un million et 500 mille travailleurs.